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La descente aux enfers
Ecrit par Roxanne
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Sur le chemin du retour, je me demandais quelle attitude adopter une fois que nous serions dans l’intimité de la chambre d’hôtel. Devais-je être la Roxanne à la sexualité débridée de mes scènes pornographiques de la veille ? La petite fille sage tremblante d’émoi devant son pygmalion ? Ou celle que je mourais d’envie d’être, c’est-à-dire la Roxanne tendrement sensuelle prolongeant la brûlure des désirs inassouvis jusqu’au bout de la nuit bohémienne ? Et Valmont ? Quelles pouvaient bien être les attentes d’un homme tel que lui ? Serait-il baigné de la candeur innocente qui consume les cœurs adolescents ? Où succomberait-il aux sirènes des passions dévorantes capables de faire exulter les âmes que la sagesse a trop longtemps étreintes ?
Au quatrième étage, l’ascenseur nous libéra de sa cage de verre et Valmont ouvrit la porte de la chambre illuminée par les lumières de la nuit pragoise. Il éclaira la petite lampe sur pied qui se trouvait dans un coin de la pièce et libéra les lourds rideaux de leurs embrases, plongeant ainsi la chambre dans une douce lueur que le décor de soie verte diffusait comme une pluie d’émeraudes. Sur la table basse étaient disposées deux flûtes à champagne, aux côtés d’une bouteille ainsi que d’un assortiment de fraises et de framboises que le service d’étage avait dû livrer peu avant notre arrivée. Où que se portât mon regard, la perfection enveloppait chaque détail. Et dans ce palais aux accents viennois, j’eus soudain la délicieuse impression d’être la princesse d’un royaume qu’une vie ne suffirait pas à explorer.
Valmont venait de remplir nos verres du luxueux breuvage et me tendit une coupe.
Nos flûtes s’entrechoquèrent, puis s’installa dans la chambre un silence feutré d’où s’échappait seulement le bruissement satiné des caresses de ses mains sur ma robe, de mes mains sur sa chemise, de mes lèvres sur les siennes. C’était la première fois que nous nous embrassions d’une façon aussi passionnée. Il y avait eu les caresses du premier soir au club, ses tendres baisers sur mon front, mais là, c’était différent. À vrai dire, tout était différent, d’ailleurs. Plus de regards à éviter, plus de barrières à franchir, plus de craintes ou d’hésitations. Juste l’impression de se livrer totalement à l’autre, sans retenue d’aucune sorte, afin qu’explose enfin une passion trop longtemps contenue.
Doucement, je l’attirai vers le grand lit dont les drapés semblaient se prosterner devant ce berceau d’amour. Sans cesser de l’embrasser, je déboutonnai sa chemise, puis la retirai en faisant glisser mes mains sur son torse et ses épaules viriles. Alors que je couvrais de baisers cette peau jusqu’alors inconnue, je sentis les subtiles caresses de ses doigts sur l’arrière de mes cuisses, jusqu’à jouer avec l’élastique de mes bas. Dans ce combat où le moindre de nos gestes était empreint d’une infinie douceur, je voulais être à la fois victime et bourreau. Être l’épée esquissant de sa pointe une douce morsure sur ses zones érogènes, puis le fourreau dans lequel il se reposerait lorsque la tendre guerre prendrait fin.
Bientôt avide de cette ivresse tant désirée, je fis glisser ma robe sur le sol, découvrant par ce geste mes dessous de noire dentelle comme une ultime et dérisoire armure qui s’effaçait bientôt avec délice devant l’assaut délicat de ses mains sur mon corps. Alors, en guerrier magnifique, il planta son drapeau dans ma terre promise baignée par les eaux tumultueuses d’un torrent de plaisir qu’aucun Dieu ne pourra jamais assécher.
Dans ce corps à corps fatal à la dernière parcelle de raison qui aurait pu subsister dans nos esprits, nous luttâmes de longues minutes, à moins que ce ne fut des heures, pour retarder jusqu’à l’épuisement ce coup de grâce qui vit mon corps s’effondrer sur le sien dans une sublime défaite, tandis que le flot de son plaisir envahit ma matrice dans un chant de victoire. Alors, épuisés par cette bataille sans victimes ni blessures, nous naquîmes à nouveau des cendres brûlantes de la passion qui nous avait enflammés.
Un long moment, nous restâmes ainsi, nus, peau contre peau, chacun écoutant le cœur de l’autre retrouver la cadence régulière et précise d’une sérénité perdue. Blottie dans ces bras protecteurs, je réchauffais mon âme glacée par les bourrasques qui l’avaient chahutée d’une folie destructrice au cours de ces derniers jours. Oubliées, mes frasques entre les murs du 1830 ou mes orgies cinéma-pornographiques. Même le temps qui, d’ordinaire, fane les choses les plus éphémères semblait s’être arrêté. Dehors, une nuit claire chargée d’étoiles et de promesses semblait nous avoir enveloppés de sa ouate légère et silencieuse dans laquelle nos souffles d’amants repus se répondaient en écho.
Puis il y eut une brise. Légère. Presque imperceptible. Une main glissant sur une hanche, un doigt effleurant un sein dont la peau se tendit comme une voile par gros temps. Puis il y eut les premières gouttes de pluie, prémices immuables des plus violents orages. Puis les premières ondulations de mon corps moite, bercé par une volupté nouvelle, allant d’une vague à l’autre, lascif et offert à qui voudrait le prendre. Alors, tel un navire surgi de l’inaccessible que l’horizon figure, comme tiré par mille chevaux d’écume, il fondit sur moi, son étrave fendant mes flots, le mât dressé vers le ciel, découpant la brume en lambeaux de soie avant de sombrer en mon creux pour y laisser sa trace d’une encre indélébile. C’est alors que l’ouragan redevint souffle et que la déferlante s’échoua sur la grève en ne laissant sur nos peaux que quelques embruns salés. Finalement, dans la quiétude des eaux redevenues calmes, rassurée par sa présence telle un phare dans mes nuits, je sombrai dans les délices d’un sommeil tapissé de rêves.
Le lendemain, un soleil blanc, hivernal, éclaircit les murs de la chambre, nous tirant du pays des songes. Sitôt levé, Valmont appela le service d’étage et dix minutes plus tard, le plus incroyable des petits déjeuners qu’il m’ait été donné de voir fit son apparition. Il y avait de tout : fruits, viennoiseries, œufs, charcuterie etc … Soit pour une personne normale, de quoi se nourrir pour au moins trois jours ! Même si je profitai allègrement de l’aubaine, cette indécente profusion qui allait inévitablement mener à un coupable gaspillage me coupa quelque peu l’appétit. L’embarras du choix était l’apanage des riches et je ne l’étais pas.
Aujourd’hui, Valmont devait s’absenter pour affaires une bonne partie de la journée. Il voulut me laisser de quoi subsister jusqu’à son retour avec un somme déraisonnable que je refusai tout net. Voyant que je ne changerais pas d’avis, il m’embrassa passionnément et sortit.
Alors que toute jeune fille qui se respecte aurait passé sa journée à écumer les boutiques, je choisis plutôt de me perdre dans les ruelles pavées, laissant traîner mon regard sur les façades ouvragées en m’imprégnant de l’atmosphère de cette ville dans laquelle je me sentais particulièrement bien. Mon sourire rayonnait des mille étoiles que Valmont y avait déposées et j’avais l’impression de voler, portée par une sensation de totale liberté. Au hasard d’un détour, je m’arrêtai quelques instants devant la plaque commémorative situant la maison natale de Kafka et je ne puis m’empêcher de me demander ce qu’il aurait bien pu écrire sur une existence telle que la mienne. Lui, dont les écrits rendaient à l’individu tout son pouvoir de décision, aurait-il jugé ma vie suffisamment absurde pour l’affubler de l’adjectif auquel on donna plus tard son nom ? Depuis quelques semaines, j’avais fait des choix que d’aucuns auraient pu juger contraires à toute logique. Mais ils m’avaient conduite sur des chemins qui m’avaient permis de m’affranchir de ce fardeau que la plupart des gens portent comme un sac de briques, à savoir le regard des autres.
Après un repas léger que je pris dans un salon de thé non loin des rives de la Vltava, je traversai le fleuve et continuai mes déambulations du côté du château. J’avais très envie de le visiter mais c’était peut-être également le cas de Valmont, aussi décidai-je de reporter cette activité à un autre jour. Un peu fatiguée par cette marche, je me reposai quelques instants sur un banc, regardant passer les petits trains touristiques et les couples d’amoureux pour qui Prague devait être le symbole du romantisme aux accents slaves. Sur le chemin du retour, j’avisai un pub dont les vitres, embuées par la chaleur qui semblait y régner, invitaient le passant frigorifié à entrer s’y réchauffer à grands renforts de slivovitz.
Lorsque je pénétrai à l’intérieur du café Propaganda, l’odeur de la bière monta immédiatement à mes narines. Il faut dire que l’antique breuvage était très apprécié ici, chaque bar se devant d’offrir à ses clients le choix le plus large possible. Et à en croire le tableau des consommations, on aurait pu penser que toutes les bières du monde s’étaient donné rendez-vous en ce lieu. Même pour quelqu’un comme moi qui appréciais la bière, c’était impressionnant. Mais, n’ayant pas beaucoup mangé, j’espérai ne pas commettre de sacrilège en commandant un Coca.
Accoudée au bar, je contemplais la décoration chargée lorsque je le vis entrer. Je ne saurais dire pour quelle raison je le remarquai. Il n’était pas spécialement beau, ni vêtu de façon excentrique ou arborant un quelconque signe distinctif. Pourtant, même lorsqu’il vint s’asseoir à côté de moi, je ne puis m’empêcher de le regarder à la dérobée, cherchant dans ses traits une quelconque ressemblance avec quelqu’un que j’aurais pu connaître. Mais ce n’était pas le cas.
Soit c’était l’approche d’une nouvelle méthode de drague, auquel cas je devais lui dire qu’elle était inefficace, soit il était fou ! Toujours est-il que ses questions qui fusaient de toute part me donnaient le tournis.
Pour toute réponse, il se contenta de sourire avant d’ajouter :
Il eut un petit rire cynique, puis il me regarda du coin de l’œil en reposant son verre sur le comptoir. Mais comme il s’apprêtait à partir, il sortit ce qui semblait être une carte de visite qu’il me tendit.
J’allais lui dire de garder sa carte, que mon monde me convenait très bien mais déjà il tournait les talons. Et après avoir fait trois pas, il se retourna pour me saluer :
Sur quoi il reprit la direction de la porte et sortit, me laissant avec des interrogations auxquelles je n’étais pas certaine de vouloir apporter une réponse et sa carte sur laquelle ne figurait que son prénom ainsi qu’un numéro de portable. Tout en haussant les épaules, je jetai le morceau de papier au fond de mon sac et terminai mon café.
Il était presque 17 heures lorsque je rentrai à l’hôtel et Valmont, qui avait dû terminer ses rendez-vous plus tôt que prévu, m’attendait sur l’un des canapés. Lorsqu’il leva la tête de son ordinateur et me vit, un sourire illumina son visage.
Nous étions désormais suffisamment intimes pour nous tutoyer mais cependant, j’avais quelques scrupules à lui rapporter l’énigmatique conversation que j’avais eue dans le bar.
Un taxi vint nous chercher au pied de l’hôtel et nous déposa non loin de l’opéra où, après une promenade dans les rues alentour, nous nous installâmes confortablement dans un restaurant à l’allure moins romantique que les précédents, mais beaucoup plus chic. Mais tandis que le serveur déposait les menus sur la table, Valmont tenta de satisfaire sa curiosité :
L’évocation de ces souvenirs depuis si longtemps enfouis réveilla en moi une vieille rancœur envers celui que je tenais pour responsable de la tristesse de ma mère qui avait dû tout abandonner pour s’occuper de nous. Et lorsque je terminai mon récit, mon regard était suffisamment humide pour que Valmont prenne mes mains dans les siennes en essayant de me consoler.
Suivant ses conseils, je me régalai de ces « machins-choses », effectivement succulentes, puis après un copieux dessert, nous prîmes la direction de l’Opéra. C’était un bâtiment imposant et majestueux, dont le fronton à double étage de colonnes accentuait l’impression de grandeur. Au rez-de-chaussée, la volée de marches donnait sur trois doubles portes plein cintre qui permettaient d’accéder dans un grand hall que l’on aurait cru fait de sucre d’orge et de crème chantilly. Mais c’est lorsque je découvris la vue depuis la loge que Valmont avait réservée que mes yeux s’embuèrent d’émotion devant le spectacle qu’ils contemplaient. Tout autour de l’immense salle, des loges au fond bordeaux se découpaient derrière des balcons aux ors éclatants. Entre chacune d’elle brillait une petite lampe, ce qui donnait à l’ensemble l’éclat d’un diamant aux mille facettes. Au centre de cet écrin de lumière, un lustre monumental descendait du plafond dont les bleus pastel étaient découpés par des arabesques en or. J’avais déjà été dans des opéras à l’époque où ma mère dansait encore. Mais aucun de ces lieux ne pouvait rivaliser, ni même se comparer à celui-ci. Je n’avais jamais été à Milan ou à Venise mais j’imaginais que quiconque découvrant pour la première fois La Scala ou La Fenice devait ressentir la même émotion que celle qui emplissait ma poitrine en cet instant.
Pour toute réponse, il se contenta de me sourire. Un sourire sincère, débarrassé de la condescendance qu’il aurait pu avoir pour cette petite fille qui n’avait jamais rien vu de sa vie.
La sièges continuèrent à se remplir peu à peu jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un de libre. L’orchestre s’accorda et enfin les premières notes de l’ouverture montèrent de la fosse jusqu’au plus haut de la salle, avant de redescendre déposer au creux de nos oreilles l’éclat inaltéré des premières notes. Puis le rideau s’ouvrit sur un décor de toute beauté, champêtre à souhait, dans lequel Albrecht effectua son entrée, suivi des vendangeurs.
La mise en scène ultra-romantique, associée à la musique presque « viennoise » du compositeur français, donnait à l’ensemble un air résolument kitch mais que la virtuosité des danseurs parvenait à magnifier. Puis ce fut l’entrée de Giselle, sublime de grâce et d’innocence, virevoltant comme en apesanteur au milieu de la scène dans des pas d’une haute virtuosité, mais que son aisance faisait paraître facile. Bien évidemment, je ne pouvais m’empêcher de penser à ma mère … Giselle était son ballet préféré car les nombreux tableaux de duos ou de trios présents au livret lui avaient parfois permis d’occuper le devant de la scène. Ainsi, l’espace de quelques secondes, elle avait pu s’imaginer sujet ou coryphée, avant de retourner se fondre dans le corps de ballet. Alors, je me disais qu’elle aurait pu être là, parmi la foule de danseurs anonymes dont la présence pourtant indispensable ne faisait que renforcer l’éclat de l’étoile.
Après l’entracte au cours duquel j’expliquai à un Valmont impressionné toute la subtilité de la chorégraphie de Petipa, le rideau découvrit le décor fantasmagorique du deuxième acte au milieu duquel les Willis, ces femmes défuntes la veille de leurs noces, allaient faire de Giselle l’une d’entre elles. Personnellement, je préférais la relative noirceur de ce deuxième acte à la légèreté parfois trop appuyée du premier et je versai même une petite larme d’émotion lors de ma scène préférée, lorsque Giselle sauve Albrecht de la mort en dansant avec lui dans un tableau ou chaque porté est une évocation de l’amour dans son sens le plus noble.
Lorsqu’après les saluts, le rideau retomba définitivement sur la scène, il me fallut quelques minutes pour retrouver tout à fait mes esprits, après cette furtive incursion dans ce milieu qui avait entouré mon enfance de son halo de mystère, de rêves, d’espoirs et de chagrin. Je me préparais à redescendre afin d’attendre notre taxi mais Valmont avait manifestement autre chose en tête.
Je le suivis sans comprendre jusqu’au grand salon de l’étage ou quelques personnes étaient déjà présentes, dissertant sur ce qu’ils venaient de voir, une coupe de champagne à la main. Puis, dans le fond de la salle, une double porte s’ouvrit et apparurent les principaux danseurs que j’avais vus évoluer sur scène quelques minutes plus tôt, avec au premier rang d’entre eux, les deux danseurs étoiles qui avaient donné vie à Giselle et Albrecht.
Nikola Marova. Giselle. La nymphe qui avait enchanté le ballet de son talent serra ma main moite dans un sourire franc et sincère.
Je n’écoutais même plus, me contentant de regarder cette grande et belle jeune femme qui portait avec grâce le poids de son succès. Nous saluâmes également les autres danseurs que nous présenta tour à tour Nikola, sous les regards envieux des autres privilégiés qui avaient eu accès au salon puis nous prîmes congé, après une dernière coupe de champagne.
Était-ce la situation, les émotions que je venais de vivre ou alors, bien que je m’en défendisse, mon attrait pour cet homme puissant auquel rien ne résistait ? Toujours est-il que soudainement, je ressentis l’envie, le besoin même, qu’il me fasse l’amour non pas tendrement comme hier soir, mais d’une façon plus virile, presque bestiale.
Arrivés dans la chambre, il referma la porte derrière lui et lentement, tout en le toisant d’un regard de défi, je reculai jusqu’à la fenêtre. Lorsque j’en sentis le rebord derrière moi, je laissai tomber ma robe sur le sol, puis ôtai ma culotte tandis qu’il avançait dans ma direction. Avec des gestes lents mais fermes, il me souleva et je me retrouvai assise sur le rebord, le dos contre la vitre, offerte à lui. Il baissa alors son pantalon, puis son caleçon et sans jamais cesser de me regarder, il vint se planter en moi d’une façon telle que j’eus l’impression que je ne pouvais échapper à son joug, ce qui ne fit qu’augmenter mon plaisir. Alors, le temps s’arrêta. L’espace d’une seconde figée pour l’éternité, nos regards, nos souffles et nos corps se mélangèrent dans un seul et même orgasme qui nous emporta dans une danse frénétique rythmée par les coups de sa queue au fond de mon ventre. Du moindre de nos pores, transpirait la violence de cette passion qui, telle une tempête d’équinoxe, noya ma rose bourgeonnante sous un orage de foutre.
Longtemps après avoir joui, il resta en moi, se vautrant dans ma chaleur, ses mains tenant toujours fermement mes hanches et sa tête posée contre la mienne. Puis il finit par se retirer et contempla son œuvre. Mon corps moite et tiède aux muscles fatigués, les jambes pendantes avec en haut de mes cuisses les stigmates brûlants de nos plaisirs mélangés. Il se dirigea vers la table, versa du champagne dans les coupes et m’invita à le rejoindre. Affalés dans les fauteuils, sans dire un seul mot, nous vidâmes lentement nos verres en recouvrant peu à peu nos forces. Ensuite, parce que cette nuit était particulière sans que l’on sache réellement pourquoi, parce que nous nous sentions comme touchés par la grâce sans pour autant maîtriser quoi que ce soit, et parce que notre soif semblait inextinguible, nos corps furent à nouveau attirés l’un vers l’autre.
La bouteille de champagne à la main, Valmont me poussa vers le lit et m’y allongea, avant de verser sur ma poitrine quelques gouttes du précieux nectar. La fraîcheur du liquide me fit frissonner mais déjà sa langue réchauffait ma peau en parcourant mes seins, avant de descendre jusqu’à mon ventre. Il s’allongea ensuite sur moi en laissant son corps peser sur le mien de tout son poids et en me recouvrant totalement. Puis, à peine ouvrai-je les cuisses que je sentis son sexe venir se lover dans mon fourreau. Enserrée par ses bras, prise à son piège, je subis avec délice un nouvel assaut, profitant des moindres caresses que son désir me procurait. Les mouvements d’abord amples et longs s’intensifièrent et se durcirent. Ronronnant comme une chatte, je me délectai de cette douce violence qui s’abattait dans mon ventre en augmentant à chaque coup. Parcourant mon corps comme une décharge électrique, la douleur se transformait en plaisir en atteignant ma gorge d’où sortaient des gémissements de bonheur. C’est alors qu’au bout de son divin supplice, par-delà les limites vers lesquelles il avait repoussé sa jouissance, il vint mourir au plus profond de mon être en y déversant toute sa joie.
Nous aurions pu nous endormir ainsi, l’un dans l’autre, mais c’était trop tôt. Bien trop tôt. Toute la nuit, et même après les premières lueurs du jour, nous dansâmes tels deux derviches, nos esprits éteints par la fatigue, nos âmes perdues dans les abîmes de cette nuit d’ivresse et nos corps en transe, emportés par la folie de cet amour charnel qui nous faisait mourir et renaître à l’envie.
Le lendemain matin, tandis que Valmont terminait son petit déjeuner, je regardais par la fenêtre la brume d’hiver, cotonneuse, descendre sur les toits de Prague et je me demandai ce que cette nuit, ce que ce voyage allait changer dans ma vie. Je savais que dans quelques jours, lorsque l’avion me ramènerait vers mon quotidien, je ne serais plus la même. Car Valmont ne m’avait pas seulement montré Prague. Il m’avait appris à croire que l’horizon n’est pas inaccessible. Et une certitude, hier encore vague, prit soudain corps dans mon esprit. Mon existence telle que j’allais la retrouver ne me suffisait plus ! Je voulais plus !
Il y a deux choses terribles dans la vie ; ne pas obtenir ce que l’on souhaite, et l’obtenir. Passer une vie à courir après un rêve, ou s’être délecté du succès jusqu’à n’en avoir plus soif. Car au fond, ce qui compte vraiment, ce n’est pas la destination. C’est le voyage. Peu importe l’endroit où je voulais aller et les choses que je voulais accomplir. L’important se trouvait quelque part sur les chemins que j’emprunterais pour y arriver. Le 1830, X’Trem Prod ; tout ça n’était que les malencontreuses, mais nécessaires péripéties qui avaient permis à ma vie de sortir de son triste quotidien. Désormais, je voulais vivre des choses intenses, extraordinaires, prendre des risques, me tromper, apprendre, recommencer, réussir ! Et, un jour, revenir à Prague …
Dans l’avion qui me ramenait chez moi, je rapportais, outre quelques cadeaux pour les copines du club, une force nouvelle, née de cette ambition qui me poussait au ventre, nourrie par le souvenir de ces jours et de ces nuits qui resteraient gravés en moi comme un tatouage indélébile. Je rapportais aussi la conviction forte, inébranlable, que les personnes qui m’avaient entourée jusqu’alors allaient disparaître de ma vie, tels des fantômes évaporés par le même puissant exorcisme qui avait chassé hors de moi les scrupules et les doutes qui m’avaient habitée jusque-là. Je rapportais enfin la petite carte laissée par cet étrange individu rencontré au Propaganda. Que faire ? Appeler, ne pas appeler ?
En y réfléchissant bien, il y avait toutes les chances pour que type soit un proxénète qui avait l’intention de me faire arpenter les trottoirs de Vilnius ou Riga et pourtant, j’avais l’intime conviction qu’il s’agissait de bien autre chose … Mais était-ce une intuition ou un espoir ? Durant les jours qui avaient suivi cette entrevue, j’avais eu l’impression d’être suivie, épiée, que ce soit dans les restaurants où nous déjeunions avec Valmont, ou encore lors de notre visite du château. J’avais éprouvé le sentiment étrange que des ombres suivaient la mienne et que leur regard se posait sur moi. Peut-être était-ce le fruit de mon imagination, ou peut-être était-ce autre chose …
Pendant les deux semaines qui suivirent mon retour, je repris mon travail au 1830, d’où Valérie était partie sans laisser d’adresse. Durant cette période, je me contentai de tenir compagnie aux clients en restant au bar. Je ne retournai pas non plus dans les studios d’X’Trem Productions, pas plus que je ne revis Alex. Et un soir, un soir semblable à tant d’autres, où le coton douillet d’un profond ennui tentait de m’envelopper, je sortis la carte du fond de mon sac et composai le fameux numéro.
Cette voix ! Cela ne pouvait pas être vrai ! Et pourtant …
Je restai sans réaction jusqu’à ce que mon interlocuteur rompe le blanc qui s’était créé.
Il avait raccroché brutalement … Tout en préparant machinalement quelques affaires, je cherchais une explication rationnelle à cette situation invraisemblable. Pourquoi tout ce manège ? Qui était ce type dans le bar ? Autant de questions qui se bousculaient dans ma tête et auxquelles j’étais incapable de trouver une réponse. Pourtant l’horloge tournait à toute vitesse, comme mes pensées. Vingt-cinq minutes s’étaient déjà écoulées depuis que mon « ancien » amant avait raccroché. Sans que je m’en rende compte mes yeux s’embrumèrent et des larmes se mirent à couler sur mes joues. Je jetai un coup d’œil circulaire à mon univers, puis à mon sac, avant de fixer la porte de ma chambre. Tout ce résumait en fait à une seule question à laquelle je devais répondre dans l’instant : m’appartenir ou ne plus m’appartenir ?
FIN
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La descente aux enfers
Ecrit par Roxanne
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Alors qu’il était déjà rhabillé et assis derrière son bureau, je commençais à peine à recouvrer mes esprits et à rassembler mes affaires. Il ne me proposa même pas un une serviette ou un simple mouchoir pour essuyer le sperme qui coulait entre mes fesses. Je dus alors me résoudre à me rhabiller ainsi, le corps humide de transpiration et le cul maculé dégoulinant de foutre.
Toujours occupée à remettre mes vêtements, je ne répondis pas.
Encore une fois, j’étais prise entre le feu et la glace. J’étais absolument prête à tout et n’importe quoi pour mettre le plan que j’avais échaudé à exécution. Pourtant, la douloureuse expérience que je venais de vivre avait de quoi me refroidir.
Au moins, c’était dit sans ambages. Je savais par avance que j’allais le regretter mais l’occasion était trop belle.
Tout en rédigeant mon contrat, il m’expliqua la procédure à suivre pour m’inscrire en tant qu’intermittente du spectacle, ce qui me fit sourire tant j’avais du mal à considérer ce que je venais de faire comme de l’art. Toujours est-il qu’après avoir signé mon contrat et empoché mon premier cachet, je sortis des studios avec le cul souillé et endolori, mais avec les poches un peu moins vides qu’à mon arrivée, ce qui me donna malgré tout un peu de baume au cœur.
La première chose que je fis en rentrant dans ma chambre fut de prendre une longue et salvatrice douche. De nombreuses minutes durant, je restai ainsi sous le jet brûlant, comme si l’eau qui coulait sur mon corps pouvait également laver toute cette crasse qui s’accumulait depuis deux semaines dans mon cerveau malade. Cela ne m’avait même pas choquée ni même effrayée. Tout au plus avais-je la crainte d’avoir mal, ce qui de toute façon serait passager. Pire, rétrospectivement, le fait de me voir baisée de la pire des façons, ainsi que j’avais été baisée tout à l’heure, provoqua entre mes jambes une pointe d’excitation. Oui, sans doute étais-je malade … Mais une malade heureuse de l’être !
Après le repas, la soirée commença de manière semblable à toutes les autres. Annabelle me salua d’un sourire, Valérie ne m’adressa pas la parole et une heure durant, nous nous ennuyâmes ferme sur nos tabourets. Jusqu’au premier client qui jeta son dévolu sur Val et l’entraîna immédiatement vers les alcôves. Je m’aperçus alors que j’étais jalouse. Sans doute était-elle plus jolie, mais j’étais persuadée d’être une hôtesse beaucoup plus accueillante qu’elle, surtout après deux semaines de dévergondage intensif. Aussi, lorsqu’un deuxième homme fit son entrée, je me jetai littéralement sur lui. L’avais-je effrayé ? Toujours est-il que nous restâmes au bar et que je dus me résoudre à écouter ses malheurs plus d’une heure durant. Et lorsqu’il partit, j’étais non seulement jalouse, mais énervée !
Valérie venait de raccompagner son client et en avait profité pour jeter son fiel au creux de mon oreille. Je n’eus pas la répartie suffisamment prompte, mais j’avais bien l’intention de lui répondre à ma manière un jour ou l’autre.
Après la fermeture, je remontai immédiatement dans ma chambre. Je n’avais nulle envie d’écouter Val se repaître de ses exploits et je devais également calmer mes nerfs au prix d’un sommeil bien mérité.
Le lendemain matin, je me réveillai fraîche et dispo pour affronter la journée qui m’attendait. J’avais rendez-vous à 14 heures pour le tournage, soit tout le temps nécessaire pour aller prendre mon habituel petit-déjeuner sur les quais. Même une rencontre avec Valérie dans l’escalier ne parvint pas à doucher mon enthousiasme.
Même l’irrésistible envie de voir sa tête à l’évocation de ses interminables soirées à me raconter ses amours perdus ne me fit pas me retourner. J’étais bien trop enthousiaste à l’idée de profiter des premiers rayons de ce soleil d’automne pour perdre un temps précieux en palabres inutiles. Et après quelques minutes à marcher d’un bon pas, j’étais tranquillement assise à ma place habituelle.
Le pire est que je savais que c’était vrai ! Bien sûr, c’était dit sur le ton de la plaisanterie mais soudain, je me rendis compte qu’au fond de moi, j’avais besoin d’être désirée. Besoin d’être aimée, peu importe pour quels motifs. Je ne supportais pas de voir Valérie me voler la vedette et pas davantage le fait qu’une autre puisse donner à un homme davantage de plaisir que moi. C’était sans doute ça qui m’avait fait aller aussi loin à chacune de mes rencontres. Cela qui allait faire que dans quelques heures, j’allais accepter des choses que bien peu d’autres filles auraient acceptées. Subitement, j’avais besoin d’exister. D’exister et de plaire quel qu’en soit le prix.
Après un repas durant lequel je sentis un stress monter doucement dans mon ventre, je me présentai au studio à l’heure convenue. Immédiatement, je fus conduite dans une grande salle de bain où déjà trois hommes et une femme étaient en train de prendre une douche. Suivant les consignes, je me déshabillai et allai les rejoindre. Timidement, je me présentai à eux. La fille, une fausse blonde longiligne aux antipodes de ce qu’on imagine d’une star du X, s’appelait Lucie. Il y avait également Pascal et Stéphane, au genre surfeurs australiens, ainsi qu’un black nommé Vince. Tous trois, contrairement à la fille, avaient le look, et les attributs, de hardeurs patentés.
C’était une ambiance étrange. L’instant d’avant, nous ne nous connaissions pas et pourtant, nous étions nus sous la douche, à échanger nos prénoms. Je remarquai également que malgré la nudité, aucun des trois sexes présents n’étaient en érection. Pouvaient-ils bander sur commande en l’absence du moindre désir ? Ou bien le corps d’une femme ne leur faisait-il plus aucun effet à force d’en voir à longueur de journée ? Une fois nos ablutions terminées, nous sortîmes de la salle de bain et une femme nous distribua des tenues. Rudimentaires, les tenues … Pour ma part, j’héritais d’un short et d’une brassière tandis que Lucie revêtait une robe rouge en skaï. Après tout, nous n’étions pas là pour un défilé de mode. Nous entrâmes ensuite dans le studio proprement dit. Là aussi, accessoires et meubles se résumaient à peu de choses, juste un grand lit et quelques coussins. Pendant que deux techniciens s’affairaient derrière une caméra, la femme qui nous avait donné les habits me présenta à Steve et Christophe, un autre black à la musculature impressionnante et un petit rouquin trapu avec les cheveux coupés très courts.
Stéphane venait de faire son entrée dans la pièce. À en juger par son ton directif et autoritaire, ce devait être lui qui allait diriger les opérations.
Elle avait dans sa main quelques comprimés qu’elle me proposa.
Elle mit deux comprimés dans sa bouche et les avala en balançant sa tête en arrière, puis elle tendit sa main vers moi.
Bon gré mal gré, je pris les deux comprimés et les avalai à mon tour. Stéphane avait terminé de briefer les garçons et s’adressait maintenant à nous :
Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Lucie et moi prîmes donc place au centre de l’immense lit rose bonbon et commençâmes à nous embrasser tout en nous caressant. Ma partenaire semblait être une habituée de la chose. Ses doigts agiles parcouraient mon corps en tous sens en s’arrêtant de plus en plus fréquemment entre mes jambes. Alors, tandis que nous étions en train de nous rouler de bonnes grosses pelles, Lucie écarta mon short et y glissa ses doigts, avant de me pénétrer avec son majeur. Je me sentais de plus en plus détendue. Je voulais espérer que ces cachets étaient anodins, mais mon esprit n’arrivait plus à organiser une pensée cohérente. Très vite, j’eus la sensation de perdre tout contrôle et toute volonté, puis mon cerveau ne capta plus que quelques images de visages d’hommes se penchant sur moi, puis s’éloignant, puis se rapprochant. Puis … Lorsque je repris peu à peu mes esprits, de l’eau coulait sur mon visage. Pensant que je m’étais évanouie, il aurait été raisonnable d’imaginer que j’étais allongée sur le sol. Pourtant, j’étais debout sous la douche. Personne ne me tenait et ces deux mains qui savonnaient mon corps étaient bien les miennes !
C’était une sensation vraiment étrange et lorsqu’elle se dissipa tout à fait, je compris ce qu’avait voulu dire Lucie tout à l’heure. Alors que je ne sentais rien deux minutes auparavant, une douleur sourde monta progressivement de mon ventre et de mon sphincter et, lorsqu’instinctivement je glissai les doigts dans la raie de mes fesses, j’eus la sensation que mon anus était largement dilaté, presque béant. Si j’ajoutais la vision du liquide blanchâtre qui coulait entre mes cuisses et le goût de sperme persistant dans ma bouche, je sus dès lors que je venais de me faire littéralement démonter avec une rare violence de toutes les façons possibles et imaginables.
Une fois la douche terminée, ayant récupéré la quasi-totalité de mes facultés, je m’arrêtai au bureau de Stéphane afin de percevoir mon chèque et récupérer le DVD. Pendant que l’ordinateur se chargeait de le graver, il tenta de me convaincre de revenir dès lundi mais je fus inflexible.
Sur le chemin me ramenant à mes pénates, j’appréhendais le visionnage de mon film. L’espace d’un instant, l’idée de ne pas le regarder m’effleura l’esprit mais j’étais bien trop curieuse … Et anxieuse aussi de découvrir ce que l’on m’avait fait. En arrivant dans le centre-ville, je déposai le chèque dans la boîte aux lettres de ma banque, ce qui allait certainement ravir mon conseiller vu que j’étais à découvert depuis plus de deux mois. Comble du bonheur, ma carte bancaire serait probablement débloquée dès lundi. Matériellement du moins, j’avais enfin la sensation de reprendre le dessus. Quant au reste … Contrairement à la quasi-totalité des membres de ma famille et envers et contre l’éducation que j’avais reçue, je n’étais pas croyante. Ma sœur et moi étions les vilains petits canards athées. Je n’avais donc que faire du salut de mon âme. Est-ce que je me dégoûtais ? Sans doute. Pouvais-je vivre avec ? Assurément.
De retour dans ma chambre, je posai mes affaires et débarquai immédiatement chez Annabelle afin de lui emprunter son petit lecteur DVD portable, prétextant vouloir regarder des photos qu’une amie venait de m’envoyer. Elle accepta sans même y prêter attention et cinq minutes plus tard, j’étais allongée sur mon lit, les yeux rivés sur le petit écran qui commençait à diffuser les premières images de ma carrière d’actrice.
Passant rapidement sur la première scène dont j’avais quelques souvenirs, j’arrivai bientôt au moment où je ne maîtrisais plus rien. Je me vis allongée sur le dos, Lucie se masturbant contre mon visage. Puis, après quelques minutes de ce petit jeu, les garçons entrèrent dans la danse. L’un d’eux m’écarta violemment les cuisses et y planta sa bite, brutalement, profondément, sans le moindre préliminaire, avant d’entamer de rapides va-et-vient. Stéphane avait dû être content puisque je criais ! Était-ce à cause de la douleur, par comédie ? J’étais à peu près certaine de connaître la réponse, vu la petite gêne que je ressentais encore plusieurs heures après. Ensuite, je vis Lucie libérer ma bouche pour aller s’occuper des verges qui se présentaient, ce qui permit à Vince d’y enfoncer sa queue. Encore une fois, cela tenait davantage de la pénétration buccale que de la fellation puisque c’est lui qui faisait aller et venir son membre dans ma bouche. Peu après, la Roxanne dans l’écran se retourna et je me retrouvai alors à quatre pattes à côté de Lucie. Le petit rouquin prit place derrière moi et l’instant d’après, ce fut un autre. Même la caméra semblait avoir renoncé à connaître l’identité de la bite qui me fourrait puisqu’elle s’attardait longuement sur le gros plan de ma chatte perforée successivement par les différentes queues qui se promenaient entre Lucie et moi. De temps en temps, la caméra montrait nos visages, la bouche déformée par les chibres qui se vautraient à l’intérieur. Ce fut ainsi durant plusieurs minutes, jusqu’à ce que la caméra montre un filet de salive couler sur mon anus. Je vis ensuite une queue se présenter contre ma rondelle avant de la déchirer violemment tandis que je me tordais de douleur dans un hurlement strident.
Figée devant cet écran qui faisait défiler ce qui allait probablement rester comme l’épisode le plus humiliant de ma vie, je me regardais sombrer dans la perversité la plus extrême sans rien pouvoir faire pour altérer le cours des choses. La seule petite satisfaction que je pouvais ressentir à ce moment était de ne pas éprouver la douleur que la Roxanne du film semblait endurer. Le fait de ne même pas m’en souvenir donnait à ces scènes un côté irréel. Pourtant, l’état de mon postérieur ne laissait planer aucun doute sur ce sujet.
Sur l’écran, le rouquin semblait prendre un plaisir non dissimulé à me voir souffrir. Au lieu de faire de petits allers-retours, il ressortait intégralement avant de me sodomiser encore plus violemment. Nouvelle douleur et nouvelle gerbe d’insultes :
Régulièrement, la caméra revenait en gros plan sur mon visage afin de capter ces sexes qui défilaient dans ma bouche. Cela dura quelques minutes, puis je me vis changer de posture afin de faciliter les pénétrations multiples que je m’attendais à voir arriver à la prochaine scène. C’est ainsi que je me retrouvai coincée entre Steve qui prit la place du rouquin, et Christophe qui vint me planter sa bite dans le con. La caméra s’attarda également sur Lucie qui subissait à peu près la même chose juste à côté de moi, avec en plus le rouquin qui lui fourrait sa queue au fond de la gorge, puis qui après quelques secondes vint la mettre dans la mienne. C’était une drôle de sensation de me voir prise de toutes parts, soumise à ces hommes, soumise aux caméras, soumise aux événements et aux désirs des autres comme une vulgaire poupée gonflable sur laquelle on se défoule. Régulièrement, les partenaires changeaient comme on change d’atelier dans une usine. Les temps modernes à la mode porno, mais sans clown à la petite moustache pour nous faire rire. Juste la représentation perverse de la domination de l’homme à l’usage de ceux que la vision d’une femme souillée et soumise excite.
Le manège s’éternisa encore un peu, puis un nouveau tableau qui allait s’avérer être le final commença. Allongée sur le dos, je vis Lucie enjamber mon visage et poser son sexe contre ma bouche. Gros plan sur Vince se plaçant derrière elle et commençant à l’enculer alors qu’une autre queue m’envahissait. Régulièrement, Vince sortait du fion de Lucie pour venir dans ma bouche tandis que les autres mecs me prenaient à tour de rôle. Un premier larron me déchargea dans a chatte. Aussitôt, un autre prit sa place et quelques secondes après, se vida les burnes en achevant de me remplir de sperme. Le troisième décida quant à lui de s’occuper de mon cul et y enfonça violemment sa queue avant de commencer une série de va-et-vient dont l’intensité croissante semblait annoncer une éjaculation proche. Dans le même temps, Vince était en train d’exploser dans les entrailles de Lucie et, aussitôt, le rouquin prit sa place. Quelques secondes plus tard, il macula le petit trou d’un premier jet de sperme avant d’y rentrer pour se finir à l’intérieur. Bien évidemment, il n’allait pas s’en aller sans une dernière fellation et je dus faire un effort insurmontable pour ne pas vomir lorsque je vis sa queue ainsi souillée pénétrer dans ma bouche. Pour autant, je n’étais pas au bout de mes peines ! La caméra montra Lucie expulsant dans ma bouche le foutre qui dégoulinait abondamment de ses fesses, avant de venir partager son offrande en me roulant un patin. Ensuite, tout le monde se dirigea vers la salle de bain et, alors que je pensais que c’était terminé, la caméra suivit le mouvement. J’allais bientôt comprendre pourquoi …
On nous fit asseoir à même le sol, Lucie et moi, dans un coin de la douche et les hommes commencèrent à nous pisser dessus. Certains visèrent la poitrine, d’autres la bouche que je semblais parvenir à garder fermée. Et une petite minute plus tard, nous avions le corps et le visage couverts d’urine. Je m’étais souvent demandé, les jours précédents, jusqu’où je pourrais aller dans ma descente vers les abîmes de la dépravation. Après ce que je venais de voir, je crois pouvoir dire que je n’avais finalement aucune limite. Certes, les cachets que m’avait donnés Lucie m’avaient empêché d’essayer de me soustraire à ces humiliations, mais même dans mon état normal, aurais-je seulement protesté ? J’avais appris à connaître la Roxanne que j’étais devenue et je savais que même en pleine possession de mes moyens, le scénario du film n’aurait pas varié d’un iota. Voilà une semaine que j’étais prête à tout, tout le temps et avec n’importe qui ! Alors à quoi bon se voiler la face …
Après avoir servi de chiottes, une fois que tous les autres eurent commencé à prendre leur douche, une vraie cette fois, la caméra montra Stéphane baissant son pantalon devant moi et commençant à se branler. Lorsqu’il sentit qu’il allait venir, il fourra son sexe dans ma bouche et y lâcha son sperme pour une ultime scène avant de rapprocher sa caméra de mon visage et de ma bouche pleine de sa semence que je finis par avaler. Puis, le plan s’élargit et l’écran devint noir. Peut-être que sur la version montée, mon nom figurera en bonne place dans le générique !
Aussitôt après avoir éteint le lecteur, je ne pus résister au besoin de repartir pour un tour dans la baignoire, histoire de me nettoyer définitivement des souillures diverses et variées qui avaient maculé mon corps quelques heures plus tôt. Et lorsque je descendis pour le repas, la honte que j’avais éprouvée en me voyant me commettre de la sorte avait disparu au profit d’un sourire enjoué, malgré la présence de Valérie. Après le dîner, conformément au rituel, nous prîmes place sur nos tabourets. Je venais d’entamer une partie de Tétris lorsque mon téléphone m’annonça l’arrivée d’un SMS.
J’espère que vous n’êtes pas trop occupée … Je suis là dans cinq minutes ! Avec une surprise…
Valmont allait arriver et la première chose qui me vint à l’esprit fut de regarder les habits que je portais. J’avais beau tenter de me raisonner et me convaincre d’arrêter de me comporter comme une adolescente, rien n’y faisait. La seule évocation de son prénom faisait battre mon cœur plus vite et plus fort. J’en étais donc réduite à espérer que la petite robe noire relativement sage que j’avais choisi ce soir aurait le bonheur de lui plaire lorsqu’il fit son entrée.
Après un salut discret à Jeanne, il vint aussitôt à ma rencontre, m’embrassa sur le front, puis nous nous dirigeâmes vers les alcôves. Je pus sentir le regard curieux et lourd de Valérie se poser sur nous lorsque nous passâmes devant elle, mais je n’en ressentis ni satisfaction, ni colère. Puisque Valmont était là, rien n’avait d’importance.
J’en restais sans voix. Bien sûr, je m’étais préparée à ce voyage. Je l’attendais même avec une impatience certaine. Mais savoir que demain à la même heure, je serai à Prague avec Valmont était à la fois merveilleux et angoissant.
Pendant l’heure qui suivit, je l’écoutai me parler de Prague, de Dvorak joué au Rudolfinum, des romans de Kundera, tout en sirotant une coupe de champagne. Nous nous trouvions dans le box d’un bar à hôtesse mais nous aurions tout aussi bien pu être à la terrasse du Danieli, contemplant les gondoles, dans un bar loundge sur la Rambla de Barcelone ou encore dans un café du passage Victor-Emmanuel à Milan. N’importe où, mais loin du 1830, loin de X’trem production, loin de ma vie !
Lorsqu’il fut parti, je sollicitai l’indulgence de Jeanne afin de pouvoir rejoindre ma chambre immédiatement, indulgence qu’elle m’accorda sans hésiter. Une valise, mes affaires de toilettes, quelques vêtements sages et d’autres qui l’étaient un peu moins. Le reste, Alex, Stéphane, les tournages X, je pouvais tout laisser ici. Y compris le DVD de mes exploits que je glisserai sous la porte de Valérie, lorsque je partirai au petit matin …
Au moment où l’avion amorçait sa descente, j’émergeais d’une sieste qui avait commencé juste après le décollage. Il faut dire que la nuit avait été courte, tant j’avais eu du mal à trouver le sommeil, excitée par ce voyage et tous ces évènements qui s’étaient précipités.
La veille au soir, après avoir fini de préparer ma valise, je m’étais attelée à l’écriture d’un pamphlet destructeur à l’attention de Valérie. Et en descendant ce matin, j’avais glissé sous sa porte le DVD accompagné du petit mot. Sans doute l’avait-elle déjà trouvé à cette heure. Peut-être était-elle en train de regarder ma dignité s’évaporer dans la tiédeur de ces corps enchevêtrés ? Peut-être était-elle en train de comprendre que j’étais déjà partie trop loin pour espérer me rattraper ? Peut-être enfin qu’à mon retour, elle ne serait plus là ?
En jetant un coup d’œil par le hublot, je puis distinguer au travers de quelques nuages ce qui semblait être une grande ville coupée en deux par un fleuve. Au même moment, un message du personnel de bord nous informa de la météo et de notre arrivée prochaine. Prague, seule avec Valmont durant une semaine … J’étais à la fois excitée et envahie par tant d’interrogations. Comment me comporter ? Qu’attendait-il de moi ? De ce voyage ? Ferions-nous l’amour dès ce soir ?
Aussitôt après avoir récupéré nos bagages, nous prîmes un taxi afin de rejoindre notre lieu de résidence. Sur le chemin, mes yeux de petite fille s’émerveillèrent devant la beauté de cette ville. Et lorsque la voiture s’arrêta devant l’hôtel, ils s’agrandirent encore davantage tant la magnifique façade du Ventana, avec ses ouvertures aux frontons ornés de bas-reliefs et de sculptures, valait presque à elle seule le déplacement.
Le chauffeur finissait à peine de se garer devant l’entrée qu’un bagagiste vint immédiatement à notre rencontre afin de nous saluer et prendre nos valises. Et lorsque nous entrâmes dans l’établissement, j’eus la sensation de pénétrer dans un autre univers. L’immense hall de réception était entièrement carrelé de marbre blanc et noir. Au centre de la pièce, d’imposantes colonnes, également en marbre, séparaient la réception proprement dite du coin détente où de grands canapés au luxueux tissu marron et or accueillaient des hommes d’affaires en costume qui lisaient le journal ou travaillaient sur leur ordinateur.
Mon rêve éveillé de princesse des temps modernes se poursuivit lorsqu’en sortant de l’ascenseur cylindrique ultramoderne qui transperçait l’antique cage d’escaliers de ses parois de verre, je découvris la suite que Valmont avait réservée. Dans un camaïeu de verts les plus nobles allant de l’opaline à l’émeraude, des fauteuils en velours étaient savamment disposés autour d’une table basse en bois précieux. À gauche, un lit à baldaquin trônait, majestueux, semblant inviter les privilégiés qui le découvraient à venir s’y lover dans une étreinte royale. Quant aux fenêtres ornées d’épais rideaux en velours, quiconque s’en approchait pouvait admirer la vue sur le vieil Hôtel de Ville et son horloge astronomique.
Tandis que mes yeux ébahis se posaient sur le moindre détail de la pièce, Valmont évoluait avec son aisance habituelle au milieu de ce décor, comme s’il avait fait des choses les plus exceptionnelles, son ordinaire.
Bien qu’il fût près de 14 heures, j’étais trop excitée pour ressentir la moindre sensation de faim. Mais le petit déjeuner était tout de même loin.
Quelques minutes plus tard, nous étions attablés au restaurant Staromestska, situé sur la place de la vieille ville, à deux pas de l’hôtel. L’établissement, au rez-de-chaussée d’un immeuble médiéval, s’étendait sur plusieurs salles aux décorations distinctes. La nôtre était coiffée d’un plafond voûté tandis que les murs exposaient de vieilles photographies qui montraient Prague en des temps plus anciens.
Sauvée ! Je pus ainsi échapper aux utopenec lorsque j’appris qu’il s’agissait de saucisses macérées au piment et garnies d’oignons crus. Courageuse mais pas téméraire, je me contentai finalement d’un très traditionnel goulasch qui s’avéra excellent.
Après la tarte aux pommes à la cannelle et le café, nous sortîmes dans la relative douceur de ce mois de novembre qui avait vu les premières neiges blanchir les trottoirs avant qu’un redoux ne redonne à la ville des couleurs plus automnales.
Bras dessus, bras dessous, nous arpentâmes les rues de la vieille ville, du quartier juif au pont Charles, s’arrêtant ici et là le temps d’un café ou d’une photo. Trois heures durant, nos pas s’immiscèrent dans ceux de Mozart ou de Kafka. Dans cette ville qui semblait hors du temps, la magie de ces instants nous enveloppait d’un brouillard diffus au parfum d’interdit et dans lequel s’évaporaient nos trente ans d’écart. Des balustrades de l’antique pont en pierre, je regardais la Vltava emporter mes rêves de petite fille modèle dans ce courant qui jamais ne s’inverse. Et malgré le froid que la nuit déposait peu à peu sur mon visage, chaque parcelle de mon corps brûlait d’une passion dévorante, attisée par le vent d’une liberté nouvelle.
Avant le diner que nous devions prendre dans un restaurant à proximité du pont Charles, nous rentrâmes dans notre chambre afin de nous changer. Après un bain réparateur qui ressuscita mes muscles engourdis par cette longue promenade, je restai un long moment devant la glace à hésiter sur la tenue que j’allais porter. Après de multiples essayages, mon choix se porta sur ma robe en satin noir, dont le décolleté laissait discrètement apparaître le haut en dentelle de mon soutien-gorge. Mes jambes se glissèrent dans des bas élastiques sombres, ne laissant que quelques centimètres de nudité jusqu’à ma culotte en dentelle et satin noir, puis je réussis tant bien que mal à faire tenir un chignon qui à lui seul me fit paraître quelques années de plus, avant de souligner d’un trait d’eyeliner ces yeux lavés des chagrins d’hier. Lorsqu’enfin je sortis de la salle de bain, Valmont resta sans voix en me dévisageant de la tête aux pieds.
Une fois arrivés au restaurant, je pus constater qu’une nouvelle fois, Valmont avait bien fait les choses. Vieux de plus de deux cents ans, l’établissement était fait de salles voûtées aux murs recouverts de torchis beige et où étaient disposés divers articles tout droit sortis du moyen-âge. Dans un coin trônait une majestueuse cheminée en brique encombrée de bibelots de tout genre. Là encore, le repas fut excellent, tout comme le vin, délicat et probablement hors de prix, que Valmont mit un soin tout particulier à choisir.
Je réfléchis longuement à ses paroles et me rendis compte qu’il avait raison. Cette vie bien rangée ne m’intéressait plus. Les choses que j’avais faites, en bien ou en mal, me rendaient plus vivante que n’importe quelle jeune étudiante dont l’unique motivation était de suivre un chemin déjà tracé.
Toutes ces belles paroles laissèrent dans ma bouche un goût aussi sucré que le vin qui accompagnait notre repas. Cela ne faisait que quelques heures que j’avais quitté le club, Jeanne, Valérie, ma jeune carrière d’actrice porno et pourtant, tout cela me semblait si loin ! Je savais que ce quotidien reviendrait à l’instant même où, dans quelques jours, mes pieds fouleraient à nouveau les pavés parisiens. Mais aussi irréelle que pouvait paraître cette parenthèse enchantée, j’étais bien décidée à jouir de chacun de ces instants rares et précieux.
A suivre : La descente aux enfers - Part 10
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La descente aux enfers
Ecrit par Roxanne
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Les jours précédents, j’étais arrivée facilement à contenir mon impatience grâce aux bavardages avec Jeanne ainsi qu’à la découverte du métier et de l’endroit qui faisaient passer les minutes un peu plus vite. Ce soir en revanche, mon unique objectif était d’attendre la fin de la soirée pour enfin dire à Valérie ce que je pensais de son initiative. Et tandis que je la regardais, assise deux tabourets plus loin, en train de minauder auprès du reste de la troupe, je sentis monter en moi une rage d’une force peu commune. Fort heureusement, le premier client qui fit son apparition jeta son dévolu sur moi, ce qui allait me permettre de penser à autre chose qu’à celle qui était devenue ma meilleure ennemie.
C’était un homme d’une quarantaine d’années, bien habillé et au physique agréable. Après les amabilités d’usage et l’échange de nos prénoms, Stéphane et moi nous dirigeâmes vers les alcôves, suivis de Jeanne et de la bouteille de champagne qu’il avait commandée. Très vite, je compris que sa volonté de nous isoler dans un endroit plus discret n’était pas innocente. À peine Jeanne avait-elle tourné les talons qu’il se pencha vers moi afin de déposer quelques baisers dans mon cou tandis que sa main flirtait avec le haut de ma brassière, avant d’oser une caresse sur mes seins. Sans réellement me montrer très réceptive à ses avances, je le laissai poursuivre tout en jetant des coups d’œil à la dérobée en direction du bar. C’est alors que je vis Valérie s’avancer vers les box en compagnie d’un jeune homme qui n’était autre qu’Alex, mon compagnon d’aventure de l’avant-veille, tous deux précédés par Annabelle avec qui ils s’installèrent sur les banquettes de l’alcôve située juste à côté de la nôtre.
Mon sang ne fit qu’un tour ! Valérie n’était là que depuis une petite heure et elle avait déjà réussi à me voler tout ce qui faisait désormais partie de mon monde. Tant de questions se bousculaient dans ma tête. Avaient-ils déjà parlé de moi ? Que savait vraiment Annabelle sur les liens qui avaient pu exister entre Valérie et moi ? Et Alex allait-il raconter nos exploits ? Pour la première fois depuis mon arrivée, j’aurais voulu être ailleurs. Loin de ce club, loin d’Annabelle, de Valérie surtout ! Et Valmont … Penser à lui et à notre future escapade était la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher en cet instant qui voyait mes univers s’entrechoquer dans un big-bang aux conséquences imprévisibles.
La main qui se glissait maintenant sous ma brassière et pelotait allègrement ma poitrine me rappela que j’étais en compagnie d’un homme qui attendait sans doute que je me montre un peu moins inerte face à ses velléités ! Aussi, après un énième coup d’œil en direction du joyeux trio, je posai ma main sur son pantalon et commençai à masser son sexe. Sans doute était-ce le signal qu’il attendait pour aller plus loin car l’instant d’après, il m’embrassa fougueusement tout en glissant sa main à l’avant de mon pantalon. Très vite, ses doigts atteignirent mon sexe qu’ils commencèrent à caresser avant de s’y introduire. Lascive, je me laissai faire comme une poupée de chiffon, sans volonté ni d’autre réaction que celle de m’offrir un peu plus encore à ces mains inconnues.
Lorsqu’il cessa de m’embrasser, j’en profitai pour regarder comment évoluait la scène qui se déroulait à côté et … Ce fut une mauvaise idée. Entourant Alex, qui avait glissé ses mains sous leur jupe, Annabelle et Valérie s’embrassaient à pleine bouche, tout en se caressant de façon passionnée. En rage devant ce spectacle, je défis la braguette de Stéphane et libérai son sexe gonflé de désir.
Après une lente masturbation durant laquelle je jetai un dernier coup d’œil furtif par-dessus mon épaule, je me penchai vers le sexe dressé et le fis glisser entre mes lèvres, avant de jouer avec ma langue sur le gland déjà mouillé d’envie. J’entendis Stéphane pousser un soupir de satisfaction et je sentis sa main se glisser cette fois-ci à l’arrière de mon pantalon dont je fis sauter les premiers boutons afin de lui permettre d’atteindre plus facilement sa destination. Alternant masturbation et jeux de langue, je suçai goulument cette bite que l’excitation faisait se contracter au gré de mes caresses. Quant à moi, je n’étais pas non plus en reste. Assaillie par ces doigts inquisiteurs qui naviguaient entre mes orifices, je prenais un plaisir que je ne cherchais pas à dissimuler et de petits cris de satisfaction venaient régulièrement ponctuer nos ébats.
Désormais, je ne pensais plus du tout à ce qui pouvait se passer à côté. Tout mon être cherchait à jouir et à faire jouir. Et tandis que j’accélérais les allées et venues de mes lèvres sur son chibre, Stéphane fit entrer son majeur dans mon petit trou. Doucement tout d’abord, puis de façon plus énergique ensuite, avant d’entamer des allers-retours à une fréquence de plus en plus élevée. À sa façon de soulever son bassin pour faire entrer sa queue toujours plus profondément jusqu’au fond de ma gorge, je sentis qu’il n’allait pas tarder à éjaculer. C’est alors qu’il posa sa main sur ma tête et poussa son sexe au maximum avant de projeter dans ma bouche de puissants jets de sperme chaud. Lorsqu’il eut fini de se vider les couilles, il relâcha son étreinte et je pus me redresser tout en avalant sa semence. Après quoi il se rhabilla et disparut en direction du bar sans même dire un mot.
Qu’importe … Je n’attendais rien de lui, si ce n’est me permettre de me donner en spectacle devant Valérie. Mais lorsque je me levai à mon tour, je constatai que mon ex-amie avait dû être bien trop occupée pour s’intéresser à ce qui venait de se passer à côté d’elle. Désormais, leurs trois corps enchevêtrés ne formaient plus qu’une masse unique et diffuse, parcourue par de multiples mains aux mouvements frénétiques et passionnés. Une fois revenue au bar, je tentai de me calmer en sirotant un jus de fruit, mais je ne pouvais effacer de mon esprit l’image de Valérie et Annabelle s’embrassant fougueusement sous les caresses d’Alex. Finalement, je n’aurais su dire à cet instant de qui j’étais le plus jalouse et bien qu’il me fût impossible de les voir de là où j’étais, je continuais cependant à jeter de brefs coups d’œil dans leur direction. Lorsqu’après de longues minutes, les trois acolytes finirent par regagner le zinc, Annabelle me gratifia d’un sourire et d’un clin d’œil dont je fus incapable d’interpréter la signification. Quant à Valérie, elle passa devant moi sans un regard et regagna son siège.
J’avais hâte que la soirée se termine et en même temps, j’appréhendais cette confrontation avec Valérie qui ne manquerait pas d’arriver. Alors, je passai ce qu’il restait de la soirée à regarder l’horloge égrener les secondes et lorsque Jeanne ralluma les lumières et distribua nos enveloppes, je sus que le moment que je redoutais tant était arrivé. Suivant le reste du troupeau qui regagnait ses pénates, j’attendais le meilleur moment pour prendre Val à part et lui dire ce que je pensais de sa venue ici mais Annabelle contraria mes projets :
Coincée ! J’étais perdue si j’acceptais, perdue si je refusais ! Valérie me regardait me débattre dans ce combat intérieur et Annabelle attendait une réponse sans comprendre mon hésitation.
S’éclater … Bizarrement, ce n’est pas le mot que j’aurais choisi ! La vérité, c’est que dans quelques minutes, j’allais participer à une improbable orgie en compagnie de celle qui m’avait giflée deux jours plus tôt et qui s’était permis de venir violer mon nouveau sanctuaire par sa simple présence.
La rage qui ne m’avait pas quittée monta d’un cran. Valérie avait dû discrètement faire comprendre que cela ne la dérangerait pas de coucher avec une fille et Alex avait probablement sauté sur l’occasion.
Annabelle lui expliqua en détail mes frasques dans la cage d’escalier, ce qui je l’avoue, me procura un moment d’intense satisfaction.
Je ponctuai ma réponse d’un sourire à la fois malicieux et ironique, tandis qu’Annabelle s’empressait d’accueillir Alex qui venait d’arriver, ce qui eut le mérite d’éviter d’autres questions gênantes.
Comme je m’avançais pour lui faire la bise, à ma grande surprise, il prit ma tête entre ses mains et me gratifia d’un long et langoureux baiser.
Sans attendre la réponse, il me coucha en travers du lit et entreprit de me déshabiller. Quelques secondes plus tard, je me retrouvais nue, jambes écartées, offerte à son désir dressé pendant que Valérie et Annabelle, probablement surprises par la tournure des évènements, commençaient à s’embrasser et à ôter leurs vêtements, juste à côté de nous.
Il commença par parcourir longuement mon sexe avec sa langue, avant de remonter vers mes seins, puis vers ma bouche pour un torride baiser. Et pendant que je fondais littéralement sous ses caresses et la force de ses lèvres contre les miennes, je sentis sa verge me pénétrer sans autre forme de préliminaires. Offerte et sans défense, je profitais de chaque mouvement de nos corps comme d’une friandise au goût sans cesse renouvelé. J’en avais presque oublié mon ennemie et mon amie qui avaient, elles aussi, largement dépassé le stade des préliminaires. Annabelle était littéralement assise sur le visage de Valérie dont le plan initial consistant à profiter de la situation pour avoir l’occasion de me faire l’amour avait lamentablement échoué, pour mon plus grand bonheur.
Après quelques minutes, Alex se retira et présenta sa queue devant ma bouche qu’il pénétra de la même façon que mon vagin quelques minutes plus tôt. Je pensais qu’il était sur le point de jouir mais c’était sous-estimer ses capacités. Après une fellation qu’il sembla apprécier à en croire ses soupirs de satisfaction, il me fit signe de me retourner. Je craignais qu’il n’essaye de me sodomiser sans me lubrifier, à sec, aussi fus-je soulagée de sentir ma vulve s’écarter à nouveau au passage de sa bite.
Désormais, j’étais aux premières loges pour voir Annabelle prendre du plaisir au détriment de Valérie qui ne s’attendait sûrement pas à ça ! Alors, dans un élan de fausse compassion qui visait surtout à rendre Valérie jalouse, j’attirai Anna à moi et plongeai la tête entre ses cuisses sous le regard ahuri de Val qui voyait sa « petite Roxanne » prise en levrette par un inconnu tout en bouffant la chatte d’une autre fille qu’elle. Cependant, elle pouvait être rassurée, car j’avais bien l’intention de lui faire profiter de mon corps. Comme je sentais l’excitation d’Alex grimper au rythme de ses assauts, je le repoussai hors de moi avant de l’attirer sur le lit, allongé sur le dos. Je l’enjambai alors et m’empalai sur son sexe pour une chevauchée déchaînée qui le mit dans un état de quasi-transe. Au bout d’un moment, il me fit signe qu’il allait jouir, mais je continuai de plus belle jusqu’à sentir son braquemart se contracter et expulser dans mon ventre le fruit de sa jouissance. Je continuai encore quelques secondes avant de me lever et de proposer à Valérie de goûter mon sexe qu’elle semblait tant désirer. Enfin quand je dis proposer … Me voyant enjamber son visage, elle n’eut d’autre choix que de soumettre sa bouche à ma chatte souillée et dégoulinantes du foutre d’Alex qui bientôt, dès que j’allais décontracter les parois de mon vagin, allait maculer son visage. Finalement heureuse de la tournure des événements et repue de jouissance grâce à un homme qui, décidément, savait admirablement satisfaire mes appétits, je finis par libérer Valérie et m’allongeai sur le lit, fatiguée mais comblée.
Après un long moment de repos, nos corps moites reprirent vie. Chacun rassembla ses affaires et se rhabilla sans dire un mot jusqu’à ce qu’Alex rompe le silence :
Il répondit par un clin d’œil et gratifia chacune d’entre nous d’un long baiser. Mais alors qu’il m’embrassait, je sentis sa main glisser discrètement dans la mienne un morceau de papier. Sans rien laisser paraître, je cachai à mon tour le petit mot dans une poche de mon pantalon en attendant de pouvoir le lire.
Après qu’Alex fut parti, nous restâmes toutes les trois dans la chambre, entourées d’un épais silence qu’Annabelle essaya vainement de combler. Mais Valérie et moi étions bien trop mal à l’aise pour rire à ses plaisanteries, conscientes que l’explication que je redoutais n’allait pas tarder.
Comme à son habitude, Annabelle me répondit d’un air enjoué, Valérie d’un simple signe de la main. Et alors que je cherchais mes clés pour ouvrir ma porte, j’entendis les pas de Val qui se rapprochaient dans l’escalier. Elle arriva sur le palier au moment où j’ouvrais.
À contrecœur, je lui fis signe de me suivre à l’intérieur de la chambre. Après tout, repousser cette discussion au lendemain n’avait aucun sens. Mieux valait en finir tout de suite. Aussi décidai-je d’ouvrir les hostilités :
Elle se laissa tomber sur le lit en hochant la tête.
Elle se leva d’un bond et se dirigea vers la sortie.
Sur quoi elle tourna les talons et claqua la porte derrière elle. La fatigue que j’avais ignorée jusqu’alors se fit soudain plus pesante et tout en maudissant Valérie, je commençai à me déshabiller. Lorsque je quittai mon pantalon, le petit papier que m’avait glissé Alex tomba sur le sol. Avec tout ça, je l’avais oublié celui-ci :
Tél moi demain, j’ai un truc à te proposer
Un numéro de portable était inscrit juste en dessous. En me couchant, je me demandais quelle idée perverse avait germé dans son esprit mais j’avais bien l’intention de l’appeler. Non seulement le plaisir que je prenais lors de nos ébats avait sur moi l’effet d’une drogue, mais j’avais l’intention de me jeter à corps perdu dans toute aventure qui pourrait m’éloigner de Val. Je m’endormis donc en songeant aux diverses raisons qui avaient poussé Alex à vouloir me contacter à l’insu des autres et, dans un demi-sommeil, toutes ces possibles raisons guidèrent ma main vers son endroit favori : ma chatte !
Lorsque j’entrai dans le grand café des Terreaux, ce fut avec une petite boule au ventre. Après m’être assurée que j’étais la première arrivée, je choisis une table dans un coin discret et attendis tout en me demandant pourquoi Alex avait fait tant de mystère sur ce qu’il avait à me dire. L’impatience m’avait poussée à lui téléphoner dès mon réveil, mais son discours laconique n’avait fait qu’accroître ma curiosité. Il avait quelque chose à me proposer mais il tenait à m’en faire part de vive voix. Nous avions alors convenu d’un rendez-vous le matin même dans ce café où deux semaines auparavant, Valérie et moi nous étions retrouvées, quelques jours après mon départ de la fac.
Perdue dans mes pensées, je ne l’avais même pas vu entrer.
Il ponctua sa phrase d’un clin d’œil et, après avoir commandé deux cafés, il entra dans le vif du sujet :
Tourner dans des films pornos ! L’espace d’un instant, je fus outrée par sa proposition. Était-ce mon comportement lors de nos ébats qui avait fait germer en lui cette idée ? Avais-je l’allure d’une star du X ? Toutefois, après un bref instant de réflexion, je devais bien avouer que l’idée avait de quoi séduire la Roxanne que j’étais devenue au fil de ces derniers jours. Mais de là à franchir le pas, c’était autre chose.
Il appuya sa remarque d’un clin d’œil qui semblait en dire long sur le plaisir qu’il avait ressenti au cours de nos ébats. Pour autant, j’étais partagée. L’attrait irraisonné que je ressentais pour le sexe depuis quelques semaines me poussait à en savoir davantage, mais il subsistait, malgré tout, quelque part en moi l’ombre d’un scrupule à m’exhiber aux yeux de tous ma vie sexuelle, même scénarisée.
Il déposa sur la table une carte de visite au nom évocateur de X’Trem Productions.
J’étais un peu gênée qu’Alex se soit permis de relater nos ébats à une tierce personne. Mais vu le personnage, je savais que je ne devais pas trop me formaliser.
Il déposa un baiser sur ma joue et sortit, me laissant à mes réflexions. Après avoir commandé un autre café, je relus la petite carte que m’avait laissée Alex. Le type en question s’appelait Stéphane Dumas et sa fonction était « Responsable Casting », ce qui me fit sourire. Je n’imaginais pas les sociétés de production de films de cul structurées comme une multinationale. Avec des responsables de tout et de rien, des adjoints de responsables etc … En sirotant mon deuxième café, je pesais le pour et le contre d’une telle initiative lorsqu’une idée sordide et abjecte germa dans mon esprit. Immédiatement, je sortis mon téléphone portable et appelai le numéro inscrit sur la carte.
Mon correspondant m’ayant donné l’adresse, je raccrochai en ayant le sentiment de ne pas très bien savoir ce que j’étais en train de faire. Mais poussée par le plan qui avait germé dans mon esprit quelques minutes plus tôt, j’étais résolue à aller jusqu’au bout. Aussi, après un repas où je ne réussis à avaler guère plus qu’une salade tellement mon estomac était rempli d’appréhension, je rentrai dans ma chambre, histoire de me préparer au mieux pour le rendez-vous qui m’attendait.
Le studio se trouvait pas loin de la Gare du Nord. C’était un quartier où quelques vieilles usines et entrepôts en partie désaffectés de la SNCF subsistaient encore au milieu des bâtiments récents qui fleurissaient un peu partout, signe que l’endroit était en pleine mutation. Bien évidemment, X’Trem Productions n’était pas l’heureux locataire de l’un de ces immeubles flambants neufs. C’était une vielle bâtisse située au fond d’une impasse, mais devant laquelle étaient exposées deux très belles voitures, signe extérieur d’une opulence de façade qui devait servir autant à rassurer les potentiels visiteurs qu’à flatter l’ego de leurs heureux propriétaires. Quelques secondes après que j’eus actionné la sonnette, un grand type vêtu d’un pantalon en cuir et d’un tee-shirt moulant vint m’ouvrir.
Sur les murs du long couloir qui desservait les bureaux, des affiches de films annonçaient la couleur. « Autant en emporte le gland » côtoyait « Le fabuleux vagin d’Amélie Bourrin » ; dans la catégorie du titre de film le plus ridicule, la palme est attribuée à … ! Une fois arrivés dans son bureau, il m’invita à prendre place dans le canapé où avaient dû s’asseoir tant de filles avant moi, avant de me dévisager des pieds à la tête :
Bizarrement, je ne le pris pas vraiment comme un compliment ! Toutefois, je ne perdais pas de vue la raison de ma présence ici et gratifiai mon potentiel employeur d’un large sourire.
Il s’affaira quelques instants derrière la caméra qu’il venait de poser sur un trépied, puis le voyant rouge se mit à clignoter, signe que l’enregistrement débutait. Je remarquai également qu’un écran de contrôle diffusait en direct les images de la caméra.
Je lui tendis ma carte d’identité, un peu surprise toutefois de pouvoir paraître si jeune. Mais si c’était la procédure alors …
Alex ! Décidément, j’aurais payé cher pour connaître la teneur du discours qu’il lui avait tenu.
Je répondis par la négative, aucun de mes ex n’ayant eu ce fantasme.
Un peu hésitante, j’obéis quand même à sa demande. Avant de venir, je me doutais bien que j’allais devoir en passer par là, mais il y a des choses auxquelles il est parfois difficile de se préparer. Après m’être levée du canapé, je fis glisser ma robe sur le sol, me retrouvant ainsi en string et soutien-gorge. Il ôta la caméra de son trépied et s’approcha de moi en filmant. Sachant qu’il allait de toute façon me le demander, j’enlevai également mes dessous et me retrouvai ainsi totalement nue.
Je m’exécutai. Tout en me faisant prendre différentes poses, il continua de me questionner :
Il reposa la caméra sur son bureau et se saisit de deux petits appareils qui ressemblaient plus ou moins à des tests de grossesse électroniques.
Encore une fois, j’accédai à sa demande.
Mille euros ?!? La somme avait de quoi laisser songeur. Vu la raison pour laquelle j’étais ici, ce pouvait être un sacré bonus ! La seule question était de savoir si je pourrais aller jusqu’au bout.
Évidemment … Ce devait être un poste privilégié au sein de la société que de pouvoir tirer son coup à chaque rendez-vous. Toutefois, je n’étais pas née de la dernière pluie et savais avant même de venir qu’il y avait de fortes chances pour que je passe à la casserole.
Je le vis alors saisir la caméra et s’approcher de moi. Tout en filmant, il m’écarta les cuisses et commença à me lécher. C’était une sensation bizarre. Me voir ainsi sur l’écran de contrôle en train de me soumettre à un cunnilingus ne m’aidait pas franchement à me détendre. Aussi décidai-je d’essayer de ne plus le regarder.
Après quelques minutes de ce traitement, il se releva et retira son pantalon avant de présenter son sexe dressé devant ma bouche. Il posa alors une main sur ma tête et l’avança contre lui jusqu’à ce que sa queue touche mes lèvres. Je les ouvris alors et laissai entrer la verge dans ma bouche tout en la caressant de ma langue. Au fur et à mesure que la fellation se poursuivait, il fit entrer de plus en plus profondément son chibre. En fait, je n’étais pas en train de le sucer. C’est lui qui me baisait la bouche comme il l’aurait fait avec un autre orifice.
Parce qu’en plus il y avait des règles ? Suivant ses conseils, je gratifiai l’objectif du regard langoureux de la petite fille soumise et heureuse de voir sa bouche prise pour un vagin. Ce petit manège dura un certain temps et je finis par me demander à quel moment son sperme allait couler au fond de ma gorge. Mais le bonhomme était endurant et visiblement habitué à l’exercice.
Finalement, il se retira et me fit signe de me retourner. Je me mis donc à quatre pattes sur le canapé et attendis d’être pénétrée. Mais au lieu de ça, il joua d’abord de ses doigts le long de mes lèvres avant de faire remonter son majeur ainsi lubrifié jusqu’à mon anus. Il parcourut mon intimité pendant quelques secondes avant que son doigt ne s’aventure à l’intérieur de ma chatte, puis de mon cul, qu’il pénétra légèrement, puis de plus en plus profondément. Même si je ne ressentis aucune douleur, j’appréhendai le moment où il tenterait d’y rentrer autre chose.
J’appris ce qu’était un « plug » en le voyant brandir une sorte de gode à l’aspect conique qui avait l’air assez mou.
Il fit rentrer l’engin plusieurs fois dans mon vagin puis, jugeant qu’il était suffisamment lubrifié, il le présenta au bord de mon petit trou avant d’appuyer de plus en plus fort. Je sentis alors ma rondelle s’ouvrir au passage de ce drôle d’objet qui sans réellement me faire vraiment mal, me procura une sensation pas spécialement agréable. Comme avec son doigt, il commença tout d’abord doucement puis, à mesure que mon anus s’ouvrait, il fit pénétrer le plug de plus en plus loin avant de le retirer. Il prit ensuite position derrière moi et je me crispai immédiatement à l’idée de ce qu’il allait faire. Mais il décida de laisser mon fion tranquille quelques minutes et je fus soulagée de sentir ma vulve s’ouvrir au passage de sa queue. Après plusieurs aller-retour, il se retira et revint mettre sa verge dans ma bouche quelques instants, avant de revenir derrière moi pour me prendre de nouveau. Le même scénario se reproduisit ainsi pendant quelques minutes puis, alors qu’il reprenait place derrière moi, il posa son gland contre mon petit trou. Je fermai les yeux en tentant de me préparer à ce qui allait suivre, mais lorsqu’il força le passage, je me rendis compte que j’avais largement sous-estimé la douleur.
Comme pour échapper à son joug, j’avançai jusqu’à enfoncer ma tête dans le dossier du canapé en poussant un cri rauque tandis que je sentais des larmes me monter aux yeux. Il resta quelques secondes en moi sans bouger, puis ressortit très lentement avant de rentrer à nouveau, mais plus profondément. Les paupières et les dents serrées, je tentai de résister à cette souffrance qui revenait à chaque pénétration. Au bout de quelques minutes, alors que la sensation de brûlure commençait à s’atténuer, il se retira entièrement et brusquement, en me tenant la tête, pénétra violemment ma bouche. Cette fois-ci, je ressentis un haut le cœur en pensant à l’endroit d’où sortait sa bite, mais il ne le remarqua même pas et m’obligea à le pomper durant de longues secondes devant cet objectif qui semblait prendre plaisir à me voir souillée de la sorte. Un instant, je regardai son visage et constatai qu’il était quasiment en transe. Il transpirait à grosses gouttes et un rictus pervers déformait son visage. Il se remit ensuite à nouveau derrière moi et cette fois, il m’encula sans ménagement avant d’entamer des vas-et-viens de plus en plus violents et de plus en plus profonds. Puis, tandis que des râles de plaisir commençaient à sortir du fond de sa gorge, il attrapa mes cheveux et les tira vers lui tout en accélérant les mouvements de son bassin que je sentais cogner contre mes fesses. C’est alors que, brusquement, il s’arrêta et je pus sentir les premières contractions de son braquemart juste avant qu’il ne se vide les couilles dans mes entrailles. Enfin, il se retira et acheva mon supplice en lavant sa queue dans ma bouche. Et après un énième gros plan, il put enfin poser sa caméra et commencer à se rhabiller en me laissant m’effondrer dans le canapé, souillée de toutes parts, vidée de toute énergie et débarrassée de la plus petite once de dignité.
A suivre : La descente aux enfers - Part 9
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La descente aux enfers
Ecrit par Roxanne
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Une fois la douche terminée, Alex se rhabilla sans détacher son regard de mon sexe. Un peu gênée malgré tout d’offrir ainsi mon intimité en spectacle, je me levai à mon tour et remis rapidement mes vêtements tandis qu’Annabelle raccompagnait son hôte sur le palier. Une fois la porte refermée, elle se tourna vers moi radieuse.
Je lui fis un petit signe de la main et sortis. Sitôt la porte refermée derrière moi, je vis Alex assis sur les marches d’escalier. Avait-il remarqué mon trouble ? M’attendait-il ? Lentement, je me dirigeai vers lui sans le quitter du regard. Lorsque j’arrivai à sa hauteur, il se leva et nous restâmes quelques secondes à nous regarder sans bouger. Puis il hasarda une main sur ma hanche. Consciente de ce qui allait suivre, je savais que c’était le dernier moment pour stopper net ses ardeurs, après quoi il serait trop tard. Mais je ne fis rien …
Alors il posa son autre main sur moi et, se tenant derrière, commença à m’embrasser dans le cou. D’abord timides, ses baisers se firent très vite plus impatients et ses mains descendirent le long de ma jupe jusqu’à toucher ma peau, avant de remonter le long de mes cuisses, le tout en me poussant doucement jusqu’à ce que je me retrouve plaquée contre le mur. Là, il remonta entièrement ma jupe, sortit sa bite, et je sentis bientôt ma chatte encore trempée s’ouvrir et avaler cette queue qui semblait avoir retrouvé toute sa vigueur.
Excitée comme rarement, je laissais échapper un cri et il mit aussitôt sa main devant ma bouche afin que nos ébats ne réveillent pas tout l’immeuble. Très vite, la cadence augmenta et c’est ainsi que je me retrouvai la joue collée à la paroi de la cage d’escalier, les jambes écartées, prise par un inconnu de la plus sauvage des façons. Sa main était toujours collée devant ma bouche, m’empêchant d’exprimer plus bruyamment ce plaisir qui s’amplifiait à mesure que les coups de son bassin sur mes hanches se faisaient plus violents. Le rythme déjà frénétique des allées et venues de son chibre s’amplifia encore et j’eus la sensation d’être littéralement défoncée par ses coups de bite à l’intérieur de mon vagin. Pourtant, je ne ressentais aucune douleur et si douleur il y avait, elle était indissociable du plaisir que me procuraient à la fois la situation et l’acte en lui-même. Bientôt je sentis le flot d’une indicible extase parcourir mon être tandis qu’Alex se retira rapidement avant d’inonder de jute mon entrejambe qu’il caressa ensuite de son sexe.
Soudain envahie d’une immense fatigue, je m’assis sur les marches tandis qu’Alex restait devant moi, le pantalon et le caleçon toujours baissés aux chevilles. Il prit alors ma tête et la dirigea vers sa verge qu’il mit dans ma bouche. Quelques secondes durant, je suçais le membre maculé de sperme et de mouille puis il le retira avant de se rhabiller. Toujours sans un mot, il glissa ses doigts dans mes cheveux, presque tendrement et disparut dans la nuit.
De longues minutes passèrent durant lesquelles je restais immobile, à demi allongée sur les marches d’escalier que maculait la semence qui glissait le long de mes cuisses et de mes fesses. Alors, rassemblant mon courage, je me dirigeai vers ma chambre où une douche bien méritée m’attendait.
Lorsqu’Annabelle frappa à ma porte le lendemain, j’étais encore au lit à une heure tardive. Malgré la fatigue que j’avais ressentie la veille sitôt mes exploits accomplis, je n’étais pas parvenue à trouver le sommeil tout de suite, submergée par ce flot d’émotions.
Elle partit alors dans un éclat de rire qui résonna dans la pièce.
Nous rîmes toutes les deux de bon cœur. Tout en m’habillant, je lui proposai de venir prendre le petit déjeuner avec moi sur les quais, ce qu’elle accepta sans hésiter. Dès que nous fûmes confortablement installées sur les banquettes du bar, Anna orienta bien évidemment la conversation sur nos aventures de la veille.
Elle me regarda un instant d’un air interrogatif auquel je répondis par un clin d’œil rieur.
Elle semblait excitée comme une puce rien qu’à imaginer ce que j’allais lui raconter.
Je répondis par un sourire taquin qui ne fit qu’accroître sa curiosité.
Elle me toucha le bras en écarquillant les yeux.
À nouveau, nous partîmes dans un grand fou-rire qui fit se retourner le serveur. Il devait penser que je m’étais consolée assez vite de mon chagrin d’amour.
Nous terminâmes notre petit déjeuner en riant de choses et d’autres, mais à aucun moment je n’abordai mon entrevue avec Valmont. Sans réellement savoir pourquoi, je voulais garder jalousement cette relation pour moi toute seule, évitant même de la partager avec la seule personne de mon entourage qui aurait pu la comprendre.
Après avoir terminé notre café et avalé nos croissants, nous flânâmes le long des quais en chinant devant les célèbres bouquinistes. Sur le chemin du retour, je profitai d’une pose clope sur les berges pour appeler le médecin d’Annabelle et, ainsi qu’elle l’avait prédit, j’obtins un rendez-vous pour l’après-midi même.
De retour dans notre immeuble, Anna me raccompagna jusqu’à ma chambre. En montant les escaliers, je souris en regardant l’endroit précis où s’étaient déroulés mes ébats de la veille. Arrivée dans la chambre, mon amie sortit une enveloppe de son sac et me la tendit.
Je pris l’enveloppe sans pouvoir m’empêcher de regarder à l’intérieur, surprise de son apparente épaisseur.
J’en restai assise sur mon matelas, les bras ballants, cherchant à comprendre pourquoi un type comme Alex ressentait le besoin de payer des fortunes pour des choses qu’il aurait très certainement pu avoir gratuitement.
Elle riait encore lorsqu’elle quitta ma chambre, me laissant avec ce qui s’apparentait pour moi à une petite fortune. Tandis que je rangeais mon pactole en lieu sûr, je ne pus m’empêcher de penser que cet argent gâchait quelque peu mon plaisir. Bien sûr, j’étais ravie de voir une telle somme tomber du ciel, mais ce qui m’ennuyait surtout, c’est que j’avais pris un plaisir énorme, hier soir. Je me rendis compte que j’aurais agi exactement de la même façon si j’avais eu la certitude absolue de ne rien gagner. Qu’étais-je donc devenue ? Une Juliette des temps modernes prospérant dans le vice ? Point de trace de sadisme dans le moindre de mes fantasmes pourtant. D’ailleurs, quels étaient mes fantasmes ? Je n’étais même pas sûre d’en avoir. Pire, j’avais le sentiment de les vivre avant même qu’ils n’aient le temps de germer dans mon esprit déchiré entre l’eau du fleuve tranquille qui avait bercé toute ma vie et le feu des passions brûlantes qui coulaient dans mes veines comme de l’acide et incendiaient mon ventre. Je savais déjà que le feu gagnerait la partie jusqu’à me consumer entièrement. Il y a des incendies qu’aucune eau ne peut éteindre et contre lesquels on ne peut rien.
Après un repas frugal à la sandwicherie du coin, je flânai un moment dans les rues du quartier avant de remonter me changer avant mon rendez-vous chez le médecin. Ce dernier me reçut presque aussitôt et après l’examen d’usage, me mit un implant contraceptif dans le bras, bien plus efficace selon lui et, vu ce que je lui avais dit de mon métier, avait l’avantage de bloquer les ragnagnas qui m’auraient mise au chômage technique une fois par mois.
Désormais protégée, au moins contre le risque d’une grossesse, je rentrai dans ma piaule afin de me préparer pour le soir tout en me demandant si la prochaine nuit serait aussi agitée que les précédentes. En fait, je me demandais surtout si Valmont me rendrait visite, ainsi qu’il l’avait laissé entendre. Vingt-quatre heures à peine s’étaient écoulées depuis notre dernière rencontre et, déjà, je m’ennuyais de sa présence, de ses regards, de ses mots. Je n’étais pas amoureuse. J’étais même tout à fait consciente que notre relation était vouée à l’échec à plus ou moins long terme. Pourtant, cela ne m’empêchait pas de l’imaginer sans cesse à mes côtés ainsi que le ferait une petite fille rêvant à son prince charmant. La différence étant que ma chambre n’avait rien d’un donjon imprenable et qu’en guise de forteresse, les murs d’indifférence qui entouraient mon cœur n’avaient d’autre architecte que mes propres peurs. Je me rendis compte alors à quel point cette nuit avec Valérie avait bousculé mes certitudes et modifié le regard que j’avais sur ma propre existence. C’était comme si les sentiments que j’avais pour mon amie avaient brutalement envahi la moindre parcelle de mon être comme le ferait l’eau d’un fleuve trop longtemps contenu, emportant sur son passage les digues de la moralité que la société avait mis vingt ans à construire.
Lorsque le club ouvrit ses portes, j’étais déjà assise depuis longtemps sur mon tabouret. Le pressentiment que Valmont allait venir ce soir avait fait grandir en moi une impatience que je maîtrisais tant bien que mal en me forçant à ne pas fixer l’horloge accrochée au mur. Des hommes entrèrent mais je m’en aperçus à peine. Et à 23 heures, celui que j’appelais de tous mes vœux entra, se dirigea vers moi sitôt la porte franchie et déposa un baiser sur ma joue en effleurant ma hanche de sa main. L’instant d’après, nous sirotions une coupe de champagne dans une alcôve au fond du bar, lovés l’un contre l’autre à l’abri des regards indiscrets.
Son bras enroulé autour de moi resserra un peu plus son étreinte. Il embrassa tendrement mes cheveux.
J’appuyai ma tête contre son épaule, désirant plus que tout profiter de ces instants.
Le paquet qu’il me tendit était un peu plus gros qu’une carte de crédit et assez épais.
Le passage rapide d’un doigt sous un pli du paquet découvrit l’image d’un smartphone dernier cri, le dernier de chez Nokia.
Je restai un moment immobile, le précieux paquet posé sur mes genoux.
Je posai le paquet sur la table et m’enfonçai entre ses bras.
J’étais totalement sous le charme de cet homme et cela n’avait rien à voir avec le cadeau qu’il venait de m’offrir. Tout en lui m’inspirait une confiance absolue et sa présence à mes côtés me transportait. Au final, j’avais l’impression que ce n’était pas notre couple improbable qui était incongru mais tout le reste, le décor, les filles, Jeanne, le club …
Mon visage n’était plus qu’à quelques centimètres du sien.
Nos lèvres se touchèrent un bref instant mais Valmont fit glisser les siennes sur ma joue, jusqu’à mon oreille.
Je me redressai sur mon siège en essayant de ne pas montrer ma déception, tandis que Valmont se levait déjà pour partir.
Il réfléchit un instant, semblant chercher ses mots, puis il posa sa main sur mon bras avant de reprendre :
Il avait appuyé sa phrase d’un regard insistant comme pour mieux lever toute l’ambiguïté que pouvait contenir son geste. Il ne voulait pas avoir l’impression d’acheter mes faveurs et me le faisait clairement comprendre. C’était une attitude dont j’aurais apprécié la dignité sans cette immense frustration que provoquait en moi son départ rapide.
Il déposa tendrement un baiser sur mon front, comme il l’avait fait la veille, puis il disparut. L’instant d’après, je retournais m’asseoir au bar et confiais mon paquet aux bons soins de Jeanne.
Une question me taraudait mais, d’une part, je craignais de mettre Jeanne mal à l’aise et d’autre part, je n’étais pas vraiment certaine d’avoir envie d’entendre la réponse. Malgré tout, ma curiosité l’emporta :
Elle avait deviné la véritable interrogation qui se cachait derrière ma question. Je la regardais fixement et son air mi-surpris mi-sévère disparut au profit d’un sourire de connivence.
Je restai silencieuse, me demandant ce qu’il avait pu faire avec cette Corinne, à quoi elle ressemblait etc … Ressentait-elle ce que je ressens aujourd’hui lorsque je suis avec lui ? Faisait-elle semblant ? Jeanne déposa une tasse de café devant moi.
Je souris timidement à sa dernière remarque. Elle ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu, d’ailleurs ? Pour elle, tous les hommes n’étaient que des cartes bancaires sur pattes que leurs vices attiraient dans son bar comme des abeilles sur un pot de miel.
Je souris tout en baissant les yeux. J’allais tenter de rassurer Jeanne sur ce point lorsque la sonnette retentit.
Après un rapide coup d’œil à l’écran de surveillance vidéo, elle partit ouvrir d’un pas décidé. L’homme qu’elle invita à entrer nous salua poliment avant de disparaître dans les salons en compagnie d’Estelle. Un peu plus tard, un autre homme fit son apparition et tenta de me faire la conversation. Mais mon esprit était déjà tourné vers le lendemain et ce déjeuner avec Valmont. Et lorsqu’il partit, j’aurais été bien incapable de dire quels sujets nous avions abordés.
Le lendemain matin, malgré une nuit raccourcie par la découverte de mon téléphone avec lequel j’avais joué comme une gamine, je bondis hors de mon lit avec une énergie décuplée. J’étais impatiente de revoir Valmont en dehors du club, dans un endroit normal, comme un couple normal. Un couple … L’expression me fit sourire tant elle paraissait saugrenue en pareilles circonstances. Nous ne nous étions vus que trois fois. Qu’importe ! Le temps d’un repas, nous serions ce que peuvent être un homme et une femme, simplement heureux d’être ensemble, avec cette impression magique que rien n’existe à part eux.
Lorsque la sonnerie du téléphone retentit, mon cœur fit un bond dans ma poitrine et l’instant d’après, Valmont m’ouvrait la portière de sa jolie voiture.
Quelques minutes plus tard, il abandonnait sa Mercedes à quelques pas du Champ de Mars et je sus alors où nous allions : au premier étage de la Tour Eiffel se trouve un restaurant panoramique où hommes d’affaires et familles aisées viennent profiter d’une vue unique sur Paris tout en dégustant les plats délicats, mais hors de prix d’un chef étoilé. Les portes s’ouvrirent sur la réception et un serveur nous guida immédiatement vers la table que Valmont avait réservée.
À vrai dire, ce n’est pas tant la distance qui me séparait du sol qui me dérangeait, mais bien ce fossé, invisible et pourtant infranchissable, que les hasards de naissance ou de la vie avaient creusé entre moi et les gens qui nous entouraient. J’étais à la fois admirative et jalouse de l’aisance avec laquelle ces femmes aux robes de créateurs et ces hommes aux costumes impeccables évoluaient dans ce monde. Un monde où la jeunesse rendait les femmes belles. Un monde où le succès rendait les hommes désirables. Un monde où je n’avais pas ma place.
Alors que le serveur déposait sur la table deux verres qui devaient contenir du kir royal, il dut s’apercevoir de mon trouble et ne répondit pas immédiatement. Que répondre, d’ailleurs ? Dans ce milieu où les gens maquillaient leur noirceur par de coûteux artifices, nos différences s’étalaient au grand jour sous la lumière crue du reflet des paillettes et des strass.
Au fur et à mesure que le repas avançait, je parvins à me détendre et à faire abstraction de l’endroit où je me trouvais. Jusqu’à lui faire part des raisons qui avaient causé mon départ de la fac.
J’appuyai ma dernière phrase d’un clin d’œil et il se mit à rire.
J’étais désormais totalement détendue et heureuse de profiter de ces instants avec Valmont. J’espérais simplement que j’arriverais à me relever de la chute qui finirait inévitablement par survenir un jour.
Je ne sus quoi répondre. Seule, en voyage à l’étranger avec Valmont ! Mille questions se bousculèrent dans ma tête. Etaient-ce des vacances ? Un voyage d’affaires ? Qu’attendait-il de moi ? Voulait-il une accompagnatrice ? L’expression de mon visage dut trahir ma perplexité car il prit soin de préciser de lui-même certains détails :
Comment refuser une telle proposition ? Et en même temps, comment gérer tout ce qu’elle impliquait ? Une fois encore, l’ange et le démon qui cohabitaient dans mon esprit se livraient une lutte sans merci quant au choix que je devais faire. Et comme bien souvent depuis quelque temps, je choisis de tenter le diable !
Il sembla ému par ma réponse positive et cela me conforta à la fois dans l’idée que je me faisais de lui et dans mon choix. C’était réellement quelqu’un de bien et je sentais déjà poindre en moi les premiers signes d’une douce impatience en imaginant nos ombres entrelacées, glissant côte à côte sur les quais enneigés de la Vltava.
Sur le chemin du retour, il fut intarissable sur les trésors que renfermait la capitale de la Bohème. De la cathédrale Saint-Nicolas au pont Charles en passant par le Stare Mesto, les souvenirs de ses précédents séjours me donnèrent un avant-goût fort agréable de cette ville que je ne connaissais pas. Lorsqu’il me déposa devant le bar, il me promit de prendre contact avec Jeanne afin de la persuader de me laisser partir une petite semaine. Connaissant son pouvoir de persuasion et ayant une vague idée des sommes qu’il avait laissées au 1830 depuis un an et demi, je ne doutais pas qu’elle accède à sa demande sans faire d’histoires.
En regagnant ma chambre, une question me trottait néanmoins dans la tête. Qu’allais-je donc dire à Annabelle ? J’avais eu des scrupules à me confier à elle quant à mon histoire avec Valmont parce que je m’étais convaincue que je voulais garder jalousement au fond de moi toute la magie des instants que je passais en sa compagnie. Mais je me rendis compte que c’était moins le fait de les partager avec elle qui me dérangeait, que les inévitables mises en garde qu’elle ne manquerait pas d’opposer à mon enthousiasme aveugle quant à cette relation sans avenir et par trop artificielle pour l’entendement commun. Pourtant, lorsque je me retrouvai devant sa porte, je savais au moment de frapper que ma décision était prise.
Je répondis à sa question, et même davantage. Le premier soir avec Valmont au 1830, notre rencontre fortuite à la terrasse d’un café, le téléphone et, pour finir, notre projet de voyage. Lorsque j’eus terminé, elle semblait à la fois subjuguée et incrédule.
Elle me prit dans ses bras en me félicitant et en m’encourageant à profiter au mieux de cette chance qui tombait du ciel. Je savais qu’elle était sincère. Sous ses traits de blonde superficielle et facile, Anna était une fille au caractère entier et dotée d’une grande franchise. Et sous sa bonne humeur perpétuelle se cachait un être sensible capable de tous les sacrifices pour aider son prochain. Elle n’aurait pas manqué d’arguments pour tempérer mes ardeurs et me mettre en garde, mais elle n’en fit rien. Au contraire, elle me laissait jouir pleinement de ce moment sans la moindre jalousie alors même que ce qui m’arrivait était le rêve de toute hôtesse.
Nous restâmes une bonne partie de l’après-midi à disserter sur ce qui m’attendait durant les prochains jours, imaginant l’hôtel, les promenades romantiques et les nuits torrides dans lesquelles mon amie projetait ses propres fantasmes, après quoi je remontai dans ma chambre afin de me préparer pour le soir. Au vu des événements de la journée et de ceux qui m’attendaient, je n’étais pas spécialement pressée d’aller travailler tant mon esprit était accaparé par mes prochaines vacances. Néanmoins, lorsque je descendis pour le repas, j’étais fin prête à séduire tous les hommes à qui ma parure moulante et sexy aurait l’air de plaire. Pourtant, lorsque je pénétrai dans la salle à manger, j’eus la sensation étrange que quelque chose avait changé et, très vite, Jeanne m’en apporta la confirmation en m’interpellant avec son enthousiasme habituel :
C’est fou de voir à quel point la vie sait parfois se montrer cynique et cruelle. Après m’avoir procuré des moments de bonheur et d’intense émotion tout au long de la journée, voilà qu’elle jetait sur ma route un caillou dont les traits ressemblaient étrangement à …
La surprise et la décence m’empêchèrent de réagir, jusqu’à ce que Valérie vienne à moi pour me saluer.
Bien évidemment, elle n’avait pas mentionné le fait que nous nous connaissions. Impossible donc dans ces conditions de déclencher une dispute que personne n’aurait comprise. J’étais condamnée à faire semblant de lui souhaiter la bienvenue avec le sourire le plus hypocrite possible.
Personne ne remarqua, ou ne voulut remarquer, la tension presque palpable qui s’était installée entre nous deux. Pourtant, nos regards assassins ne mentaient pas et il me fallut un sang-froid à toute épreuve pour ne pas lui rendre la gifle que j’avais reçue l’avant-veille. Après le repas qui vit Valérie s’inventer une enfance malheureuse, laquelle souleva des murmures de compassion qui me firent bouillir, nous gagnâmes nos chaises afin d’attendre le client.
A suivre : La descente aux enfers - Part 8
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La descente aux enfers
Ecrit par Roxanne
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Après quelques minutes de ce manège et voulant éviter qu’il jouisse en moi, je descendis le long de ses jambes jusqu’à ce que mes genoux touchent le sol et que ma bouche arrive sur sa queue. Je commençai alors à le sucer tout en le masturbant et il ne fallut que quelques secondes pour que les convulsions précédant l’éjaculation n’apparaissent. Il essaya de me repousser mais je résistai et parvins à garder son sexe en bouche jusqu’à ce que de puissants jets de sperme ne viennent la remplir. Je continuai encore quelques secondes puis je remontai lentement vers lui, la bouche légèrement entrouverte afin qu’il contemple son œuvre avant d’avaler le précieux nectar.
Sur quoi je me levai en m’essuyant la bouche d’un revers de main, réajustai ma robe et lui montrai la direction de la porte.
Sans un mot, il se leva à son tour et partit en direction du bar tandis que je filais aux toilettes pour me rincer la bouche et me refaire une beauté. Il y a encore une semaine, j’aurais éclaté en sanglots devant le miroir en contemplant ce que j’étais devenue. Désormais, tout était différent. Finalement, Valérie m’avait peut-être rendu service en agissant de la sorte. Désormais, plus rien ne me retenait dans son monde.
Lorsque je revins au bar, Adrien était déjà parti et c’est sous les regards médusés de Jeanne et des autres filles que je revins m’asseoir sur mon tabouret.
S’ensuivirent des moqueries plus ou moins méchantes à son endroit de la part des autres filles, puis la sonnette retentit, signe que la récréation était terminée. L’homme qui entra nous salua cordialement et commanda une bouteille de champagne avant de s’enfuir vers les box avec Annabelle. Je pressentis que la soirée allait être bien longue, mais Jeanne vint me faire la conversation et m’exprimer ses félicitations.
Je souris à mon tour. Bien évidemment, je ne pouvais pas lui raconter le fin mot de l’histoire, mais si j’avais en plus marqué des points auprès de mon employeur, la situation n’en devenait que plus savoureuse. Il faudrait que je pense à remercier Valérie.
Deux autres clients nous rendirent visite ce soir-là mais aucun ne succomba à mes charmes. Qu’importe ! Même si j’aurais bien eu besoin qu’un homme satisfait me laisse un pourboire. En effet, je me doutais bien que le toutou de Valérie n’avait pas pris la peine de glisser un billet à mon intention en partant. Aussi, lorsque l’heure de la fermeture arriva et, avec elle, le rituel des enveloppes, je fus on ne peut plus surprise d’entendre Jeanne appeler mon prénom.
Après avoir salué Jeanne, nous sortîmes du bar pour regagner nos pénates. Discrètement, j’ouvris l’enveloppe et y trouvai cinquante euros, soit une fortune pour un étudiant. Cela pouvait bien sûr venir de Valérie, mais elle-même ne roulait pas sur l’or.
Annabelle m’accompagna dans les escaliers qui menaient à nos chambres respectives. Arrivées devant ma porte, elle me souhaita bonne nuit avant de me glisser à l’oreille :
Elle ponctua sa remarque d’un index posé sur sa bouche.
J’entrai dans ma chambre et la parcourus du regard, comme pour me l’approprier définitivement. Désormais, cette pièce que j’allais prendre grand soin à décorer, c’était la mienne. Je fis glisser ma robe rouge sur le sol et me dirigeai nue vers la salle de bain. De longues minutes durant, je laissai l’eau tiède caresser ma peau avant d’aller m’allonger sur mon lit. Là, dans la pénombre, la peau et les cheveux trempés, les bras posés le long du corps et les jambes légèrement écartées, j’étais bien. Ce soir, pour la première fois, un sexe nu m’avait pénétrée. Pour la première fois, un homme avait joui dans ma bouche et j’avais avalé sa semence. On dit que c’est lorsqu’on a tout perdu qu’on est libre de faire ce qu’on veut. Ce soir j’étais libre …
Le lendemain matin, je me levai de bonne heure afin de profiter de ma journée pour décorer un peu mon nouveau chez moi. Je m’habillai en vitesse avant de dévaler les escaliers quatre à quatre, attirée par l’idée de ce petit déjeuner que j’avais déjà pris l’habitude d’avaler sur les quais de Seine et c’est le cœur léger que je sortis en trombe de l’allée de l’immeuble qui jouxtait le 1830. Est-ce son ombre que je vis bouger derrière moi ? Est-ce son parfum, qu’inconsciemment je reconnus ? Toujours est-il qu’avant d’avoir fait dix mètres, je m’arrêtais net avant de lui faire face ; l’ombre parfumée adossée à la façade n’était autre que Valérie.
Comment réagir ? J’éprouvais à la fois une sourde colère contre celle qui m’avait envoyé son toutou pour m’espionner et en même temps une indifférence absolument inouïe envers tout ce qu’elle pouvait penser depuis que je m’étais persuadée d’avoir tranché net tous les liens qui pouvaient me rattacher à mon ancienne vie. Alors, à cet instant, une seule chose occupa mon esprit, quoiqu’Adrien ait pu lui dire, surtout ne pas baisser les yeux !
Sans un mot, je m’avançai vers elle tandis qu’elle se redressa tout en se tournant vers moi. À présent, je pouvais voir son visage tendu par la colère et ses yeux marqués par le chagrin. Nous étions désormais à quelques centimètres l’une de l’autre et seul un silence épais, presque palpable, nous séparait. Je continuai à maintenir mon regard planté dans le sien et c’est sans doute la raison pour laquelle je ne vis pas sa main partir et s’abattre sur ma joue. La violence du choc me fit vaciller mais je me redressai aussitôt tout en frottant ma joue meurtrie par ce geste insensé, venant de la part de celle avec qui j’avais fait l’amour deux jours auparavant.
Elle ne répondit pas et des larmes commencèrent à perler sous ses yeux fatigués.
Effarée par ce qu’elle était en train d’entendre, elle m’attrapa par le bras en pleurant de plus belle.
Comme écrasée par le chagrin, elle s’accroupit sur le trottoir, sa main toujours accrochée à mon bras. Je sentis alors que les sentiments que j’avais pris soin d’enfouir au plus profond de moi étaient en train de ressurgir. Mais il était trop tard. J’aimais Valérie plus que moi-même, mais si je succombais maintenant, je savais que je la ferais souffrir encore bien davantage. Je devais trouver la force de l’éloigner de moi le plus possible. Et le plus rapidement possible tant je sentais mes larmes prêtes à couler.
J’espérais avoir fait volte-face assez rapidement pour qu’elle ne voie pas mes larmes couler alors que je m’éloignais. Arrivée au bout de la rue, j’obliquai rapidement en direction du quai, non sans jeter un rapide coup d’œil par-dessus mon épaule. Valérie était toujours accroupie par terre, secouée de sanglots. Ce n’est qu’une fois arrivée au bord du quai je laissais éclater ma peine.
Comment avions-nous pu en arriver là ? J’avais beau tenter de me convaincre que tout était de sa faute, qu’elle aurait dû me laisser tranquille … Je n’y parvenais pas. Pas plus que je n’arrivais à faire disparaître cette image de Valérie se noyant dans ses larmes, effondrée devant mon immeuble. Cette image qui dansait devant mes yeux comme un coucher de soleil que l’on aurait fixé trop longtemps. Après quelques minutes durant lesquelles je réussis à reprendre quelque peu mes esprits, je me dirigeai vers le bar où le café que j’appelais de mes vœux il y a encore dix minutes allait, je le savais, me laisser un arrière-goût amer dans la bouche. Alors que j’entrais dans l’établissement encore désert en cette heure matinale, le serveur me reconnut immédiatement.
Il fallait être physionomiste pour trouver une quelconque ressemblance entre la Roxanne enjouée de la veille et celle fatiguée, à la mine défaite, d’aujourd’hui.
J’aurais pu lui expliquer qu’il était à côté de la plaque mais je n’avais nulle envie de me confier à un inconnu, fût-il l’indispensable rouage à mon café du matin. Cependant, la gentillesse dont il essayait de faire preuve malgré une absence totale de tact m’empêcha de le rembarrer. Après tout, si la perfection n’était jamais dans les actes des hommes, elle pouvait parfois l’être dans leurs intentions. Aussi me contentais-je d’un petit signe poli de tête mais qui mettait un terme à la conversation.
Tout en buvant mon café, je me demandais où pouvait bien se trouver Valérie désormais. Était-elle toujours en train de pleurer sur le trottoir ? Était-elle rentrée ? S’était-elle lancée à ma recherche ? Plus les secondes passaient et plus je prenais conscience d’avoir été trop loin. Beaucoup trop loin, même ! Au seul prétexte d’être persuadée d’avoir fait les bons choix, en tout cas les moins mauvais, j’avais laissé mon amour-propre guider ma quête d’indépendance avec un entêtement sans limites et en employant les moyens les plus extrêmes. Pourtant, que n’aurais-je pas donné à cet instant pour voir Valérie franchir le seuil de la porte et venir s’asseoir à mes côtés pour me prendre dans ses bras, me dire que ce n’était rien, que tout allait s’arranger. Me dire que rien, jamais, ne nous séparerait. Me dire qu’elle m’aimait.
À cette seule évocation, mes larmes se remirent à couler. De longues minutes durant, je pleurais en silence, sans hoquet ni sanglot, laissant simplement l’écume de ma douleur noyer mes joues. Il fallut qu’un deuxième café arrive sur ma table pour je relève enfin la tête.
Cette fois, il ne s’aventura pas dans une plaidoirie perdue d’avance et se retira aussitôt avant même que j’aie eu le temps de le remercier. Cette marque de gentillesse, même si elle ne résolvait rien, me toucha néanmoins et c’est avec le cœur un peu moins lourd que je dégustais cette nouvelle dose de caféine.
Au bout de trente minutes passées à essayer de me calmer, je me décidais enfin à sortir du bar, non sans avoir remercié comme il se devait mon délicat serveur. Ce n’est qu’une fois sur le trottoir que je me rendis compte que je n’avais aucune notion de l’endroit où je voulais me rendre. En effet, l’idée d‘aller courir les magasins de décoration et pour laquelle je m’étais levée de si bonne heure ne soulevait désormais plus en moi le moindre enthousiasme. Quant à ma chambre, la crainte d’une nouvelle entrevue avec Valérie me dissuada d’y retourner. C’est ainsi que je me retrouvai bientôt à errer sans véritable but, parcourant les rues la tête basse, avec pour seule image celle du bitume défilant sous mes pas. Je ne saurais dire combien de kilomètres je parcourus ainsi, mais le soleil avait déjà commencé à redescendre de son zénith lorsqu’épuisée, je m’assis à la terrasse d’un bar.
Je remarquai alors les allées et venues de gens pressés, accompagnés du bruit des roulettes de leurs valises et qui entraient et sortaient de cette immense bâtisse qui n’était autre que la gare de Lyon. Je pris alors conscience de l’endroit où je me trouvais et de la distance qui me séparait de mon quartier.
L’heure du déjeuner était passée depuis bien longtemps, pourtant, je n’avais pas faim et lorsque le serveur arriva, je ne commandai rien d’autre qu’un expresso accompagné d’un verre d’eau. C’est alors que j’entendis une voix appeler mon prénom. Je tournais la tête et découvris une silhouette familière.
La silhouette en question était maintenant suffisamment proche pour que je puisse mettre un prénom sur ce visage que je n’avais vu que dans la pénombre. C’était Valmont !
Lors de notre rencontre au club, j’avais été troublée par le raffinement et l’élégance qui transparaissaient du personnage. Aujourd’hui, alors que la lumière crue de cette fin d’après-midi illuminait son visage, j’étais comme hypnotisée par ce regard dans lequel on pouvait lire une gentillesse sincère, débarrassée de toute la condescendance hautaine qui encombrait parfois les yeux des hommes de sa caste. Par son sourire, par ses gestes, il dégageait le charme simple de ceux qui n’ont nul besoin de paraître pour exister.
Il se tourna alors vers moi et repris :
Bizarrement, je n’eus pas envie de lui mentir. Pourtant, entre les magasins, les cinémas et les bars, les raisons possibles de ma présence dans un tel quartier ne manquaient pas. Mais la confiance qu’il m’inspirait m’incita à lui faire part de mes récents malheurs tout en faisant abstraction des raisons pour lesquelles j’avais stoppé brutalement mes études. Pour rien au monde je voulais que la gentillesse dont il faisait preuve à mon égard se transforme en pitié.
Je ne saurai dire à cet instant ce qui me poussa à lui raconter ma nuit d’amour avec Valérie. Comme tout un chacun, j’aurais dû être pour le moins gênée d’avouer cette expérience lesbienne. Mais c’est comme si je ressentais le besoin irrépressible de partager le poids de cet amour que je n’arrivais pas à porter toute seule.
Il posa sa main sur mon bras avant de poursuivre.
Il se redressa sur sa chaise et but une gorgée de café.
Il resta silencieux un instant, puis rapprocha son visage du mien.
Il se rapprocha encore davantage comme pour donner plus de poids à ce qu’il venait de dire. Je pris conscience qu’il avait raison et je baissai les yeux. Il prit alors ma main comme le ferait un grand frère protecteur et déposa un baiser sur mon front avant de chuchoter :
Un frisson parcourut mon corps tandis je prenais toute la mesure de sa dernière phrase. Ses yeux, son sourire … Tout en lui éveillait en moi un désir violent. Sa voix douce, ses mots qui pénétraient mon âme, faisaient voler en éclats mes plus intimes défenses. Un moment, je restai pétrifiée, paralysée par son magnétisme avant de me ressaisir. Et ce fut mon tour de planter mon regard dans le sien.
L’ombre des tables sur le sol s’était considérablement allongée, signe de l’heure tardive. Valmont le remarqua également.
Alors que je sortais mon porte-monnaie pour régler nos consommations, il protesta avec véhémence.
Je lui fis un clin d’œil appuyé et il se mit à rire.
Sur quoi je m’éloignai rapidement de lui sans autre au revoir qu’un signe de la main. N’ayant aucune envie de retourner au club à pied, je décidai de prendre le bus dont l’arrêt n’était qu’à quelques pas. Durant le trajet, je me remémorais la conversation que je venais d’avoir avec Valmont. Je passais en revue chaque phrase, cherchant entre les lignes une raison pour ne pas me jeter à corps perdu dans cette relation aussi improbable que passionnelle. Car je devais bien avouer que cet homme me troublait comme je n’avais pas souvenir d’avoir été troublée un jour. Sa seule présence transformait la petite fille timide et maladroite en une femme empreinte d’inavouables désirs. Pour autant, je n’étais pas dupe. Je ne me voyais pas couler des jours heureux auprès de lui, charentaises aux pieds et le chat sur les genoux. C’était d’ailleurs bien la rareté de nos rencontres ainsi que le caractère provisoire de notre relation qui en faisait toute la beauté.
Dès notre plus jeune âge, on nous apprend à raisonner sur le long terme et à construire chaque étape de notre vie en pensant à la suivante, comme si chaque instant que nous vivions s’enfuyait aussitôt vers le passé sans que nous ne puissions le retenir. Je m’élevais contre cette planification froide, implacable, qui ne laissait aucune place à l’improvisation ou au hasard. Je ne voulais plus imaginer ma vie. Je voulais la vivre. Jouir de chaque seconde de bonheur, ressentir chaque douleur au plus profond de mon être. Non, je ne serais pas une avocate renommée, plaidant dans les plus grandes affaires criminelles, quémandant dans une robe en satin la relaxe d’un tueur en série. Je ne me marierais pas non plus à vingt-cinq ans avec le major de ma promotion. Je n’avais plus la moindre envie de réaliser mes rêves de petite fille modèle façonnés par une éducation bienséante.
Alors que le bus s’enfonçait dans la pénombre, j’avais l’impression que les choses m’apparaissaient avec plus de clarté. Qu’une acuité nouvelle aiguisait mes sens, me faisant ressentir plus intensément chaque détail du monde qui m’entourait. Et lorsque j’arrivais enfin dans ma chambre, j’étais convaincue que mon départ de l’école était la meilleure chose qui me soit arrivée depuis bien longtemps. Légèrement en retard, je pris une douche en quatrième vitesse afin de descendre à l’heure pour le dîner, après quoi je remontai me changer. La robe rouge était toujours à la place où je l’avais laissée la veille et bien que j’aie une folle envie de la remettre, j’optais finalement pour une mini-jupe noire agrémentée d’une brassière et d’une veste assortie à la jupe. Si un client se présentait deux soirs d’affilée, mieux valait ne pas porter les mêmes habits que la veille.
La soirée fut relativement calme. Seules Annabelle et Céline prirent le chemin des alcôves en compagnie de clients. J’eus cependant le loisir de boire un verre en compagnie de deux hommes charmants qui se présentèrent successivement mais que je ne parvins pas à convaincre de commander une bouteille de champagne, passage obligé pour suivre une fille dans un box. Chacun d’entre eux laissa malgré tout un petit pourboire qui me permettrait de ne pas terminer la soirée les mains vides.
Lorsque l’heure de la fermeture arriva, nous remontâmes chacune dans nos chambres, mais comme j’allais refermer la porte, j’entendis Annabelle m’appeler.
Elle entra et prit soin de refermer la porte derrière elle.
J’étais pour le moins surprise par une telle demande. Et puis je ne connaissais pas ce type ! Certes, j’avais fait bien pire la veille mais je n’étais pas sûre d’être à mon aise à leur tenir la chandelle. Me voyant hésiter, Annabelle tenta de me convaincre et poursuivit :
Je pris le gode que j’avais rangé dans ma table de nuit et la suivis dans sa chambre. Aussitôt, elle se mit à ranger ses affaires qui traînaient un peu partout. Elle donna également au lieu une atmosphère plus intime en ne laissant éclairée qu’une petite lampe dans un coin de la pièce. Et à l’heure convenue, on frappa à la porte. Celle-ci s’ouvrit sur un homme d’une trentaine d’années, assez grand et plutôt bien bâti. Des cheveux châtain, presque blonds, ondulaient sur un visage rond dont la peau claire ne souffrait d’aucune imperfection. À vrai dire, on pouvait se demander pourquoi un garçon dans son genre passait son temps dans un bar à hôtesses alors qu’il ne devait certainement avoir aucun mal à séduire une fille.
Il se retourna aussitôt vers Annabelle et la salua d’un long baiser avant de laisser tomber sa veste sur une chaise. Anna entreprit alors de lui ôter sa chemise et son pantalon alors que je restais plantée là, commençant à me demander si j’avais eu raison d’accéder à sa requête.
Lorsqu’il fut pratiquement nu, Annabelle laissa choir sa robe sur le sol et l’entraîna vers le lit. Comme ils commençaient à se caresser mutuellement, elle me fit signe de venir les rejoindre. Tout en m’approchant du lit, je quittai ma veste, ôtai ma brassière et fis glisser ma jupe le long de mes jambes. Ainsi dénudée, je m’allongeai aux côtés de mon amie qui ondulait déjà sous les caresses de son amant. Je commençai à me caresser d’une manière aussi lascive que possible au regard de l’étrangeté de la situation tandis qu’Alex descendait lentement vers le sexe d’Annabelle en parcourant son corps avec de doux baisers. Après quelques minutes durant lesquelles elle gémit doucement sous les jeux de langue de son partenaire, elle se redressa brusquement et se jeta sur son caleçon qu’elle lui ôta avant de le lancer sur le sol. Puis, sans la moindre hésitation, elle prit le chibre dressé dans sa bouche et entreprit une fellation experte qui sembla la combler tout autant que lui.
Pour ma part, j’arrivais enfin à ressentir un début d’excitation et à être à peu près à l’aise. Mes mains qui jusque-là s’étaient cantonnées à mes seins descendirent progressivement vers mon entrejambe au creux duquel ma fente secrète s’humidifiait au fil des secondes. Mes doigts inquisiteurs jouèrent un instant avec mes lèvres, puis les ouvrirent avant de s’y cacher un instant, sans vraiment me pénétrer et de remonter jusqu’à ma bouche comme j’avais plaisir à le faire lors de mes séances d’onanisme.
Tout en appréciant les caresses buccales qu’Anna prodiguait à son sexe, Alex ne perdait pas une miette du plaisir que je m’auto-procurais. Malgré la pénombre, je pouvais distinguer ses yeux qui suivaient attentivement les trajets de mes mains entre mes orifices. Je pouvais également sentir toute la satisfaction que cela lui procurait à sa manière de s’enfoncer toujours plus loin dans la bouche d’Annabelle. L’instant d’après, cette dernière libéra la queue gonflée, s’allongea de nouveau et ouvrit ses jambes en guise d’invitation. Alex saisit alors ses cuisses à pleines mains et la pénétra violemment, arrachant à sa partenaire un gémissement dans lequel semblaient se mêler douleur et plaisir. Très vite, ses allées et venues atteignirent une cadence infernale qui fit bouger notre couche de telle façon que j’eus bientôt la sensation d’être à mon tour l’objet de son plaisir. Entraînée par le rythme endiablé des chocs de la chair contre la chair, je finis par perdre toute conscience et tout contrôle. Mon corps abandonné frissonnait sous le joug de mes mains mais cela finit rapidement par ne plus me suffire. Je me saisis alors du gode que j’avais glissé sous les draps et après l’avoir humidifié de ma salive, je me le fourrai dans la chatte sans autre forme de préliminaires. De la même façon qu’avec mes doigts, je le faisais régulièrement remonter jusqu’à ma bouche où ma salive et mon nectar se mélangeaient dans les mouvements de ma langue.
Toute à mes occupations, je sentis les ondulations du matelas s’accélérer encore davantage et les murmures de plaisir d’Annabelle se muèrent bientôt en cris incontrôlés, signes d’une jouissance imminente. Et lorsqu’ils redevinrent de simples gémissements, elle se dégagea de l’étreinte de son amant, se retourna et se mit à quatre pattes devant lui. Il la pénétra de nouveau en lui écartant les fesses au maximum, avant que ses doigts ne viennent jouer avec son petit trou. Puis, à mesure qu’il reprit la cadence de ses allées et venues, les caresses autour de son anus devinrent plus insistantes et plus fortes, jusqu’à ce que son pouce disparaisse à l’intérieur. Annabelle sembla apprécier et ses deux orifices furent bientôt pénétrés avec la même ardeur jusqu’à ce qu’il retire son sexe de son vagin et qu’il le présente quelques centimètres plus haut. Il appuya tout d’abord légèrement, puis de plus en plus fort. Anna poussa des gémissements crispés jusqu’à ce que sa rondelle ne cède, acceptant maintenant volontiers ce braquemart qui entrait dans son cul.
Les allées et venues reprirent alors, mais d’une façon moins rapide et moins brusque tandis qu’une excitation de plus en plus grande commençait à s’emparer de moi, s’accroissant au fil des pénétrations de mon gode et des mouvements de mes cuisses. Mais alors que j’étais au bord de la jouissance, un râle d’Alex monta dans la nuit et dans un ultime soubresaut, il expulsa son sperme à l’intérieur de ce cul offert à son extase. L’instant d’après, il retira son membre souillé et vint s’allonger auprès d’Annabelle.
Coupée dans mon élan par cette fin brutale, j’arrêtai de me masturber et en guise de jouissance, c’est une frustration peu commune qui s’empara de moi, à tel point que j’aurais été prête à me faire prendre par le premier homme qui se serait présenté. Après un rapide câlin, Annabelle et Alex se levèrent et se dirigèrent vers la salle de bain tandis que je restais allongée sur le lit, les jambes encore écartées, privée d’une jouissance que j’appelais de tous mes vœux.
A suivre : La descente aux enfers - Part 7
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La descente aux enfers
Ecrit par Roxanne
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Lorsque nous en fûmes au café, je m’enquis de savoir si Val devait rentrer tôt ou non. La revoir m’avait fait le plus grand bien malgré notre dispute et je n’avais pas envie de la quitter déjà.
C’était notre expression favorite pour dire que nous faisions l’école buissonnière. Je me rendis compte alors que je n’aurais peut-être plus jamais l’occasion de prononcer ces mots.
Elle eut un moment de réflexion durant lequel son visage s’assombrit.
Je ponctuai ma phrase d’un clin d’œil pour lui signifier que sa remarque désobligeante ne m’avait pas échappée, puis d’un sourire afin qu’elle sache que je n’étais pas vexée. Valérie régla la copieuse addition et nous sortîmes dans la nuit.
Alors que nous arrivions, nous longeâmes la façade décrépie de mon nouveau lieu de travail. Valérie n’y prêta aucune attention et nous montâmes jusqu’à mon studio.
Nous posâmes nos affaires et nous assîmes sur le lit. Valérie promena son regard tout autour de la pièce. Que pouvait-elle penser en cet instant ? Voyait-elle défiler des images d’hommes venant se repaître de charnels plaisirs et repartir sitôt leur désir évaporé dans la tiédeur moite d’un corps soumis ? Peut-être m’imaginait-elle accueillant des inconnus et leur offrant mon corps sans le moindre scrupule ni la moindre retenue ? Je savais qu’elle s’imaginait les choses pires qu’elles n’étaient réellement. J’aurais voulu la rassurer. J’avais déjà tenté de le faire mais je me heurtais systématiquement contre le mur de ses préjugés.
Elle resta un instant silencieuse, le regard vague.
Je me préparais à la rembarrer, mais son visage semblait indiquer qu’elle était prête à entendre certaines choses. C’est donc avec le plus grand calme que je lui répondis.
Depuis que j’avais appelé Valérie, je voulais lui raconter ce que j’avais vécu ce soir-là, sûre qu’elle comprendrait. Je m’étais imaginé cette discussion comme ressemblant à tant d’autres que nous avions eues à propos des garçons, l’œil coquin et le rire jamais bien loin. Au lieu de ça, je me retrouvais sous un feu nourri de questions posées froidement et sans ambages, impliquant des réponses énoncées comme des articles du code pénal.
Valérie ouvrit de grands yeux écarquillés.
Valérie ne dit rien, se contentant de hocher la tête.
Nous restâmes silencieuses quelques secondes. Une éternité. Valérie me regarda comme si elle avait du mal à reconnaître son amie. Pourtant, c’était bien moi. Je n’avais pas changé.
Un nouvel abîme de silence se creusa entre Valérie et moi. Peut-être valait-il encore mieux ne rien dire plutôt que de continuer cette discussion qui ne menait nulle part, même si j’étais profondément attristée de voir que mon amie ne me comprenait pas. Pourtant, sa présence me faisait un bien immense et je ne voulais pas qu’elle parte. Paradoxalement, je me sentais proche d’elle comme rarement je ne l’avais été.
Je fus soulagée de voir que nos petites disputes n’avaient pas eu d’incidence sur notre amitié. Comme je me levais pour lui trouver une tenue de nuit, elle m’arrêta net :
Après un bref passage à la salle de bain, je laissai la place à Valérie et me préparai pour me mettre au lit. Quelques minutes plus tard, Val sortit à son tour et commença à se déshabiller. Je la regardai faire en enviant, comme à chaque fois, les si jolies courbes de son corps. J’aurais tant aimé lui ressembler.
Lorsque j’émis un sifflement admiratif, nous rîmes toutes deux de bon cœur avant que je n’éteigne la lumière. La pénombre et le silence envahirent la pièce comme un drap de velours, masquant la lèpre des murs au moins jusqu’au matin. À côté de moi, Valérie était allongée sur le dos. Nue. Comme la dernière fois où nous avions dormi ensemble, cette simple pensée me troubla et j’ignorais pourquoi. Jamais je n’avais eu de pensées saphiques à son égard mais sa présence à mes côtés éveillait en moi des sentiments qui m’étaient inconnus. Peut-être me sentais-je aussi proche d’elle car je craignais que ma nouvelle vie l’éloigne de moi ? Or je voulais croire qu’il n’en était rien, tant elle prenait la chose à cœur et accourait au premier appel. Je me rendis compte alors que malgré tout ce qu’elle faisait pour moi, je rejetais en bloc toutes ses objections sans lui exprimer la moindre gratitude. Aussi je me tournai vers elle. Elle ne dormait pas.
Elle se tourna pour me faire face et posa sa main sur mon bras.
Nous nous enlaçâmes alors tendrement, nos deux corps seulement séparés par la soie fine de ma nuisette. Puis nos jambes s’entrecroisèrent et nos bras glissèrent sur nos peaux, comme si nous cherchions à nous rapprocher encore et encore jusqu’à ne faire plus qu’une. Un instant, mon genou effleura son sexe. L’instant d’après le sien effleura le mien. Je sentis monter une excitation que mon esprit tentait de repousser mais que mon cœur cherchait à attiser. C’était comme si la moindre cellule de nos corps était attirée par l’autre mais que nos consciences les en empêchaient à tout prix. Un jeu de cache-cache où le moment, inévitable, lorsque l’une de nous allait se découvrir, arrivait à grands pas malgré ces efforts désespérés pour le repousser encore et encore. Valérie m’embrassa le front, je déposai un baiser sur sa joue. Puis nos bouches se frôlèrent une première fois, avant de se coller l’une à l’autre dans la fougue d’un baiser unique et merveilleux qui fit tomber ce qu’il restait de nos défenses. Après, tout fut plus facile. Ni l’une, ni l’autre ne chercha à se soustraire à l’étreinte. Et tandis que nos langues nous entraînaient dans une interminable danse, nos mains glissèrent le long de nos corps, frénétiquement, sans calcul ni retenue. La mienne glissa sur un de ses énormes seins. Je sentis celle de Valérie courir sous ma nuisette avant de redescendre le long de mes jambes. C’était un bonheur délicat, simple et intense. Une ivresse née de nos parfums charnels dont nous savions toutes deux qu’elle provoquerait une terrible gueule de bois au petit jour. Qu’importe ! Le goût de nos peaux sucrées valait tous les matins du monde et nous plongeâmes, insouciantes, dans le tombeau de notre amitié déchirée par cette passion violente et soudaine.
Nos bouches toujours jointes, Valérie bascula sur moi. Ses mains me parcoururent, comme cherchant la moindre parcelle de mon corps encore non explorée. Je quittai alors cette nuisette devenue un encombrant fardeau, un tissu vulgaire et râpeux entre la douceur de nos peaux. Puis les lèvres de Valérie quittèrent les miennes pour glisser le long de mon cou jusqu’à mes seins dressés autour desquels sa langue s’attarda un moment, avant de remonter jusqu’à ma bouche pour un nouveau baiser. Je sentis alors son corps peser un peu plus sur le mien et la toison de son jardin secret appuyer sur la peau imberbe de mon sexe. Je sentis également la rosée de mon désir se transformer en rivière à mesure des contacts répétés entre nos bas-ventres. Prise d’une frénésie incontrôlable, je fis basculer mon amie sur le dos et me retrouvai sur elle. À mon tour, j’embrassai ses seins gonflés dont les tétons devenaient de délicieuses et dures friandises que je suçais avec avidité. Puis, l’esprit déserté par la raison et les scrupules, je descendis progressivement le long de son ventre jusqu’à sentir sous ma langue le léger duvet qui recouvrait son sexe. Elle écarta alors un peu plus ses cuisses, m’ouvrant ainsi le chemin jusqu’à son minou ronronnant. Sans réfléchir, j’y plongeai brutalement, m’enivrant du nectar qui perlait de ses lèvres et se déposait sur ma langue inquisitrice. J’aurais pu continuer à lécher chaque millimètre de sa peau des heures durant. Des heures à écouter Valérie murmurer cette volupté que je lui procurais. Mais elle me repoussa et me fit remonter à sa hauteur. Elle enjamba alors ma tête et je vis son entrejambe descendre sur mon visage. Une fois qu’elle fut presque assise sur moi, je poursuivis l’exploration de son intimité tandis qu’elle se pencha de façon à atteindre la mienne. Et ce fut mon tour de gémir sous les assauts de sa langue fougueuse, jouant avec mes lèvres et mon clitoris pendant que ma bouche trempée de plaisir embrassait frénétiquement sa chatte, osant même quelques détours par son anus. Puis nous changeâmes de position et je me retrouvai sur elle, mon sexe posé contre sa bouche. Je restai un moment ainsi à recevoir égoïstement ce plaisir qu’elle m’offrait, gémissant sous le joug de sa langue qui violait ma vulve. Jamais je n’avais connu de plaisir aussi intense. Et jamais je n’avais eu autant envie d’en donner. Je me penchais alors sur elle et repris l’exploration de sa grotte. C’est alors que je sentis monter en moi une vague de chaleur que rien ne semblait pouvoir réprimer et qui électrisa mon corps tout entier. Un cri de bonheur vint ponctuer cette jouissance infinie et je m’écroulai à bout de souffle sur le corps de Valérie avant de me retourner et de remonter vers elle. Elle bascula sur moi et m’embrassa de toutes ses forces tout en frottant son sexe contre le mien. Son visage était trempé de mon orgasme et je sentis le sien se déverser peu à peu sur ma foufoune au fur et à mesure des ondulations de son corps sur le mien. Puis ses gémissements se transformèrent en cris et son corps se reposa lourdement sur le mien, sa tête blottie au creux de mon épaule. Nous restâmes alors silencieuses de longues minutes et nous finîmes par nous endormir enlacées l’une à l’autre.
Le lendemain matin, le soleil se joua de la vigilance des persiennes et nous réveilla à l’aube, éclairant de sa lumière crue les murs jaunis par le temps et la scène de nos ébats. Les traces sur nos corps nus et l’humidité sur les draps se révélèrent au jour et à nos yeux encore pleins de sommeils. Nous nous regardâmes un instant mais nos yeux glissèrent sur le sol, laissant sur nos joues les traînées du maquillage de la veille et les regrets éternels que demain soit déjà aujourd’hui.
La porte claqua comme un coup de revolver et les mots de Valérie fusèrent comme des balles qui m’atteignirent en plein cœur tandis que mon amie dévalait les escaliers, laissant derrière elle l’écho de sa colère et un doux effluve de parfum. Je restai un long moment face à cette porte, perdue dans une seconde qui semblait figée pour l’éternité. Je réalisai alors que le prix pour cette nuit avec Val allait être élevé et que ce n’est pas en vendant mon corps et mon âme que je parviendrais à le payer.
Mes larmes auraient dû couler mais ce chagrin, je le savais, était bien trop profond. Il continuerait à me ronger comme un cancer, jusqu’à ce que le feu qui avait embrasé mon cœur ne s’éteigne. Ou le consume entièrement.
Pourtant, une question me taraudait plus que toute autre. Valérie m’avait-elle fait l’amour pour ensuite me détourner de la voie que j’avais choisie, comme un moyen ultime de me sauver ou bien est-ce que ses sentiments étaient purs ? Les deux réponses m’effrayaient car bien qu’aimant Val plus que tout au monde, je ne me sentais pas lesbienne pour autant. D’un autre côté, ma situation n’avait pas changé et non seulement j’avais besoin de ce travail, mais ma première expérience avec Valmont me poussait à continuer. Bien sûr, je savais aussi que tout ne serait pas rose tous les soirs. Que des nuages viendraient vite assombrir le tableau idyllique que mon esprit était en train de peindre. Mais je voulais aller voir plus loin. M’enfoncer davantage dans ce monde qui m’effrayait et m’attirait pourtant. C’est ce que j’avais essayé de faire comprendre à mon amie avant qu’elle ne parte comme une furie mais bien évidemment, elle n’avait rien voulu entendre.
À mesure que ses paroles revenaient en boucle dans ma tête, la colère se mêla progressivement au chagrin. J’avais le sentiment d’avoir été abusée par mon amie de la plus ignoble des façons et cela ne fit que renforcer mon refus de céder au chantage sentimental qu’elle essayait de m’imposer. Aussi, après une douche réparatrice, je décidai d’aller déjeuner dehors, histoire de me changer les idées.
Il était encore tôt et la Seine serpentait dans une brume légère, éclairée par la douce lumière du matin. La ville s’éveillait lentement et les premiers brouhahas du marché naissaient des étals des marchands. Du haut de sa colline, la basilique su Sacré Cœur semblait comme suspendue au ciel tandis qu’en contrebas, Belleville bruissait de l’attente des premiers touristes.
Bizarrement, je me sentais bien. Pour la première fois depuis longtemps, je ne ressentais plus ni peur, ni honte. Je ne cherchais pas à fuir le regard des gens et c’est avec un grand sourire que je commandai mon café au serveur qui me sourit à son tour, sans doute tout heureux de commencer sa journée avec comme première cliente une avenante jeune fille. Je restai un long moment sur la terrasse baignée de soleil puis décidai de retourner dans ma chambre avec l’espoir d’y croiser l’une de mes collègues de travail, peut-être Annabelle. Désormais, elles étaient ma seule famille. Malheureusement, aucun bruit ne venait troubler la quiétude des lieux et mes espoirs furent rapidement déçus. C’est donc avec un peu d’appréhension que je dus me résoudre à retourner dans la chambre où quelques heures auparavant, Valérie et moi avions fait l’amour. Me résoudre à ouvrir cette porte qui avait rompu d’une façon aussi nette que définitive, les liens qui nous avaient unies durant toutes ces années.
Je pris une grande inspiration et commençai à ranger la chambre en prenant soin de faire disparaître toute trace de sa présence, changeant les draps et allant même jusqu’à vaporiser un peu de parfum dans la pièce. Lorsqu’Annabelle vint frapper à ma porte une heure plus tard, la chambre avait retrouvé une relative virginité.
Il y a encore quelques heures, j’aurais répondu par la négative, mais désormais, tout était différent. Je voulais m’intégrer au mieux dans ce nouvel univers qui était à présent le mien. Et mon expérience d’étudiante m’avait appris que les loups solitaires qui refusent de se mêler à la meute deviennent vite des brebis galeuses. Évidemment, aller dans un Mac Do lorsque l’on vit dans la capitale de la gastronomie peut tenir du sacrilège mais vu l’état de mes finances, le pragmatisme devait une nouvelle fois prendre le pas sur les principes.
Les filles furent aimables et j’appris de nombreuses anecdotes sur mon nouveau travail, les clients sympas, les habitués etc … J’eus même droit au récit de Jeanne, chassant de son bar un client indélicat à l’aide d’une bouteille de champagne. Je pus me rendre compte à quel point elle était appréciée par « ses filles », ainsi qu’elle aimait les appeler, et cela me conforta dans l’idée que je me faisais de ma nouvelle patronne. Après le repas, notre petite troupe se dispersa et je repris la direction de ma piaule. Si je parvenais à trouver le sommeil, une petite sieste ne serait pas inutile.
Lorsque je me réveillai, il était presque 18 heures, soit bientôt le moment de me préparer. Pour autant, cela ne devait prendre que peu de temps car je savais déjà ce que j’allais mettre. Et quand je sortis du bain, la robe rouge que j’avais dépliée auparavant m’attendait sur le lit. Je l’enfilai délicatement, choisis une paire de mules à talons aiguilles assorties et interrogeai mon miroir. La jeune fille qui me regardait m’apparut suffisamment sûre d’elle pour ne rien ajouter ni dessus, ni dessous. Je la toisai une dernière fois du regard et descendis à la salle à manger. C’était prévisible, je fus accueillie par Annabelle avec des sifflements gentiment chambreurs auxquels se mêlèrent bientôt les exclamations amicales des autres filles tandis que Jeanne opinait du chef en souriant :
Ce n’était que ma deuxième soirée de travail mais je connaissais déjà par cœur ce rituel qui semblait immuable. Le rangement à la fin du repas, l’installation sur les tabourets du bar, la revue des troupes accompagnée de ses petits rappels sur la meilleure façon de faire consommer les clients et enfin, l’ouverture. Enfin l’attente que j’imaginais parfois interminable, les yeux rivés sur la porte jusqu’à l’arrivée du premier client qu’il fallait appâter d’un seul regard ou d’un croisement de jambes au bon moment.
Le mardi soir était calme au 1830. Et ce n’est qu’au bout d’une heure que la sonnette retentit avec sa discrétion habituelle. Quelques instants plus tard, un jeune homme s’avança d’un pas hésitant. À en croire le regard de Jeanne qui le toisait de haut en bas, ce ne devait pas être un habitué. Et au vu de son attitude maladroite, ce ne devait pas l’être de ce genre d’endroit en général ! Tandis que Jeanne lui souhaitait la bienvenue en lui demandant ce qu’il souhaitait boire, il me jeta quelques regards à la dérobée. Je pense pouvoir dire avec certitude qu’à ce moment-là, chacune d’entre nous priait pour qu’il en choisisse une autre. Non qu’il fût moche, ou bien qu’il semblât d’une saleté repoussante, mais la gêne qu’il paraissait éprouver en notre compagnie était si grande qu’elle réprimait en nous tout désir. Même Jeanne, pourtant si prompte à mettre les gens à l’aise semblait démunie face à pareille situation. Pour autant, elle n’en restait pas moins notre patronne et d’un regard bref mais sans ambiguïté possible, elle nous fit signe qu’il était temps de passer à l’action.
J’étais en première ligne. Aussi, afin de ne pas prolonger le moment d’hésitation qui avait suivi l’ordre discret de Jeanne, je décidai d’aller « au combat ». Au vu de mon manque d’expérience, j’étais sans doute la moins qualifiée pour ce type de mission. Je n’avais pas la moindre idée de la façon dont je devais aborder ce jeune homme si timide. Mais quitte à abandonner l’idée de prendre le moindre plaisir, je pris la chose comme un exercice de travaux pratiques. Au moins, cela me rappellerait l’école.
Les rires étouffés que tentaient de contenir tant bien que mal les autres filles nous parvinrent et je dus faire un effort démesuré pour ne pas succomber au fou-rire qui me guettait. Et ce n’était rien face à la perplexité absolue que je pouvais lire sur le visage de Jeanne. Aussi tentai-je de reprendre la situation en main :
Il tourna vers moi un visage perplexe, puis ses yeux s’illuminèrent comme si il avait eu d’un seul coup toutes les réponses aux grands mystères de l’univers.
Pendant que cette dernière s’affairait à préparer la commande, je décidai de poursuivre mon exercice.
Et en plus, monsieur était susceptible !
J’avais prononcé ces mots avec la voix la plus sensuelle possible et ponctué ma phrase en posant ma main sur sa cuisse, espérant ainsi détendre un peu mon sujet d’expérience. Mais ce fut le contraire qui se produisit. À peine eussé-je posé mes doigts qu’il se raidit en resserrant ses genoux et en accrochant ses mains à la barre de cuivre qui entourait le bar, comme au bastingage d’un bateau sur le point de chavirer.
Jeanne posa nos verres sur le comptoir, ce qui permit à Adrien de porter son attention sur autre chose que ma main sur sa cuisse. Décidément, c’était vraiment le jeune homme le plus timide qu’il m’ait été donné de rencontrer. Cependant, ne m’avouant pas vaincue, je saisis mon verre et lui fis signe de trinquer, ce qu’il arriva à faire sans rien renverser malgré sa nervosité. Après quoi il but son champagne comme si c’était du jus d’orange et c’est un verre presque vide qu’il reposa sur le comptoir.
Ce type était désespérant ! Rien ne semblait pouvoir le détendre un tant soit peu, pas même un verre de champagne avalé cul-sec. J’allais devoir changer de stratégie.
Il porta son regard en direction des box puis, pour la première fois, me regarda dans les yeux. Alors que j’essayais de le convaincre par un sourire que je voulais sincère et subtilement langoureux, je pus détailler son visage sur lequel on pouvait lire une tension extrême. Pourtant, ses traits étaient fins et l’ensemble plutôt agréable à regarder. Et sans cette timidité maladive, on aurait même pu imaginer qu’il puisse avoir un certain succès auprès des filles.
Il avisa de nouveau les alcôves avant d’accepter ma proposition d’un léger hochement de tête. Je fis alors un signe discret à Jeanne qui n’avait pas perdu une miette de la conversation et elle nous suivit jusqu’au fond de la salle avec nos coupes et un seau à champagne qu’elle disposa sur la table. En m’asseyant sur le divan, je pris soin de conserver une certaine distance avec Adrien de façon à ne pas le mettre davantage mal à l’aise qu’il ne l’était. Si le simple contact de ma main sur sa cuisse avait provoqué un tel état de quasi-panique, mieux valait me montrer prudente.
Pourtant, à mon grand étonnement, ce fut lui qui prit l’initiative de remplir nos coupes. Certes, il paraissait encore très nerveux mais le fait d’être soustrait aux regards moqueurs des autres filles semblait l’avoir détendu quelque peu.
Pour la première fois, je pus distinguer sur son visage l’esquisse d’un sourire qui m’encouragea à poursuivre.
Il hésita longuement avant de répondre, comme si son métier ou sa condition était incompatible avec sa présence ici :
Étudiant ! À dire vrai, la première chose qui me traversa l’esprit est la crainte de l’avoir déjà croisé dans les lieux estudiantins que je fréquentais il y a encore quelques jours. Pourtant, son visage m’était parfaitement inconnu et Paris pas petit, loin de là.
Était-ce le champagne ou l’intimité, ou bien les deux ? Toujours est-il que sa nervosité disparaissait à mesure que la conversation se prolongeait. Mais elle semblait laisser la place à un mélange de tristesse et de nostalgie dont son regard s’imprégnait lentement.
L’université Paris-Dauphine était de l’autre côté de la ville. Il y avait donc peu de chances pour que nos chemins se soient croisés un jour. Et bien que je ne tienne pas à trop me dévoiler, j’avais malgré tout envie de lui faire part de mon ancienne condition.
Décidément, ce garçon me surprenait de plus en plus. Tout à l’heure si timide et réservé, le voilà qui montrait maintenant une assurance grandissante et faisait preuve d’une certaine subtilité.
Ses yeux toujours emplis de tristesse glissèrent à nouveau sur le sol. Comme pour se donner du courage, il but une gorgée de champagne.
Je me rapprochai doucement de lui afin de l’inviter à poursuivre.
Voilà donc la raison de la tristesse que j’avais décelée tout à l’heure. Au moins, vu les nombreuses fois où je dus consoler Valérie suite à pareille mésaventure, j’étais en terrain connu.
Je ponctuai ma phrase d’un sourire que je voulais rassurant et amical. Il parut sensible à mes marques d’attention et le fait de m’avoir confié ses malheurs semblait l’avoir délesté un poids.
Nous restâmes un moment à nous regarder dans la pénombre. Mon bras reposait toujours sur ses épaules et je l’attirai lentement vers moi tout en approchant ma bouche de la sienne. Mais au moment où j’allais déposer un baiser sur ses lèvres, il eut un mouvement de recul.
Son regard, qui l’instant d’avant ne voyait que moi était désormais fuyant et regardait partout sauf dans ma direction.
À la tête qu’il fit sitôt sa phrase terminée, je compris qu’il venait de se rendre compte qu’il en avait trop dit. À ce moment-là, le scénario ignoble qui pouvait expliquer sa présence ici commença à prendre forme dans mon esprit mais la colère sourde qui montait en moi devait attendre une confirmation avant d’exploser pour de bon.
Cette fois, il était complètement paniqué. Ses yeux parcouraient frénétiquement la salle comme cherchant un moyen de fuir.
Je ne reconnus pas cette façon de m’exprimer mais j’étais dans un tel état de rage que les barrières de la décence qui canalisaient d’ordinaire mes émotions étaient en train de voler en éclats les unes après les autres.
La chose la plus raisonnable à faire en pareille circonstance aurait été de me lever et d’aller demander à Jeanne de mettre ce malotru dehors. Mais je ne voulais pas faire de scandale si peu de temps après mon arrivée et d’autre part, je n’avais nulle envie d’avoir à en expliquer les raisons. Alors, guidée par la colère et un sentiment de trahison d’une violence que je n’avais jamais ressentie jusqu’alors, je regardai vers l’entrée du bar pour m’assurer que personne ne pourrait nous voir puis je plaquai mes mains sur les épaules de l’espion envoyé par mon ex-meilleure amie et l’enjambai brusquement jusqu’à me retrouver à califourchon sur lui.
Certes, avec une furie qui essaie de faire entrer sa langue dans votre bouche, ce n’est pas facile de répondre. Mais il ne faisait aucun effort non plus.
L’espace d’un instant, la crainte qu’il se mette à crier pour attirer l’attention me traversa l’esprit mais vu les circonstances, je doutais qu’il tienne réellement à se couvrir de ridicule une nouvelle fois. Et puis, on a rarement vu un client de bar à hôtesses porter plainte pour viol. Tout en maintenant mon emprise, je réussis à déboutonner son jean et à sortir son sexe de son caleçon. À en juger par sa taille grandissante, j’en conclus que la situation devait malgré tout l’exciter un minimum.
Je frottais à présent son sexe contre le mien. J’étais consciente des risques de faire ça sans capote alors que je ne prenais même pas la pilule, mais l’envie d’envoyer un message le plus violent possible à Valérie prenait le pas sur toute autre considération. Alors, après quelques ultimes caresses, je fis entrer en moi cette bite inconnue. Puis, reposant ma main sur son épaule, je repris mes ondulations et mes tentatives de baiser. Tentatives qui finirent par réussir lorsqu’il arrêta de lutter. Je pus alors mouvoir mon corps à ma guise sur son chibre tout en essayant d’être la plus discrète possible. Jeanne nous avait clairement interdit d’avoir un rapport sexuel avec un client dans l’enceinte du bar et je n’avais nulle envie de me faire renvoyer.
Il ne répondit pas et tourna la tête, se contentant de subir la situation qu’il avait lui-même provoquée tout en essayant de profiter un minimum de l’aubaine. De mon côté, je prenais un maximum de plaisir à le dominer de la sorte. Et l’imaginer raconter comment je l’avais baisé à Valérie m’excitait encore davantage.
A suivre : La descente aux enfers - Part 6
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La descente aux enfers
Ecrit par Roxanne
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Aussi, je fus presque déçue d’atteindre les quatre heures du matin sans avoir eu un autre homme cherchant ma compagnie. Certes, le dimanche était un jour calme où la clientèle était presque exclusivement composée d’habitués ainsi que me l’avait expliqué Jeanne. Il n’empêche que je restais un brin frustrée de ne pas avoir eu le loisir de poursuivre mon apprentissage. Fort heureusement, la compagnie de Jeanne m’avait permis de trouver les heures moins longues, mais aussi d’en apprendre davantage sur mon nouveau travail. Lorsque tous les clients furent partis, elle procéda au rituel de la distribution des enveloppes contenant les pourboires. Ce système permettait aux filles de ne jamais avoir d’argent sur elles et en même temps, empêchait toute transmission directe du client à l’hôtesse. Chose qui n’était pas pour me déplaire. Une fois la distribution terminée, Annabelle, dont la stratégie vestimentaire avait semble-t-il fonctionné, me raccompagna jusqu’à ma chambre afin de récupérer ses affaires tout en me bombardant de questions.
Je n’avais pas l’habitude de raconter aux copines mes frasques sexuelles. Pourtant, je mourais d’envie de me confier à quelqu’un. Aussi, je lui racontai en détail les moments que j’avais vécus avec Valmont.
Elle éclata de rire.
Je restai un instant interdite et une inquiétude m’envahit soudain. J’allais protester lorsqu’elle ajouta :
Son visage s’assombrit à l’évocation de ces souvenirs visiblement douloureux. Je ne répondis pas, mais mon regard du paraître suffisamment interrogateur pour qu’elle continue.
Je restai un moment silencieuse en me demandant ce que j’aurais fait si je ne l’avais pas rencontrée. Serais-je tombée aussi bas ? Aurais-je eu le courage de relever la pente ou bien aurais-je sombré corps et âme ? J’espérais bien ne jamais le savoir. Pour autant, y avait-il une si grande différence entre le trottoir et le bar à hôtesses ? Si ce n’est sur la forme, tout au moins sur le fond. Je m’apprêtais à lui faire part de mes interrogations mais, sans en avoir conscience, elle répondit à mes questions lorsqu’elle poursuivit :
Le sourire qu’elle affichait acheva de me convaincre qu’il y avait pire comme situation. Moi-même, je n’avais pas été à plaindre pour ma première soirée.
Elle haussa les épaules, puis elle se leva et commença à ramasser ses affaires.
Annabelle me fit un petit signe de la main avant de sortir de ma chambre, me laissant là avec pas mal de questions et une excitation toujours vive. Après avoir pris une bonne douche réparatrice, je m’apprêtais à me mettre au lit lorsqu’on frappa à ma porte. J’allai ouvrir, mais ne trouvai personne. J’étais en train de refermer lorsqu’un objet posé sur le sol attira mon attention. Et pour cause, il s’agissait d’un gode accompagné d’un petit mot :
Un petit cadeau pour ta bonne conscience !
PS : Il est propre !!!
Annabelle.
Je ne pus réprimer un éclat de rire ! Cette fille était décidément complètement déjantée ! Sitôt la porte refermée, j’examinai l’objet de plus près. C’était une imitation en latex souple d’un pénis de bonne taille, assez détaillé et couvert de nervures en relief. Je n’avais jamais utilisé de gode. Non par principe ou par gêne, mais simplement que l’envie avait toujours été moins forte que la volonté d’entrer dans un sex-shop afin d’en acheter un. Je posai l’objet sur ma table de nuit, me glissai dans les draps et éteignis la lumière.
Quelques minutes après, les images de ma soirée avec Valmont vinrent défiler dans ma tête. Sa main entre mes cuisses, ma main sur sa queue et l’excitation mutuelle que nous avaient procurée ces gestes intimes. Déjà, ma main se promenait sur ma poitrine, caressant, massant légèrement un sein, puis l’autre. Une humidité naissante entre mes cuisses s’accroissait avec l’arrivée de mes doigts. L’état d’excitation dans lequel je me trouvais au bar revint plus fort encore. Mes doigts pénétrèrent mon vagin comme dans du beurre, écartant au passage mes lèvres trempées et ma vulve ouverte. Je pris alors le gode sur la table de nuit et l’appliquai à l’entrée de mon con. J’appuyai, sans succès, jusqu’à ce qu’une pression un peu plus forte que les précédentes ne le fasse pénétrer dans mon ventre. Un gémissement s’échappa de mes lèvres. Je le fis ressortir, un peu, avant de le faire entrer à nouveau, un peu plus loin. J’étais dans un état second. Les images de Valmont et moi en train de nous caresser obsédaient mon esprit. La bite factice allait et venait dans mon vagin tandis que des mains imaginaires me touchaient de toutes parts. Et alors que mon souffle s’accélérait, je me surpris à regretter de ne pas avoir connu cela plus tôt. Quelques instants plus tard, je retirai le gode de mon sexe et le portai à ma bouche. J’adorais le goût de mon désir. Je m’en repaissais jusqu’à plus soif à chacun de mes ébats solitaires. Mes lèvres, ma langue, ma bouche entière était imprégnée de mon nectar alors que je suçais ce sexe anonyme et sous mes ordres. Je le fis redescendre ensuite vers ma chatte folle de désir et la pénétrais cette fois sans aucun ménagement. Les va-et-vient se firent ensuite de plus en plus rapides, et malgré mes lèvres fermées pour étouffer chaque cri, un râle de jouissance plus fort que les autres perça le silence de la nuit.
Je restai quelques secondes immobile, le gode planté entre mes cuisses et mes muscles se détendirent peu à peu. Je me forçai à ne penser à rien pour ne pas entraver mon plaisir de l’instant. Je refoulai tous ces sentiments de culpabilité, de regrets ou de honte au plus profond de moi. J’y parvins sans mal et n’en fus même pas surprise. J’avais changé. Je n’étais plus qu’une simple étudiante. J’étais Roxanne, une jeune fille voulant devenir une femme épanouie.
Le lendemain matin, je me réveillai peu avant midi. J’allais devoir prendre l’habitude de mes nouveaux horaires et apprendre à vivre légèrement à l’envers des autres. Même si pour l’instant, les « autres » n’étaient que mes nouvelles collègues de travail qui avaient les mêmes horaires que moi. Alors que je venais tout juste de finir de m’habiller, Annabelle vint me rendre visite avec un sourire jusqu’aux oreilles, et un emploi du temps chargé !
Elle avisa le cadeau qu’elle m’avait offert sur la table de nuit. J’en avais même oublié de le ranger !
Après tout, ce n’était pas une mauvaise idée. Après les jours que je venais de vivre, une activité « normale » ne pouvait me faire que du bien.
Annabelle m’invita dans un excellent restaurant à deux pas du bar. Une adresse à retenir. Pendant le repas, j’en sus un peu plus sur elle, et elle sur moi. Ainsi j’appris qu’elle n’avait jamais connu son père et qu’elle avait quitté le domicile de sa mère à tous justes 18 ans. La liberté apparente de la vie d’étudiante lui avait donné des ailes, et bien que sa mère n’habitât pas très loin, elle choisit de louer un petit studio afin de jouir d’un peu plus d’indépendance. Avec au final les conséquences que l’on sait. À mon tour, je lui confiai ma solitude avec l’éloignement de mes parents, et ce fossé qui s’était creusé progressivement entre eux et moi.
Nous restâmes silencieuses quelques minutes durant, le temps de déguster un excellent filet de cabillaud. Puis Annabelle me raconta plus en détail les aventures qu’elle avait eues avec les clients du bar. En l’écoutant, j’eus la confirmation qu’elle faisait ça autant pour l’argent que pour le plaisir que cela lui procurait. Peut-être même surtout pour le plaisir …
J’éclatai de rire.
La métaphore lui vint immédiatement à l’esprit :
Nous rîmes toutes les deux de plus belle en nous amusant de la comparaison. Puis Annabelle régla l’addition et nous quittâmes le restaurant repues de bonne chair et de joie de vivre. Nous commençâmes notre périple par un magasin de fringues dans lequel ma nouvelle amie avait ses habitudes. Les rayons offraient un grand choix de robes de grande qualité mais toutes au-dessus de mon budget. Après moult essayages, Annabelle jeta son dévolu sur une robe rouge suffisamment courte et décolletée pour mettre ses atouts en valeur. Elle insista pour que je l’essaye et je dus reconnaître qu’elle m’allait à ravir. Après avoir complété ses achats par un bustier en dentelle, une deuxième robe et un pantalon en stretch ultra-moulant, nous poursuivîmes nos investigations dans un magasin de chaussures avant une pause-café bien méritée. Puis ce fut au tour d’un magasin de lingerie de nous soumettre à la tentation de ses articles allant du plus sage au plus affriolant. Articles qui revêtaient pour nous une importance considérable compte tenu de notre « métier » … Vu mon manque de moyens, j’avais pris l’habitude de faire mes achats en période de soldes. Aussi fus-je désagréablement surprise des nombres parfois à trois chiffres qui ornaient les étiquettes. Pourtant, après de longues recherches, je parvins à trouver un ensemble slip brésilien soutien-gorge ainsi qu’un string en satin noir transparent de toute beauté. Annabelle ayant également trouvé son bonheur, nous nous dirigeâmes vers les cabines d’essayage dans le fond du magasin. À peine avais-je fini de passer mon string en satin qu’elle passa la tête dans ma cabine.
Je m’exécutai, avant de lui faire face de nouveau.
Je ne sus pas trop quoi répondre, me voyant mal ouvrir mon intimité à une fille.
Elle portait un boxer rouge en fine dentelle qui laissait à nu le bas des fesses, assorti à un soutien-gorge du même ton.
Sans prendre la peine de retourner dans sa cabine, elle retira les sous-vêtements qu’elle venait d’essayer. J’avais déjà remarqué qu’elle n’avait aucun scrupule à se déshabiller devant une fille, devant un garçon non plus certainement à priori d’ailleurs, mais j’éprouvais toujours une certaine gêne à faire de même.
Sans montrer mon trouble, je retirai mon string et enfilai le slip brésilien blanc qui avait retenu mon attention, ainsi que le soutien-gorge qui allait avec. Annabelle approuva d’un signe de tête. Une fois nos essayages terminés, nous réglâmes nos achats et reprîmes le chemin de nos appartements. Sur le trajet, nous dissertâmes avec entrain de la tenue que nous allions adopter le lendemain soir et je pus constater une nouvelle fois qu’Anna n’avait décidément peur de rien. À peine arrivée devant ma porte, elle me prévint :
J’étais effarée ! J’étais sûre qu’elle avait oublié et mon trouble n’en fut que plus grand. Elle avait déjà disparu dans les escaliers quand je m’apprêtai à protester. Cinq minutes plus tard, Annabelle débarqua dans ma chambre avec divers ustensiles sous le bras, dont un système épilatoire à la cire chaude qui me fit déjà mal rien qu’à le voir.
Je restai silencieuse. Mais ma moue dubitative l’incita à poursuivre son plaidoyer.
D’un air peu décidé, je m’avançai donc vers le lit et commençai à me dévêtir tandis qu’Annabelle mettait la cire à chauffer dans l’appareil.
Bon gré mal gré, je m’exécutai. La cire avait fini de chauffer et Annabelle commença à l’apposer à l’aide de la spatule sur mon léger duvet brun qui avait commencé à repousser. La sensation de brûlure légère me fit me crisper davantage qu’à l’accoutumée car je savais qu’elle précédait immanquablement le douloureux moment de l’arrachage. Et je pus affirmer l’instant d’après que c’était bien pire que sur toute autre partie du corps ! Annabelle tira la bande d’un geste rapide et un cri de douleur troubla le calme de la chambre.
Gênée comme jamais je ne l’avais été, j’obéis à sa demande, bien consciente que mes joues d’habitude à peine roses avaient dû virer pivoines. Annabelle n’y prêta aucune attention et entreprit de recouvrir mon entrejambe de mousse à raser. Peu habituée à ce genre de contact apposé par autrui, inutile de dire que je trouvai la sensation pour le moins étrange. Ce fut pire encore lorsque je sentis le contact froid de la lame de rasoir manipulée par quelqu’un d’autre que moi aux abords de mes lèvres. Au bout de quelques instants, je finis par m’y habituer et me détendis quelque peu, malgré l’incongruité de la situation. Par bonheur, Anna semblait avoir l’habitude de la chose et elle travailla avec application en prenant garde à ne pas me blesser. Au fur et à mesure, je pouvais sentir ses doigts toucher cette partie intime de mon corps et cela me troubla. À tel point que je commençai à ressentir une pointe d’excitation fort malvenue en ces circonstances et que je tentai de réfréner. Peine perdue. Je savais que mes lèvres étaient en train de s’humidifier et je ne pouvais rien faire pour l’empêcher. Instinctivement, je refermai quelque peu mes cuisses.
Elle ponctua sa remarque d’un clin d’œil et poursuivit son ouvrage. Je sentis à nouveau des flammes me brûler les joues et me jurai que la prochaine fois, je me débrouillerais toute seule !
Je ne relevai pas la remarque et me couchai sur le ventre, Annabelle se chargeant de m’écarter les cuisses et les fesses. Puis elle déposa de la mousse tout autour de mon anus et je pus à nouveau sentir le froid de la lame de rasoir glisser sur ma peau.
La question me coupa le souffle !
Je demeurai silencieuse plusieurs minutes alors qu’elle terminait le rasage. Annabelle était décidément imprévisible. J’étais même surprise que nous soyons arrivées à être amies tant nous étions différentes. Peut-être que l’on se complétait, finalement.
Tandis que la baignoire se remplissait, je contemplais dans la glace la nudité de mon intimité. Ma petite fente, avant cachée par un fin duvet renaissant, s’exposait à présent à nouveau au grand jour. Je ne trouvais pas cela choquant, ni même vulgaire. Une fois mes ablutions terminées, je sortis de la salle d’eau et je vis la robe rouge d’Annabelle qui était restée sur le lit. Elle l’avait oubliée en partant tout à l’heure, cette étourdie ! Mais en m’approchant pour la ranger dans un sac, je distinguai un petit mot glissé sous un pli :
Bienvenue parmi nous. Ton amie, Annabelle.
Des larmes d’émotion me montèrent aux yeux. Voilà donc pourquoi elle avait tenu à ce que je l’essaye. Attendrie par ce geste, je pris la robe et allai la ranger soigneusement dans mon placard avec l’envie de l’étrenner prochainement. Une fois rhabillée, je décidai d’aller me promener un moment. Je ne travaillais pas ce soir, le cadeau d’Annabelle m’avait mise d’excellente humeur et j’avais tout le temps de me baguenauder dans mon nouveau quartier. Au bout de quelques pas, je passai devant des cabines téléphoniques. L’idée d’appeler Valérie me travaillait depuis un moment. C’était ma meilleure amie et elle me manquait de plus en plus. J’avais repoussé le moment de lui donner de mes nouvelles le plus possible tant je craignais sa réaction après mon départ en catastrophe de la fac. Mais je me dis que plus j’attendais et plus ce serait difficile. Je pris donc mon courage à deux mains et me saisis de mon portable.
Au fond de moi, j’avais espéré qu’elle soit encore en cours et ainsi tomber sur son répondeur. Mais elle décrocha dès la première sonnerie.
Elle raccrocha. J’aurais pu la rappeler pour lui dire de ne pas venir mais je savais par ailleurs que ce serait inutile tant elle n’en faisait qu’à sa tête. Et puis je devais avouer que j’avais très envie de revoir mon amie. Je pris donc la direction du lieu du rendez-vous et dix minutes plus tard, j’étais assise à une table, un café devant moi. J’étais impatiente et anxieuse. Impatiente de serrer à nouveau dans mes bras celle qui avait toujours tout fait pour m’aider. Anxieuse car j’ignorais la façon dont elle allait réagir après la façon dont j’étais partie de l’école, mais aussi quand je lui apprendrais le type de reconversion que j’avais choisie. Évidemment, je pouvais lui mentir, mais mes récentes expériences m’avaient appris que c’était reculer pour mieux sauter et qu’elle le découvrirait d’une façon ou d’une autre. Restait à savoir comment j’allais pouvoir lui annoncer ça. Trente-cinq minutes après mon appel, Valérie poussa la porte du café. Alors qu’elle se dirigeait vers moi, je me levai pour l’accueillir. Sans un regard pour les gens qui nous entouraient, sans la moindre gêne quant à l’endroit où nous nous trouvions, elle me prit dans ses bras.
On se rassit et je redemandai deux cafés. Une fois servies, je commençai à lui raconter par le menu les heures qui avaient suivi notre dernière entrevue. Les larmes, la honte, le désespoir.
Je poursuivis en lui narrant mes vaines recherches d’emploi, puis lorsque j’en arrivai à ma rencontre avec Annabelle, je sentis mon estomac se nouer.
Elle laissa glisser sa tête entre ses mains jusqu’à heurter la table avec son front.
Sa dernière remarque me peina énormément et elle s’en aperçut. Elle savait mieux que quiconque ce que m’avaient coûté mes aventures avec les clients de l’IRTS.
Nous restâmes silencieuses quelques instants, puis d’un ton radouci et les larmes aux yeux je poursuivis :
Je ne pus réprimer un sanglot et Valérie prit mes mains dans les siennes.
Nous nous figeâmes quelques minutes ainsi. Silencieuses et les mains jointes. Puis nous prîmes soudain conscience de l’endroit où nous nous trouvions et des regards intrigués et curieux des autres clients. Nous réglâmes alors nos consommations et sortîmes dans la nuit qui commençait à poindre. Bras dessus, bras dessous, nous marchâmes de longues minutes sans parler, profitant simplement de la présence de l’autre sous la lumière des réverbères et les regards intrigués des passants aux idées reçues.
Pour toute réponse, Valérie me serra contre elle un peu plus fort et, une demi-heure plus tard, nous étions attablées dans le meilleur restaurant chinois de la ville. Le Kun Yang était un resto chic, aux prix pas forcément abordables mais aux plats délicats et copieux. Je savais que Valérie faisait des folies en m’invitant ici. J’en fus tout d’abord gênée mais je finis par me dire que mes pourboires aidant, je pourrais prochainement lui rendre la pareille. Nous passâmes devant le mur d’eau qui ornait la première salle et la serveuse nous installa à l’une des tables du fond avant de nous présenter les menus. Nous demeurâmes silencieuses pendant que nous choisissions nos plats mais sitôt la commande passée, Valérie procéda alors à un interrogatoire en règle que je ne pouvais éluder.
Je lui racontai alors ma rencontre avec Jeanne en insistant sur les choses que nous n’étions pas obligées de faire.
De nouveau, je baissai les yeux, désolée des réactions de ma meilleure amie. Elle s’en aperçut et s’excusa de nouveau.
Au fil des secondes, la peine avait fait place à la colère et j’étais à présent hors de moi face aux attaques répétées de Valérie. Et cette fois-ci, ce fut elle qui baissa les yeux devant mon emportement. Nous restâmes ensuite de longues minutes sans mot dire. Même le serveur nous apportant le vin ne troubla pas notre silence. Il faut dire que Valérie et moi ne nous disputions pratiquement jamais. Et quand il nous arrivait d’être en désaccord, c’était généralement pour des broutilles dont nous finissions par rire l’instant d’après. Là, c’était différent.
Ses yeux s’embuèrent à mesure qu’elle parlait. D’une voix voilée de chagrin, elle continua.
Elle s’interrompit brusquement et prit ma main. Puis elle se leva et partit en direction des toilettes. Lorsque je la rejoignis, elle pleurait la tête penchée au-dessus des lavabos. Aussitôt, je la pris dans mes bras et la serrai tendrement. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu à consoler mon amie. Ces derniers temps, Valérie avait passé le plus clair de son temps à sécher mes larmes. Aujourd’hui, c’était elle qui pleurait sur mon épaule. Et c’était à cause de moi.
Comme pour appuyer mes propos, je resserrai mon étreinte un peu plus encore. Et alors que nous étions toutes deux enlacées devant les lavabos, une femme d’un certain âge entra et nous lança aussitôt un regard où se mêlèrent tour à tour surprise, incompréhension et dédain. À peine eut-elle disparu dans les toilettes aussi vite que ses jambes le lui permettaient que Valérie et moi éclatâmes de rire avant de retourner nous asseoir à notre table. Le malentendu de la vieille dame sur nos mœurs ayant eu le mérite de nous détendre, nous reprîmes le fil de notre repas dans une atmosphère bien plus légère. Surtout, nous évitâmes soigneusement les sujets qui fâchent et Valérie me raconta les derniers potins de la fac.
A suivre : La descente aux enfers - Part 5
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Le poids des mots, le choc des photos, l'impact des vidéos !
Pour faire encore plus simple, du sexe, encore du sexe, toujours du sexe et ce sous presque toutes ses formes.
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Notre journal... Celui d'un couple qui aime le sexe et qui l'assume pour une vie épanouie faite de plaisirs et de complicité sans faille.
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Un rubrique faite pour celles et ceux qui pensent que jouer (modestement) avec les mots peut être aussi excitant, voir plus, qu'une suite de photos ou de vidéos.
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Pas vraiment besoin de description pour ce qui suit. Des séries de photos d'amatrices tout simplement.
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De nombreuses vidéos dans de nombreuses catégories qui ne manqueront pas de provoquer une hausse du chiffre d'affaire de Kleenex. Elles ont toutes été choisies par nos soins et visionnées en couple.
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Comme son nom l'indique c'est un petit règlement de compte personnel. Enfin, pour être franche c'est surtoit moi (Roxanne) qui tenait à ce que cette rubrique soit présente. Eh ouais, même si je ne suis pas la principale concernée (quoique j'ai bien mangé quand même), j'ai la rancune plus que tenace.
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ERRATUM
Petite précision qui a son importance concerant la rubrique "Petit règlement de compte entre ami(e)s"... Pour ne pas qu'il y ait de malencontreuses coïncidences, les prénoms des protagonistes ont été changés. Par exemple, le compagnon de la protagoniste principale suce nommée (oui je sais ça ne s'écrit pas comme ça mais ça me fait rire), ou pour être plus précise le "plouc", ne se prénomme pas Laurent et n'habite pas Chaussy dans le Val d'Oise. En tous cas selon les informations fournies par la CAF.
A moins que... Noooooon !!! Des gens si honnêtes et si vertueux que ça ce n'est pas possible ! J'ai vraiment l'esprit mal tourné ! Après, par souci de clarification, si cela pose problème, on peut toujours aller leur demander de procéder à une vérification des pièces justufucatives fournies ? Non ?
Ce point éclaircie, je vous souhaite une bonne lecture... "Amicalement", Roxanne ou chérie coquine.
Couple libertin de région parisienne, vous aurez vite compris que le sexe tient une place primordiale dans notre vie. Pour le reste nos adorons le rock, les Harley, les voyages et plein d'autres choses dont vous vous foutez royalement. Non ? Bandes de menteurs !
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Si elle vous intéresse et vous correspond, n'hésitez pas à nous contacter à l'adresse suivante :
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Dans le cas contraire, on vous souhaite une bonne visite et surtout : NE SOYEZ PAS SAGES !!!
Roxanne & Franck
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