Mercredi 22 juin 3 22 /06 /Juin 00:42

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La descente aux enfers

Ecrit par Roxanne

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La colère, le chagrin, la honte … Autant de mauvais conseillers qui vous conduisent systématiquement sur la mauvaise route et vous font faire les mauvais choix. Autant de sentiments qui, ajoutés les uns aux autres, vous conduisent inexorablement vers le désespoir, dernier purgatoire avant les abîmes de la dignité humaine. C’était là mon état d’esprit en ce dimanche maussade d’octobre alors que je m’escrimais à ranger mes affaires dans la chambre de bonne gracieusement mise à disposition par mon nouvel employeur. Je repensais également aux évènements qui m’avaient conduite ici, depuis mon départ précipité de la fac, début de ma fuite en avant. J’étais restée près de quatre heures assise sur ce quai, à pleurer toutes les larmes de mon corps, puis j’étais rentrée dans mon studio et avais fermé la porte à double tour.

Le téléphone avait sonné. Plusieurs fois. Mais jamais je ne répondis. On sonna, frappa à la porte. Jamais je ne vins ouvrir. Je restais seule deux jours entiers durant lesquels je consultais les annonces d’emploi entre deux crises de larmes. Malheureusement, trouver un travail se révéla beaucoup plus difficile que je ne l’aurais cru et les portes se refermèrent une à une devant moi. Aussi, le soir du deuxième jour après le drame, j’avais perdu tout espoir lorsque l’on frappa à nouveau. Comme les fois précédentes, je fis la sourde oreille, mais au bout de quelques minutes, un morceau de papier apparut sous le seuil. À ma grande surprise, je découvris que ce n’était pas une ultime tentative de Valérie pour me parler, mais une certaine Annabelle :

Tu ne me connais pas, mais sache que j’ai vécu les mêmes choses que toi et je sais ce que tu ressens. Il faut que je te parle.

Annabelle.

Intriguée, je relus le morceau de papier plusieurs fois et malgré la crainte d’être à nouveau la victime d’une plaisanterie des trois fossoyeurs de ma vie d’étudiante, ma curiosité prit le dessus et je finis par ouvrir la porte. La jeune fille que je découvris derrière m’était effectivement inconnue. Les cheveux longs et bouclés, elle était châtain avec quelques mèches plus claires. Elle faisait à peu près ma taille. Ses yeux bleu-vert éclairaient un visage blanc aux traits fins. Elle ne souriait pas. Tout juste ses yeux s’éclairèrent-ils lorsqu’elle me demanda si elle pouvait entrer. Sitôt les présentations d’usages effectuées, je l’invitai à prendre place sur le canapé tout en lui proposant de boire un café. J’ignorais pourquoi, mais elle m’inspirait confiance. Un moment durant, on n’entendit rien d’autre que le choc des cuillères contre la porcelaine des tasses. Après quoi elle but une gorgée et reposa la tasse sur la table. Puis elle rompit le silence :

  • « Je sais ce qui s’est passé avant hier. Je sais aussi ce que tu avais entrepris de faire. J’ignore les raisons précises qui t’y ont poussée, mais sache que je te comprends, car je l’ai fait aussi. », commença-t-elle.

Mes yeux déjà rougis s’embuèrent à nouveau à l’évocation de ce qui s’était passé et comme je ne répondais pas, elle poursuivit :

  • « Sache aussi que je ne suis pas là pour te juger. Pour te dire que c’est mal ou que tu n’aurais pas dû. Je suis simplement là pour t’aider et te dire que tu n’es pas toute seule car à moi aussi, il m’est arrivé à peu près la même chose. »

Elle me raconta son histoire. Pas si différente de la mienne. Des fins de mois difficiles, les huissiers, le grand saut avant une noyade orchestrée par un client qui en voulait plus et avait fini par balancer sa photo et son téléphone sur tous les forums d’étudiants du net. Au final, elle avait dû se résoudre à abandonner les cours.

  • « Et qu’est-ce que tu as fait après ? Et maintenant ? »,lui demandai-je avec une curiosité teintée d’inquiétude.
  • « Je suis tombée vraiment bas. J’ai fait des choses … »

Elle s’interrompit un moment et son regard qui ne m’avait pas quittée glissa vers le sol. 

  • « J’ai fait des choses … Des choses dont je ne suis vraiment pas fière. J’ai été loin, tu sais. Très loin. Et puis je suis tombée sur une amie qui m’a proposé un emploi d’hôtesse dans un bar américain. »
  • « Un bar américain ? Mais ce n’est pas … »
  • « Un bordel ? », coupa-t-elle.
  • « Oui … »
  • « Ce fut aussi ma première réaction. Mais j’ai découvert que c’était loin d’être le cas. Bien sûr, je ne sais pas ce qu’il se passe ailleurs, mais là où je travaille désormais, je n’ai jamais fait quoi que ce soit avec un client. Bien sûr, on est en contact avec des hommes. Mais pour la plupart, ils viennent surtout pour passer un moment en agréable compagnie. »

Ma première réaction fut la déception. Je m’attendais à une solution miracle. Un moyen d’en finir définitivement avec ces comportements de débauche. Au lieu de ça, on venait me conseiller de travailler dans un bar à hôtesses avec tous les sous-entendus liés à leur réputation. Elle dut s’apercevoir de mon trouble, car elle poursuivit : 

  • « Bien sûr, je sais que ce n’est pas à ça que l’on rêve quand on est gamine. Finir au fond d’un bar en tenue sexy à écouter des mecs nous parler de choses dont on se fiche éperdument. Mais crois-moi, après ce que j’ai traversé, ce travail a été pour moi comme une bouée de sauvetage. »
  • « Et que fais-tu exactement avec les clients ? Vous ne faites que discuter ? »
  • « En fait, on les écoute plus qu’on ne leur parle. Et il arrive que l’on accepte certains attouchements quand le client consomme beaucoup ou laisse un beau pourboire. Ça fait partie du jeu … », répondit Annabelle en riant.
  • « Et justement … Ça paye bien ? »
  • « La paye est dérisoire, surtout si tu es logée. Mais c’est avec les pourboires que tu vis. Les bons mois, j’arrive à me faire pas loin de mille sept, mille huit cents euros. », précisa-t-elle en reprenant une gorgée de café.

Je restai un moment pensive, à peser le pour et le contre. Certes, après ce que j’avais fait, ce n’était pas quelques attouchements qui auraient dû m’inquiéter, mais j’avais cependant quelques scrupules à faire mes premiers pas dans un monde de la nuit qui m’effrayait. Et m’attirait à la fois … Elle dut deviner mes réticences, car elle tenta de me rassurer du mieux qu’elle put :

  • « Tu sais, je te propose ça, mais ce n’est pas une obligation. C’est juste que je sais ce que tu traverses et que je voudrais t’éviter de faire les mêmes erreurs que moi. Prends tout ton temps pour réfléchir. Je te laisse mon numéro et l’adresse du club en question. »

Sur quoi elle sortit un morceau de papier sur lequel elle griffonna les renseignements qu’elle venait d’énoncer. Après quoi elle finit son café et s’apprêta pour partir.

  • « Je vais te laisser … N’hésite pas à m’appeler si ça ne va pas ou si tu as besoin de quoi que ce soit. »
  • « Merci … », répondis-je en me levant à mon tour.
  • « Je t’en prie … Et garde courage. »

Je fis « oui » de la tête puis refermai la porte. Les larmes avaient quitté mes yeux, mais ma tête était désormais remplie d’interrogations. Entre autres, serais-je capable d’assumer ce travail après ce qu’il m’était arrivé ? Rien n’était moins sûr. D’un autre côté, je n’étais pas certaine d’avoir le choix. Après avoir passé la nuit à réfléchir, je décidai d’appeler Annabelle afin qu’elle organise une entrevue avec la patronne du club, ce qu’elle s’empressa de faire et l’après-midi même, je marchais en direction du bar/pub « Le 1830 ». Je m’arrêtai aux abords afin de découvrir son environnement. Dans une petite ruelle, sa devanture côtoyait celle d’un club de jazz, un bon point, mais faisait face à celle d’un sex-shop. En cette fin d’après-midi, l’enseigne n’était pas encore éclairée et les portes closes sur une façade vert sombre rappelaient davantage un quartier fantôme qu’un lieu de débauche grouillant d’activité. Seul détail permettant de deviner que l’établissement était bel et bien ouvert ; une faible lumière entourant une sonnette juste à côté de la porte. Après quelques instants d’hésitations, j’appuyai enfin dessus et une femme d’une cinquantaine d’années m’ouvrit la porte. Si je l’avais croisée dans la rue, je me serais sûrement dit que c’était une vielle bourgeoise de soixante piges désireuse d’en paraître vingt à grand renfort de peinture et de crèmes en tous genres ; comment pouvait-on encore parler de maquillage ? Mais au vu des circonstances, je pouvais affirmer que j’avais devant moi la brillante caricature de la parfaite mère maquerelle !

  • « Tu dois être Roxanne ? Annabelle m’a prévenue de ton arrivée. Je t’en prie, suis-moi. »

Je lui rendis son salut et la suivi le long d’un étroit couloir qui déboucha bientôt sur le bar proprement dit. Une pièce pas très grande décorée entièrement de velours rouge à laquelle de grands miroirs essayaient de donner un peu de profondeur. Sur la gauche, un comptoir de bois et de faux marbre s’avançait sur un bon quart de la pièce. Devant lui, de hauts sièges à l’assise tapissée de la même manière que les murs étaient méticuleusement alignés et donnaient à l’ensemble un caractère résolument kitch. Dans le prolongement de la pièce, je pouvais distinguer une série de box séparés par des cloisons aérées, équipés chacun d’un divan et d’une table basse.

  • « Assied-toi … Tu veux un café ? », me proposa-t-elle en désignant une des hautes chaises du bar.
  • « Euh … Oui, merci Madame. »
  • « Ici, les clients m’appellent Madame, et les filles m’appellent Jeanne. Je tiens à cette différence. », me reprit-elle.

Le grognement métallique du percolateur retentit, puis elle déposa mon café sur le comptoir. L’instant d’après, elle entra dans le vif du sujet.

  • « Je suppose qu’Annabelle t’a expliqué les grandes lignes. Je vais donc entrer dans les détails. Le 1830 est un club raffiné qui sélectionne sa clientèle, et par conséquent également ses hôtesses. J’attends des filles qu’elles adoptent un langage châtié, jamais vulgaire, et qu’elles aient un minimum de conversation. Tu étais à la faculté, cela ne devrait donc pas être un problème … »

Elle fit une courte pause afin de me jauger du regard. J’opinai timidement du chef, puis elle reprit de plus belle :

  • « Il est formellement interdit d’avoir une relation sexuelle avec un client dans l’enceinte de l’établissement. Ici, cela doit se limiter à quelques attouchements, rien de plus. Je n’empêche pas les filles de prendre rendez-vous avec certains clients tant que le reste a lieu hors du bar, en dehors des horaires de travail ! Et que je ne suis pas au courant. »

Elle me regarda de nouveau afin de s’assurer que le message était bien compris. À nouveau, je fis oui de la tête en m’interrogeant toutefois sur ce que je devais réellement comprendre. Me conseillait-elle d’accéder aux demandes des bons clients, sous-entendu je ne suis au courant de rien, afin de ne pas les perdre ? Je ne voulais pas déjà froisser la bonne dame, mais la précision avait son importance. Le problème étant que je ne savais pas trop comment formuler ma question.

  • « Est-ce que cela veut dire que nous devons tout faire pour retenir certains clients ? Tant que vous n’êtes pas au courant … »,me lançai-je.
  • « T’as tout compris ! Mais en revanche, je ne ferai aucune remarque à une fille qui ne le fait pas. », répondit-elle dans un grand éclat de rire qui me déplut.

Le sourire conciliant qui suivit me rassura. Et puis Annabelle m’avait bien dit qu’elle n’avait jamais couché avec un client du bar.

  • « Le salaire est de mille euros nets pour six heures par nuit. Je retiens six cents euros pour le logement, le prêt des tenues, leur entretien et le repas du soir. La véritable paye provient directement du client. À titre indicatif, Sandra, la meilleure fille du mois dernier, a récolté mille six cents euros rien qu’en pourboires. Et gros avantage … Les pourboires ne sont pas déclarés ! »

Elle ponctua sa dernière remarque d’un clin d’œil qui soulignait tout autant l’avantage ainsi octroyé aux filles que la satisfaction pour elle d’échapper aux trois quarts des charges salariales.

  • « Et pour les horaires ? », m’enquis-je même si cela n’avait plus trop d’importance.
  • « Du mardi au vendredi de 20h à 2h du matin. Le samedi et le dimanche de 22h à 4h. J’exige la présence des filles quinze minutes avant l’ouverture. »

Tout en buvant une gorgée de café, je réfléchis rapidement à la réponse qu’elle semblait attendre. Difficile de peser le pour et le contre sous le regard insistant de la matrone. Je finis néanmoins par me dire que j’étais dans un établissement déclaré, ayant pignon sur rue, et que je pourrais toujours partir si je le voulais. Et puis Je devais me rendre à l’évidence … Les circonstances actuelles ne me laissaient guère le choix.

  • « Bien … Si vous êtes d’accord, je veux bien essayer … »,dis-je d’une voix hésitante.
  • « Parfait ! Il y a une période d’essai d’un mois de toute manière. Pour le reste, c’est un contrat à durée indéterminée classique. »

Elle sortit une feuille d’une pochette et me la tendit. C’était un document contractuel qui reprenait les points qu’elle m’avait expliqués. À l’exception bien entendu des règles non écrites telles que celle dont j’avais déjà deviné la teneur. Aussi, après avoir parcouru le document, je pris une grande inspiration et y apposai ma signature. Mon premier contrat en CDI ! Même si ce n’est pas un de ceux que j’avais rêvé de signer …

Alors que l’après-midi touchait à sa fin et que je finissais de ranger mes affaires dans les placards du studio, je me rendis compte que je n’avais plus pensé à Valérie depuis des jours. Je ne l’avais pas revue depuis mon départ précipité de l’amphi et n’avais pas répondu à ses appels. Je me demandais ce qu’elle penserait si elle savait dans quel endroit je m’apprêtais à travailler dans quelques heures. À vrai dire, je préférais ne pas le savoir. Je me rendis compte aussi qu’elle me manquait. Elle était l’amie qui me donnait des conseils que je ne suivais pas, l’amie qui recollait mes pots cassés même si, cette fois, elle n’avait pas pu. Je ne lui en avais pas laissé le temps.

Vers vingt heures trente, je descendis au club afin de prendre mon premier repas avec les autres filles. J’appréhendais ce moment depuis plusieurs heures déjà tant la confiance me manquait. Je me les étais imaginées toutes très belles, grandes, sans le moindre kilo en trop. Je m’étais vue au milieu d’elles, moi la petite débutante débarquant avec ses complexes et pour toute arme une innocence déjà bien mise à mal. Lorsque j’entrai dans le club, quatre filles étaient accoudées au bar. Mon arrivée les fit se retourner et elles jetèrent sur moi un regard mi-interrogatif, mi-inquisiteur. Par bonheur, j’entendis au loin une voix qui m’était familière.

  • « Roxanne ! Entre, n’aie pas peur ! »

Annabelle vint m’accueillir à grands pas et me présenta aux quatre filles du comptoir avec une emphase et une sincérité qui m’auraient fait plaisir si je n’avais pas été affreusement gênée.

  • « Roxanne, je te présente Céline, Stéphanie, Sandra et Estelle. Les filles, je vous présente Roxanne, dont c’est le premier soir parmi nous. »

Elles me saluèrent tour à tour d’un air poli pour certaines, d’un air jovial pour d’autres. Je leur rendis leur salut en les détaillants plus avant. Céline était une jolie brunette dont les yeux presque turquoise devaient causer bien des ravages. Son style classique contrastait avec celui de Stéphanie dont l’accoutrement et la coupe de cheveux façon garçon manqué ne devait pas plaire à tout le monde. En revanche, Sandra justifiait totalement son statut de fille du mois et les pourboires qui allaient avec. Mignonne sans être jolie, attirante sans être belle, elle dégageait un « sex appeal » auquel peu d’hommes devaient résister. Quant à Estelle, unique blonde de la petite troupe, les traits fins de son visage compensaient largement ses quelques rondeurs.

  • « À table, les filles ! Et bon appétit ! »,cria la patronne en déposant un plat sur la table.

Nous remerciâmes poliment notre hôte avant de prendre place autour de la table. Pendant le repas, je dus répondre aux questions diverses de mes nouvelles collègues. D’où je venais, comment j’étais arrivée ici etc … Annabelle n’hésita pas à voler à mon secours lorsque les questions me mettaient dans l’embarras et je lui en fus reconnaissante. Après le repas, nous remontâmes dans nos appartements respectifs afin de nous changer et Annabelle anticipa ma demande :

  • « Je parie que tu ne sais pas du tout comment t’habiller ! »,s’exclama-t-elle.
  • « Euh … Effectivement … », répondis-je un peu gênée.
  • « Pas de panique ! Je passe prendre mes affaires et je te rejoins chez toi. »

Quelques minutes plus tard, elle farfouillait déjà dans mes placards en me renseignant sur les effets divers de telle ou telle tenue.

  • « Alors si tu veux passer une soirée relativement tranquille, choisis un pantalon un peu moulant malgré tout ou une robe longue. En revanche, si tu veux les affoler et pêcher les pourboires, c’est mini-jupe ou robe courte et légère, sachant que moins il y a de choses dessous, plus il y a de pourboires ! »

Elle ponctua sa dernière remarque d’un clin d’œil et d’un grand éclat de rire qui me firent penser qu’elle faisait ça tout autant pour l’argent que pour le plaisir que cela pouvait parfois lui procurer.

  • « Je vais peut-être commencer soft … », répondis-je en avisant un body noir qui traînait sur un rayonnage.
  • « Excellent choix ! Et en bas, je verrais bien … Tiens ! Pourquoi pas cette jupe longue ? », enchaîna-t-elle.
  • « Allez, vendu ! » m’exclamais-je en m’emparant des habits.

Alors que je restais plantée là avec mes habits dans les mains, Annabelle entreprit de se déshabiller devant moi, sans la moindre gêne, jusqu’à être entièrement nue. Elle passa alors une robe blanche quasi transparente qui, après qu’elle ait tiré dessus à plusieurs reprises, parvint enfin à masquer son minou épilé. Elle remarqua mon air mi gêné, mi-interrogatif :

  • « Eh oui ! Ce soir, c’est pêche aux pourboires ! »
  • « Et bien … Tu n’as pas peur de les exciter un peu trop ? »
  • « Le tout est de savoir où tu places la limite. Moi, je les laisse faire ce qu’ils veulent avec leurs mains ! D’autres vont plus loin … Certaines s’arrêtent avant … C’est ce que j’apprécie ici. Personne n’a d’obligations. »

Je restai un moment silencieuse en me demandant où serait ma limite. Puis je commençai enfin à me changer à mon tour. Une fois maquillées, nous descendîmes alors prendre notre poste au bar. À peine entrée, je remarquai que l’ambiance avait changé. La lumière s’était tamisée, le silence feutré avait fait place à une musique techno, par bonheur à un volume raisonnable, et les filles habillées sur leur trente-et-un ne se parlaient plus, se contentant de siroter un verre de jus de fruits ou de fumer une cigarette, le regard régulièrement tourné vers l’entrée.

À mon tour, je pris place sur l’un des tabourets restants et me contentai d’attendre. Quelques minutes après l’ouverture, un premier homme fit son entrée. D’une quarantaine d’années, remarquablement habillé, il se dirigea avec élégance vers le comptoir et sans même un regard pour les autres filles, prit place aux côtés de Céline. Ils se dirent bonjour tels deux amis qui se rencontrent au détour d’une rue et je compris qu’il s’agissait d’un habitué. Ils échangèrent quelques mots puis, très vite, se rendirent dans l’une des pièces aménagées.

Les minutes passèrent et je fus confrontée à un problème auquel je n’avais pas pensé, l’impatience ! À tel point que je finis par me demander s’il ne valait mieux pas que le prochain client jette son dévolu sur moi plutôt que de me condamner à rester assise sur une chaise des heures durant. Une demi-heure plus tard, un autre homme entra et se dirigea tout droit vers le bar où la patronne l’accueillit avec un grand sourire. Encore un bon client, très certainement. Sitôt les salutations d’usages terminées, Jeanne lui murmura quelques mots à l’oreille. Sans la moindre discrétion, il tourna aussitôt la tête vers moi et je sus dès lors que mon travail venait de commencer.

Il s’avança dans ma direction avec l’assurance que lui conférait son âge, et certainement sa condition. Une quarantaine probablement déjà bien écornée malgré des cheveux à peine grisonnants, une élégance naturelle renforcée par des habits taillés sur mesure, il semblait sorti tout droit du bureau de direction d’une grande entreprise.

  • « Bonjour … Vous devez être Roxanne ? »
  • « Oui … C’est bien moi … », répondis-je terriblement gênée.
  • « Je m’appelle Valmont. Enchanté ! »
  • « De même … »

Je serrai la main qu’il me tendit tout en pestant contre ma timidité maladive. Le pire étant que je ne savais absolument pas quoi lui raconter.

  • « Jeanne m’a dit que vous veniez juste d’arriver. C’est la première fois que vous faîtes ce métier ? », poursuivit-il en prenant place sur un tabouret.

Un métier … Il avait dit ça comme on demande à quelqu’un s’il a déjà travaillé comme vendeur ou plombier.

  • « Oui … »

Cela faisait court comme réponse, mais que pouvais-je bien rajouter ? Ma vie n’avait aucun intérêt pour lui et nous le savions tous les deux. J’aurais pourtant voulu paraître un peu moins cloche. Même pour mon premier client. La tension qui m’habitait ne lui fut d’ailleurs pas invisible.

  • « Je vous sens très tendue … Que diriez-vous d’aller nous détendre un peu dans un endroit plus confortable ? », dit-il en posant une main sur mon épaule.

Il montra du regard les alcôves qui se trouvaient derrière moi. Si sa question était censée me mettre à l’aise, c’était raté. Je pris une grande inspiration et essayai d’être le plus naturel possible.

  • « Avec plaisir … »
  • « Parfait ! Jeanne ? Tu nous apportes une bouteille de champagne, s’il te plaît ? »

Jeanne opina du chef en souriant. Il prit alors ma main et m’entraîna dans l’un des petits espaces intimes où se déroulaient les échanges plus rapprochés. En passant, j’aperçus Céline et son client qui semblaient s’être engagés dans un échange de caresses sans aucune retenue. Nous nous assîmes sur le canapé de velours rouge. Tandis que je restais droite, les genoux joints, Valmont adopta une position nettement plus décontractée. Le genou remonté jusque sur l’assise, le bras reposant sur le dossier derrière ma nuque, il était entièrement tourné vers moi.

  • « Alors, Roxanne … Que faisiez-vous avant de venir ici ? »
  • « J’étais … Etudiante. »
  • « Ah ? Très bien ! Dans quelle filière étiez-vous ? »

Je lui racontai un bref aperçu de mon cursus en restant aussi vague que possible, et en essayant de me détendre. Et tandis que Jeanne déposait une bouteille de champagne et deux coupes sur la table, il laissa reposer son bras non plus sur le dossier du divan, mais sur mes épaules.

  • « Champagne ! »,s’exclama-t-il en me tendant la coupe qu’il venait de remplir.
  • « Tchin ! »

Nous bûmes une gorgée du précieux breuvage mais, alors que je gardai mon verre à la main, Valmont reposa le sien et mit sa main sur ma cuisse. Il partit alors dans un long monologue dans lequel il pestait contre la difficulté de sa fonction, le stress qu’elle engendrait, des horaires impossibles qui avaient ruiné sa vie de famille etc … J’appris qu’il était cadre supérieur dans un important établissement financier spécialisé dans l’investissement. Gestionnaire grands comptes et qu’il avait sous sa responsabilité les fortunes des plus grands industriels de la région.

  • « Cela doit être terriblement stressant de gérer l’argent des autres. Surtout s’il s’agit de fortunes colossales, non ? »,approuvai-je alors que je commençais à me détendre.
  • « Effectivement ! Le plus dur étant de ne jamais oublier que l’on manipule du véritable argent. Ce qui n’est pas toujours facile lorsque tout se fait par écran interposé. On peut vite avoir l’impression que c’est virtuel. Mais ça ne l’est pas ! »

Il se tut un instant et sa main commença à se promener sur ma cuisse, naviguant entre le genou et un point de plus en plus haut. Je sentais le glissement du tissu de ma jupe entre sa main et ma peau. C’était presque agréable. Je bus une autre gorgée de champagne et reposai mon verre. Sans être totalement détendue, je commençais cependant à me relâcher quelque peu. Valmont sembla s’en apercevoir et comme encouragé par cette première victoire sur mes intimes défenses, il engagea sa main entre mes jambes qui s’étaient très légèrement entrouvertes. Profitant de l’aubaine, il remonta jusqu’à mon sexe et, par-dessus ma jupe, je sentis ses doigts s’activer contre mon body. Je sentis également que je commençais à mouiller et je savais que cette excitation soudaine n’était pas due au champagne. J’étais confortablement installée dans un divan aux côtés d’un homme respectable et séduisant qui ne m’avait pas encore tendu le moindre billet et qui n’avait rien exigé. Finalement, c’était comme un jeu dont je pouvais fixer les règles à loisir, sans craindre un quelconque jugement ni bafouer une autre morale que celle, toute malléable, qui habitait mon esprit.

Je sentis sa main tout à l’heure sagement posée sur mon épaule descendre peu à peu jusqu’à flirter avec le haut de mon body. Ses doigts délicats jouèrent un moment sur les formes rebondies avant que la main toute entière ne se referme sur un sein, puis l’autre. Je jetai un coup d’œil en haut de son pantalon de flanelle grise. Un renflement qu’il n’essayait point de cacher était en train de naître. Il devina la direction de mon regard.

  • « Peut-être une occupation pour votre main … », suggéra-t-il avec un sourire malicieux.

Après quelques instants d’hésitation, j’obéis et la posai sur cette bosse qui continuait d’enfler. Je sentis son pénis durcir un peu plus sous les tissus de ses habits. Alors que mon excitation ne cessait de croître, je m’obligeai à me calmer. Je m’efforçais de réprimer cette envie grandissante de déboutonner ma jupe et de dégrafer mon body afin que ses doigts pénètrent jusqu’au plus profond de mon intimité. Ce fut inutile. Il se chargea de défaire un, puis deux, puis trois boutons de ma jupe afin d’y glisser sa main. Le contact de sa peau contre la mienne provoqua en moi une véritable décharge électrique et mon excitation grandit encore un peu plus. Longtemps, il caressa l’intérieur de mes cuisses sans s’aventurer plus avant. Puis, progressivement, il remonta lentement jusqu’à rencontrer le tissu protégeant mon abricot que je savais trempé. C’est alors que je me rendis compte que j’étais en train de masturber son sexe. Et malgré la double épaisseur de son pantalon et de son slip, je pouvais sentir chaque détail de son anatomie.

Aux traits de son visage, aux contractions de sa verge, je pouvais deviner toutes les sensations que lui procuraient mes caresses. Tout comme il devinait à mon body devenu poisseux, l’excitation dans laquelle je me trouvais. Allait-il faire sauter les pressions qui agrafaient encore le dernier rempart entre lui et moi ? Je ne le voulais pas et l’espérais pourtant de tout mon corps tant ce jeu du chat et de la souris me plaisait. Il continua à masser mon sexe à travers tissu, devinant certainement les contours de mes lèvres qui ne demandaient qu’à s’ouvrir. Il joua un instant avec le rebord de mon vêtement protecteur, sans réelle volonté de le détacher, mais avec la ferme intention d’y revenir, pour mieux jouer avec mon désir et mes nerfs.

Lors de la troisième tentative, je sentis les pressions céder et le tissu se détendre soudainement. Et pour la première fois depuis longtemps, d’autres doigts que les miens touchèrent les lèvres humides de ma chatte. C’est alors que je sentis sa verge se raidir brusquement, puis se perdre dans d’infinies contractions qui libérèrent dans son slip un flot de plaisir trop longtemps contenu. Une éternité durant, ni lui ni moi ne fîmes le moindre geste, comme si le temps venait de s’arrêter brusquement, tétanisant nos esprits et nos corps en les enfermant dans un seul et même instant. Puis il retira ses mains sans vraiment savoir où les mettre et me regarda d’un air qui me stupéfia et me ravit à la fois. Sa prestance et son assurance s’étaient enfuies, il était gêné. Il n’avait pas le regard compatissant de l’amant rassasié, ni celui empreint de gratitude du client satisfait. Il était simplement gêné. Sans plus savoir quoi faire pour se donner une quelconque contenance, il baissa les yeux.

  • « E … Excusez-moi … Je suis désolé … », balbutia-t-il.

Je lui souris gentiment. J’allais lui dire que ce n’était rien, mais il se leva aussitôt et partit en direction des toilettes. Chose que je pouvais d’autant mieux comprendre que j’avais moi-même bien besoin de balayer ce flot d’excitation qui m’avait envahi. Il revint cinq bonnes minutes plus tard avec la démarche de quelqu’un qui tente de se donner une posture.

  • « Veuillez me pardonner … Je n’agis pas ainsi d’habitude, mais il faut dire que ce moment en votre compagnie m’a procuré un plaisir d’une intensité que je n’avais pas connue depuis bien longtemps. », me dit-il en se rasseyant sur le canapé.
  • « Vous exagérez. Je n’ai rien fait de particulier … »,répondis-je un brin malicieuse.

Je lui souris en le regardant dans les yeux. Je me sentais désormais totalement à l’aise avec Valmont et je ne pus m’empêcher de lui avouer mon trouble.

  • « Cela m’a terriblement excitée … J’espère que vous reviendrez nous voir de temps en temps. », lui murmurai-je en souriant.
  • « Et moi, j’espère que vous vous sentirez bien dans votre nouvel emploi et que vous serez là lorsque je reviendrai. Je bois à notre délicieuse rencontre. »,dit-il en remplissant nos verres.

Il ponctua son toast d’un clin d’œil que je lui rendis et nos verres s’entrechoquèrent. Lorsqu’il dut partir, je le raccompagnai jusqu’au bar. Après m’avoir salué, il régla le champagne et laissa à Jeanne un billet de cent euros. Dès qu’il fut parti, celle-ci vint à ma rencontre.

  • « Et bien … Bravo ma petite ! Tu l’as soigné celui-là ! »,me dit-elle en rangeant le billet dans une enveloppe à mon nom.
  • « Au début cela n’a pas été facile. J’étais pétrifiée … »,avouai-je.
  • « Toutes les filles passent par là. C’est un état qui dure plus ou moins longtemps selon le caractère de chacune. Assieds-toi et prend un café ! Cela te remettra de tes émotions. », répondit-elle avec un sourire sincère.

Je la remerciai et m’assis au comptoir. Un sentiment étrange m’envahit alors. Tout en étant quelque peu désorientée par rapport à toutes ces choses nouvelles que je vivais, je me sentais bien et presque en confiance. Un miracle si je considérais mon état de ces derniers jours. Non seulement j’avais trouvé un toit où l’on m’avait accueilli les bras ouverts et un travail qui en était bien un mais, en plus, réussi à prendre du plaisir à passer un moment très agréable avec un homme d’excellente compagnie qui, contrairement aux imbéciles de la fac, m’avait traitée en être humain. Je réalisai malgré tout qu’une analyse un peu plus brutale des faits aurait pu dresser un tableau moins idyllique. Cet homme avait payé pour pouvoir passer un moment avec moi. Et d’autres auraient sûrement moins de classe ou de tact. Qu’importe ! Les instants que je vivais me comblaient et j’étais bien décidée à en connaitre d’autres.

  • « Alors ? Cela fait quoi d’avoir son premier client régulier ? »,me demanda Jeanne en posant la tasse de café sur le comptoir.
  • « Vous pensez qu’il va revenir ? », rétorquai-je d’un air dubitatif tout en espérant secrètement que ce serait le cas.
  • « Ils reviennent toujours ! Crois-en mon expérience de vieille bonne femme. Tu le tiens au bout de ta ligne ma grande ! Et je te parie que la prochaine fois qu’il remettra les pieds ici, il filera droit jusqu’à toi ! »

Une question me trottait cependant dans la tête :

  • « Est-ce vous qui lui avez dit de me choisir lorsque vous lui avez parlé ? »

Elle parut tout d’abord surprise par ma question qui tombait, il fallait l’avouer, comme un cheveu sur la soupe. Puis elle reprit son sourire rassurant.

  • « Et bien … Puisque tu veux tout savoir, effectivement, je lui ai dit que tu étais nouvelle. Par ailleurs, il me semblait le client idéal pour une débutante. Mais il n’était pas obligé de te laisser un tel pourboire et le connaissant, cela signifie qu’il a énormément apprécié ta compagnie. Voilà pourquoi je suis persuadée que la prochaine fois qu’il viendra, la première chose qu’il fera en entrant sera de te chercher. »

Je lui souris et bus une gorgée de café. Aussi curieux que cela puisse paraître, cette femme qui se trouvait pourtant être une tenancière de bar à hôtesses que je ne connaissais que depuis quelques heures m’inspirait confiance. Je venais de vivre des moments très intimes avec un inconnu et elle avait tout fait pour que cela se passe bien. Résultat, au lieu d’attendre la fin de soirée avec impatience et angoisse, je guettais sereinement l’arrivée de mon prochain client en espérant simplement qu’il serait aussi courtois que le premier.

A suivre : La descente aux enfers - Part 4


Par Decadent Laboratory - Publié dans : RECITS
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Mercredi 22 juin 3 22 /06 /Juin 00:22

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La descente aux enfers

Ecrit par Roxanne

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Rassemblant ce qui me restait de courage, je me regardai dans la glace afin de réajuster ma tenue. Etait-ce vraiment moi, cette jeune fille qui me regardait, le regard vide, coincée dans ces habits de circonstance qui maquillaient mon âme jusqu’à la travestir ? Et maman, que penserait-elle de sa petite fille si … ? Non, il ne fallait pas que j’y pense. Pas maintenant. Je devais faire le vide, ne plus réfléchir, ne plus me souvenir. Tout oublier, le passé comme le futur. Ce futur immédiat qui m’attendait derrière la porte.

Presque 18 heures. À peine avais-je entrouvert que je le vis. Le bruit le fit se retourner et il me vit à son tour. Le garçon qui marchait à présent vers moi était assez grand. Des cheveux bruns coupés courts coiffaient un visage quelconque qui, fort heureusement, m’était totalement inconnu. J’ouvris la porte en grand en l’invitant à entrer.

  • « Salut … », l’accueillis-je d’un ton neutre.
  • « Salut. Fabien … », dit-il simplement pour se présenter.

Je ne savais ni quoi dire, ni comment agir. Lui faire la bise ? Lui proposer un café ? C’était ridicule. Tout comme l’était cette situation dans laquelle j’étais mal à l’aise au possible.

  • « Euh … Ben … Tiens ! »

Il me tendit un billet de 50 euros et je dus faire un effort immense pour masquer ma honte lorsque je m’en saisis. 

  • « Me … Mets-toi à l’aise … », dis-je en montrant le canapé.

Tout en se dirigeant dans ma direction, il retira son blouson qu’il posa sur le canapé. Mais il ne s’assit pas. Plantée devant lui, nos yeux se fixèrent durant une seconde et je compris qu’il ne s’assiérait pas. Alors, lentement, je m’agenouillai à ses pieds, les mains posées sur mes cuisses. Lui ne bougeait toujours pas. Je sentais simplement son regard me toiser, comme pour m’enjoindre de commencer.

Mes mains s’emparèrent alors de la ceinture qu’elles débouclèrent. Puis elles défirent les boutons du jean qui chut sur le sol dans un bruit de monnaie ou de clés, laissant apparaître un boxer gris que mes mains, après un instant d’hésitation, firent tomber à son tour. Mon visage se trouvait désormais à quelques centimètres de son sexe pas encore totalement bandé. J’entrepris alors quelques caresses, faisant courir mes doigts le long de la verge dont le volume augmentait peu à peu. Dès lors que ces subtils massages eurent fait leur effet, je saisis un des préservatifs que j’avais disposés à proximité, déchirai délicatement l’enveloppe et l’apposai sur le gland, avant de le dérouler sur toute la longueur de la verge. Une écœurante odeur de fraise Haribo prit alors mes narines d’assaut et je commençai à regretter d’avoir choisi des capotes parfumées. C’est donc avec un haut-le-cœur que j’ouvris les lèvres de manière à accueillir ce chibre qui, manifestement, n’attendait que ça.

Tout en commençant de timides allées et venues, j’essayais de ne pas penser à ce que j’étais en train de faire. Sans vraiment y parvenir. Je m’imaginais témoin du spectacle que j’offrais. Moi, en tenue sexy, à genoux devant cet inconnu dont la queue pénétrait ma bouche telle une épée dans mon cœur meurtri par la honte, humiliée par ces gestes obscènes et la présence du billet de 50 euros posé sur la table. Ces pensées me firent accélérer le mouvement. Je voulais en finir au plus vite. J’augmentai la pression de mes lèvres sur le pénis durci tandis que ma langue se perdait en tous sens sur le gland. Ce faisant, je décidai de l’exciter davantage et m’accroupis en relevant ma jupe de façon à offrir à son regard mes cuisses nues au-dessus des bas, ainsi que le triangle de dentelle noire de mon slip brésilien. En guise de réponse, je sentis sa queue se contracter plus fréquemment. Désormais, c’était lui qui imprimait une cadence de plus en plus rapide, immisçant du même coup sa bite de plus en plus loin dans ma bouche.

  • « Houuu … Oui … Touche-toi … »

Visiblement, il s’était départi de la timidité dont il avait fait preuve au départ. Bien que jamais auparavant je n’eusse imaginé aller jusque-là, je m’exécutai. Sans jamais cesser de le sucer, je fis glisser mes doigts sous la dentelle noire, découvrant ainsi mes lèvres qui, en fait, ne demandaient que mon attention. Mon majeur commença alors à s’activer sur mon clitoris, avant qu’une humidité soudaine lui permette de s’introduire dans mon vagin. Cela sembla combler mon amant d’une heure dont les gémissements s’amplifiaient de minute en minute. J’étais dans un état second. Loin de ressentir un quelconque bien-être, je ne pensais plus à rien, si ce n’est au plaisir que j’étais en train d’offrir. Mes doigts continuaient à s’agiter dans ma chatte tandis que ma bouche attendait avec impatience l’offrande ultime. Celle-ci survint au terme de contractions intenses et je sentis la capote se remplir de la jouissance que j’avais provoquée. Après quelques derniers va-et-vient, mes lèvres libérèrent le sexe repu. Fabien put alors retirer le préservatif tout mouillé de salive. Il fit un nœud et, ne sachant où le poser, me le tendit.

Ayant repris mes esprits, je pris la capote remplie de sperme en considérant ce geste comme l’humiliation ultime et la jetai à la poubelle. Alors, Fabien remonta son boxer, puis son pantalon. Toujours sans un mot, il réajusta sa ceinture et prit son blouson sur l’épaule. Debout devant lui, je l’avais regardé faire en silence.

  • « Bon … Ben … Salut ! », murmurai-je
  • « Salut ! Merci … À plus … », me répondit-il sans même un regard alors qu’il se dirigeait vers le pas de la porte.

Merci … Je disais merci à mon boulanger lorsque j’achetais un croissant, à la caissière du supermarché quand j’allais y faire quelques emplettes, au chauffeur de bus qui me vendait un ticket. Là, il m’avait dit merci parce que je lui avais taillé une pipe contre un billet de 50 euros. Le précieux sésame était d’ailleurs toujours sur la petite table basse à côté du canapé. Je le pris pour le mettre dans mon porte-monnaie, mais, à ce moment, un flot de larmes jaillit de mes yeux. Je m’effondrai sur les coussins que j’avais préparés à l’occasion de ma première « passe », le billet froissé dans le creux de ma main. Ce morceau de papier représentait à lui seul toutes les humiliations que j’avais subies depuis la visite de Valérie jusqu’aux « remerciements » de celui qui me l’avait donné. Je me noyais alors un peu plus dans mes sanglots, repensant à cet inconnu qui m’avait éjaculé dans la bouche. Quelle importance qu’il y eut une capote puisque, malgré elle, il avait plongé mon âme dans son plaisir hautain et dégoûtant. Puisque, malgré elle, il avait répandu le goût amer de la honte jusqu’au plus profond de moi.

Après d’interminables minutes remplies de tristesse, mes larmes se firent plus silencieuses et l’énervement fit place à de l’épuisement. C’est ainsi que, sans même manger ni me déshabiller, je m’endormis peu à peu, un goût de capote dans la bouche et un billet froissé dans la main.

Ce fut la sonnerie du téléphone qui me réveilla en sursaut. Courbaturée par mon séjour prolongé sur le canapé, je me levai péniblement en jetant un coup d’œil à la pendule. Il était bientôt 21 heures, ce devait être Valérie.

  • « Allô ? »
  • « Roxy ? Tu dormais ? »

C’était effectivement Valérie qui, à ma voix, devait se douter que je ne sortais pas d’une bonne douche vivifiante.

  • « Un peu … Je me suis assoupie. »
  • « Je voulais savoir comment tu allais. Est-ce que tu veux que je passe te voir ? »
  • « Merci mais ça va aller. Te dérange pas ma chérie. »
  • « Tu es sûre ? Et … Il est venu ? »
  • « Oui … », répondis-je laconiquement.
  • « Et alors ? Comment ça s’est passé ? » »
  • « Comment veux-tu que ça se soit passé ? Il est venu, il m’a payé, je l’ai sucé et il est parti. »

Je n’obtins pour tout écho qu’un long silence gênant, jusqu’à ce que Valérie eût digéré ma réponse.

  • « Comment tu le vis ? Tu es sûre que tu ne veux pas que je passe ? »
  • « Ecoute Valérie … J’ai vraiment pas envie d’en parler maintenant. On se voit demain en cours ? »
  • « Comme tu veux ! Mais si ça va pas tu m’appelles, promis ? »
  • « Oui, oui … Promis, bye ! »

J’étais parfaitement consciente qu’elle faisait tout son possible pour tenter de m’aider. Mais je n’étais pas franchement en état de supporter ses discours moralisateurs. Et je n’étais même pas certaine de les supporter davantage le lendemain. 

Je n’avais pas souvenir de m’être déjà montrée aussi froide et distante envers Valérie. En fait, j’étais dans un état assez bizarre. Un mélange d’indifférence et de lassitude. Je me sentais toujours aussi sale et humiliée qu’avant de m’endormir, mais la honte avait disparu. Machinalement, je ramassai le billet de 50 euros tombé à terre, le défroissai et le rangeai dans mon porte-monnaie. Cette fois, je le fis sans pleurer.

Afin de me remettre tout à fait les idées en place, je décidai de prendre un bon bain chaud mais, auparavant, il me fallait consulter ma messagerie. L’appréhension ressentie la veille ne se manifesta pas cette fois-ci. Ni anxieuse, ni excitée, j’accédai à ma boîte e-mail et y trouvai deux nouveaux messages, de la part d’un certain Jérôme et d’un certain Mathieu. Les deux réponses affichant un numéro de téléphone, je décidai d’appeler sur-le-champ afin d’organiser au mieux ma journée de demain. Je composai le premier numéro et Mathieu répondit presque immédiatement. La conversation ressembla à s’y méprendre à celle du matin, mais cela non plus ne me troubla pas. Nous convînmes d’un rendez-vous pour le lendemain à 15h. J’étais censée être en cours, mais ce ne serait pas la première fois, ni la dernière, que je manquerais à l’appel. J’appelai ensuite Jérôme, qui me répondit d’une voix enjouée. Contrairement à Mathieu, il ne semblait pas du tout gêné, me demandant même de me décrire. Je lui donnai aussi peu de détails que possible, mais cela sembla lui convenir puisque nous prîmes rendez-vous à 18h. Tout me paraissait tellement facile, ce soir. Je n’avais aucun remords, aucune crainte venant troubler mon esprit. Moi qui il y a deux heures m’endormais en larmes, j’étais en train de remplir mon carnet de rendez-vous sans le moindre complexe ni le moindre scrupule. J’ignorais si cet état allait se prolonger au-delà de cette nuit mais, quelque part, je l’espérais. Cela serait tellement plus simple ainsi.

Le lendemain matin, je me réveillais vers 10h. N’ayant aucune envie d’avoir la moindre discussion avec Valérie, j’avais pris soin d’oublier de mettre mon réveil, ce qui me procura une longue nuit d’un sommeil réparateur qui me mit de la meilleure des humeurs. Humeur qui faillit s’assombrir dix minutes plus tard lorsque le téléphone sonna. Aussi, certaine que c’était Valérie, je décidai de ne pas répondre. Après un copieux petit déjeuner, je vérifiai ma boîte e-mail et je fus presque déçue de ne pas avoir de nouveaux messages, car je ne perdais pas de vue la raison qui m’avait poussée à me prostituer : mon propriétaire attendait toujours ses loyers !

Profitant d’avoir du temps libre devant moi, je décidai de procéder à une séance d’essayage. Après un état des lieux complet de ma garde-robe, je commençai à essayer toutes sortes de vêtements, de tenues toutes plus sexy les unes que les autres, osant pêle-mêle robes printanières sans rien dessous et bodys affriolants sans rien dessus. J’étais comme une petite fille, minaudant devant son miroir, s’étudiant sous toutes les coutures de ses dessous coquins. Quelle folie me plongeait dans cet univers de débauche où mes pensées frivoles prenaient peu à peu le dessus sur les scrupules évanouis de mon passé d’enfant sage. Je l’ignorais et ne cherchais pas à le savoir. Pour l’heure, mon esprit était tourné vers mes deux rendez-vous de l’après-midi et la seule question qui occupait mes pensées était de savoir de quel écrin de dentelle ou de soie mon corps allait s’envelopper.

Vers 14h45, je sentis poindre une légère excitation sous la tenue pour laquelle j’avais finalement opté. Une petite robe courte et décolletée sous laquelle avait finalement pris place une culotte en soie noire. Selon le rituel, j’entrebâillai la porte cinq minutes avant. Personne. De plus en plus excitée, je restai discrètement dans l’ouverture afin de voir arriver mon généreux inconnu et, à 15h pile, il arriva.

Cette fois encore, la chance était de mon côté puisque c’était la première fois que je voyais ce garçon. Plutôt pas mal, d’ailleurs. Brun, assez grand, un visage adolescent aux traits fins ; je me dis qu’en d’autres circonstances, je lui aurais également ouvert ma porte. D’un sourire je l’invitai à entrer, ce qu’il fit d’un pas hésitant tout en me saluant d’une voix qui ne l’était pas moins. Ce devait être un grand timide.

  • « Bonjour … », bredouilla-t-il péniblement.
  • « Bonjour mon chat … Tu dois être Mathieu ? Entre, je t’en prie. »

Je ne reconnus pas ma voix tant elle me parut enjouée et débarrassée de sa timidité de la veille. Le pauvre garçon allait finir par croire qu’il était mon dixième client de la journée. Il y eut un silence embarrassant durant lequel lui et moi cherchâmes quelque chose à dire afin de rompre la glace, puis il finit par confirmer ce que je pressentais.

  • « Euh … En fait … C’est la première fois que … »,m’annonça-t-il tout penaud.
  • « Ah … Ben tu sais, je fais ça seulement depuis hier alors on est presque à égalité. », répondis-je en souriant.

J’ignorais si le fait de mettre en avant mon inexpérience était une bonne chose mais, peut-être, cela pouvait-il le décomplexer.

  • « Ah … »

Ce jeune homme était décidément un grand timide. Afin de ne pas le laisser plus longtemps dans l’embarras, je l’invitai à se mettre à l’aise et à s’asseoir sur le canapé. Toujours sans un mot, il s’exécuta. Tandis que j’allais prendre place à ses côtés, je me dis que j’allais devoir prendre les choses en main, si je puis dire. Sinon, cela risquait de durer longtemps.

Alors, je passai mon bras derrière sa tête et de l’autre main, j’osai quelques caresses à travers son jean. Même cela ne le fit pas réagir et il resta pétrifié comme une statue de marbre. Ma main se fit alors plus entreprenante, défaisant un à un les boutons de sa braguette avant de glisser mes doigts dans l’ouverture. Là encore, il ne réagit pas. Ce ne fut que lorsque je desserrai sa ceinture qu’il sortit de sa torpeur et m’aida à baisser son pantalon et son caleçon, découvrant ainsi un sexe encore au repos. J’adoptai alors une position telle qu’il puisse admirer mon entrejambe tout en espérant que cela l’excite un peu. Je repris mes caresses, directement sur son sexe cette fois-ci et, au bout d’un moment, je pus sentir un changement perceptible. Enfin, il commençait à bander !

Sans cesser de le masturber, je me mis à genoux devant lui. Son chibre continua à grossir de façon plus soutenue. Lorsqu’il arriva à une taille respectable, je lui mis la capote au parfum toujours aussi écœurant et approchai ma bouche de sa verge. Etait-ce sa timidité ? Etait-ce mon état d’esprit ? Toujours est-il que cette fois-ci, mis à part l’odeur du préservatif, je n’étais pas dégoûtée de ce que j’allais faire. Au contraire, je mourrais d’envie de poser mes lèvres sur ce sexe, de le parcourir de ma langue jusqu’à ce que ses couilles se vident de plaisir. Ce qui ne tarda d’ailleurs pas à arriver ! Certainement trop vite à son goût puisqu’à peine une minute après le début des opérations, il éjacula dans un spasme mal contrôlé. Son pénis quitta ma bouche presque immédiatement. Je levai les yeux vers lui pour constater que son visage rougi trahissait une honte bien inutile. Que pouvait importer à mes yeux sa piètre performance ? Je n’étais ni juge ni témoin. Tout au plus, l’objet improvisé d’un désir fugace dont il ne resterait rien sitôt la porte franchie. Il conserva son air penaud et contrit alors qu’il se rhabillait, en silence. Au moment de partir, il me tendit les cinquante euros. Cette fois, je n’eus aucune honte de les prendre. Tout au plus étais-je gênée de l’incroyable rapport durée/prix à laquelle cette aventure lui était revenue. Puis, sans émettre un son, il partit d’un pas pressé.

Après avoir rangé les billets qui allaient grossir ma cagnotte, j’allai jeter un œil sur ma messagerie afin de voir si d’autres rendez-vous allaient bientôt remplir mon agenda. C’est avec une certaine satisfaction que je découvris un nouveau message. Un certain Franck désirait ardemment me rencontrer. Il avait même laissé son numéro de portable, ce qui allait me permettre de l’appeler immédiatement.

  • « Allô ? »
  • « Allô, Franck ? »
  • « Oui ? »
  • « Bonjour, c’est Géraldine. Tu m’as envoyé un message tout à l’heure … »
  • « Oui … Bonjour … »

Sa voix, qui m’avait tout d’abord répondu de façon enjouée, se fit plus réservée à l’annonce de mon prénom. Mais il reprit :

  • « Je suis intéressé par ton annonce. Est-ce qu’on pourrait se rencontrer ? »
  • « Bien sûr. Tu es dispo quand ? »
  • « Et bien plutôt le soir … Demain ? Vers 17h ? »
  • « Ça me convient ! »

Comme pour les autres, je lui laissai mon adresse et lui indiquai la marche à suivre. Ce faisant, je remarquai que je gérais désormais ce genre de situations avec bien plus d’assurance. Plus que grâce à ma maigre expérience, j’avais l’impression que quelque chose s’était passé l’autre soir. Qu’une partie de moi s’était évanouie et que l’autre moitié, restée jusqu’alors tapie au plus profond de moi, s’était subitement réveillée.

Après avoir raccroché, je me mis en quête d’une occupation avant mon second rendez-vous. Je rangeai un peu le canapé et décidai de me plonger dans mes cours, histoire de ne pas trop perdre le fil. À défaut d’être agréable, cela ferait au moins passer le temps.

Dix minutes avant l’arrivée de Julien, je fermai mes bouquins et rangeai mes affaires. Un rapide coup d’œil dans le miroir, une retouche de rouge à lèvres et me voilà fin prête. De la porte entrouverte, je le vis arriver d’un pas rapide et décidé. Il était assez grand, vêtu d’un jogging bleu clair. Le sac de sport qu’il portait finit de me persuader qu’il devait appartenir à je ne sais quelle équipe de l’école. Des cheveux très noirs coupés courts achevaient le parfait portrait du sportif pratiquant.

  • « Bonjour, entre … »
  • « Salut ! … Sympa chez toi ! »

Soit il était rompu à ce genre de pratique, soit il s’agissait là de son attitude habituelle, auquel cas je ne devais pas m’en formaliser. 

  • « Merci ! Je t’en prie, met toi à l’aise. »

Je n’eus pas à lui répéter. Laissant choir son sac sur le sol, il se dirigea vers le canapé sur lequel il posa son blouson.

  • « Comment on fait ? Je te paye maintenant ? »
  • « Euh … Oui … C’est mieux … », balbutiais-je décontenancée.

Sur quoi il sortit des billets de sa poche et me les tendit. Décidément, ce mec me mettait particulièrement mal à l’aise. Et ce fut pire encore lorsque sitôt après m’avoir donné l’argent, il baissa dans un même geste pantalon et caleçon jusqu’au milieu des cuisses.

Tout en essayant de rien laisser paraître de mon trouble, je m’agenouillai devant lui lorsqu’une odeur nauséabonde mêlant vieille urine et sueur emplit mes narines. Et plus encore que l’odeur, son gland déjà presque décalotté était maculé de liquide séminal, preuve d’une excitation déjà bien avancée. Tout en essayant d’oublier cette odeur repoussante, je pris immédiatement une capote et la déroulais sur son sexe. J’avais peut-être bien fait, finalement, de choisir des capotes parfumées. Malheureusement, le goût de fraise n’arrivait pas à couvrir le reste et c’est en essayant de retenir ma respiration que je pris sa bite et la mis dans ma bouche.

Dès les premiers coups de langue, il se mit à gémir de satisfaction tout en se cabrant et en enfonçant plus encore son chibre au fond de ma gorge. Vraiment, je détestais ce type ! En fin de compte, ce n’était pas tant mes caresses buccales que la domination qu’il pouvait exercer sur moi dans cette posture qui l’excitait.

  • « Vas-y ! Suce-moi bien ! Ouiiii … C’est bon ! »

J’essayais de rester sourde à ses éructations immondes, mais c’était peine perdue. Et visiblement, il en voulait encore plus.

  • « Fous-toi à poil ! Montre-moi ta chatte ! »

Mon Dieu ! J’étais tombée sur un déséquilibré ! Il était hors de question que ce mec me voie nue. Pourtant, je commençais à avoir peur de ses réactions. Je fis la sourde oreille, mais il ne lâcha pas prise. Alors que sa queue continuait ses va-et-vient entre mes lèvres, il essaya de remonter ma robe en la tirant par le haut.

  • « Vas-y ! Mets-toi à poil ! »

J’étais coincée. Je ne pouvais pas crier sous peine d’étaler mes hontes au grand jour et un refus pouvait le rendre violent. Je n’avais pas d’autre choix que de m’exécuter. Les yeux posés sur le sol pour cacher ma peur, j’ôtai ma robe, puis ma culotte pour finalement me retrouver entièrement nue devant lui.

  • « Putain t’es trop bonne ! Vas-y … Continue à me pomper ! »

Retenant mes larmes, je repris la position et, aussitôt, sans retenue, il fourra à nouveau son sexe dans ma bouche. Je n’avais même plus besoin de faire quoi que ce soit. Ses mouvements menaient sa queue jusqu’au fond de ma gorge. J’étais certaine qu’il s’imaginait en train de me pénétrer et cette pensée me mit plus mal à l’aise encore. Après quelques minutes, je sentis le mouvement s’accélérer encore et ses gémissements s’amplifier. Alors, dans un ultime assaut, il se vida et je sentis la capote se remplir. Il ponctua sa jouissance d’une éructation déchirante, puis se retira. Mon calvaire était terminé. Enfin presque … Le fit-il exprès ou non ? Toujours est-il qu’en retirant le préservatif, il ne retint pas la base et le laissa se vider sur moi. Mon recul fut trop tardif et mon ventre se retrouva maculé de sperme.

  • « Oups ! Désolé ! Bon, ben à la prochaine ! »,me dit-il en souriant avant de remonter son jogging.

Sur quoi il ramassa son sac et sortit, me laissant seule, nue, à genoux. Incapable de bouger, incapable de pleurer, je restai là de longues minutes. Je regardai mon ventre taché de ce sperme qui glissait lentement vers mon entrejambe, avant d’aller maculer le sol. Reprenant un peu de mes esprits, j’essuyai de ma main ce foutre dégoûtant mais ne parvins qu’à l’étaler davantage. Souillée de toute part, je me levai tel un robot et me dirigeai vers la salle de bain. Machinalement, je tournai les robinets de la douche et les premières gouttes qui touchèrent mon front déclenchèrent enfin ce flot de larmes si longtemps retenu.

Le tissu bleu marine sur lequel s’épanchaient mes larmes, était à présent trempé. En fait de tissu, il s’agissait du chandail que portait Valérie. Prise d’un accès de désespoir et de larmes après mon aventure malheureuse de l’après-midi, j’avais fini par me résoudre à l’appeler à l’aide. Et comme toujours, elle avait accouru. Voilà un bon quart d’heure que, serrée dans ses bras, je sanglotais sur son épaule sans pouvoir articuler le moindre mot. Ce ne fut qu’au prix d’un effort incommensurable que je pus enfin lui raconter ma mésaventure. Elle m’écouta sans mot dire, se contentant de me serrer plus fort lorsque les sanglots reprenaient le dessus.

  • « Je suis désolée ma chérie. Je n’aurais jamais dû te laisser faire … »,me dit-elle lorsque j’eus terminé.
  • « Je n’avais pas le choix. Tu le sais bien. Et je ne l’ai toujours pas … »

Elle desserra son étreinte afin de me regarder fixement.

  • « Ne me dis pas que tu penses à continuer après ça ? »
  • « On en a déjà parlé Valérie. Et de toute façon, c’est ça où l’expulsion. »

Considérant mon état, elle jugea bon de ne pas m’affronter directement. Mais il était clair qu’elle n’avait pas dit son dernier mot.

  • « J’ai rendez-vous avec quelqu’un demain après-midi. Et comme ça, je pourrai filer 200 euros à mon proprio. Ça ne fait même pas un mois de loyer, mais j’espère que ça le fera patienter un peu. », repris-je en allant chercher un mouchoir.

Elle me regarda d’un air triste et désolé. Je savais que ce qui m’arrivait la peinait au plus haut point. Je savais aussi qu’elle faisait tout pour m’aider et que le fait de ne pas y parvenir l’attristait encore plus.

  • « Laisse-moi rester avec toi ce soir. Demain, je commence tard et j’aurai le temps de repasser prendre mes affaires. »

Je fis oui de la tête avant de retomber dans ses bras. Je mesurais alors la chance que j’avais d’avoir une amie comme elle. Durant tout le repas qu’elle avait tenu à préparer, elle essaya tant bien que mal de m’arracher un sourire. Elle y parvint en me contant pour la énième fois le récit de ses mésaventures amoureuses. Les amours de Valérie racontés par Valérie, c’était toujours quelque chose !

Le repas terminé, j’insistai pour aller directement au lit sans passer par la case divan. J’avais échappé à la morale de mon amie pendant le dîner et j’espérais bien remettre ça à un autre jour. Tandis que Valérie prenait sa douche, je me glissais avec délice sous les couvertures.

Profitant de ce moment de solitude, je repensai aux évènements de l’après-midi. Certes, j’étais tombée sur un connard qui m’avait humiliée et souillée de sa semence dégoûtante mais tous n’agissaient pas ainsi. J’espérais avoir la chance de ne plus tomber sur ce genre de spécimen pour les quelques fois où j’allais encore devoir m’offrir à ces inconnus d’une heure. J’étais en train de reprendre un peu espoir lorsque Valérie sortit de la salle de bain enroulée dans une serviette.

  • « Tu peux me prêter quelque chose pour la nuit ? »
  • « Bien sûr ! Regarde dans le tiroir du haut, il y a des nuisettes. »

Je doutais fort qu’elles soient à sa taille au de sa plantureuse poitrine bien plus grosse que la mienne, mais nous ne nous encombrions pas de ce genre de détails. Pas plus qu’elle ne ressentit la moindre gêne lorsqu’elle laissa choir la serviette sur le sol.

J’avais toujours éprouvé une petite pointe de jalousie devant le corps de ma meilleure amie. Pulpeuse à souhait, ses jolies formes avaient pris soin de se placer dans ses seins et ses fesses. Sa longue chevelure blonde mettait en valeur les traits fins de son visage et ses yeux bleus clairs. Je l’avais toujours trouvée jolie.

Elle enfila ma nuisette en satin noir et je ne pus réprimer un éclat de rire. Celle-ci lui comprimait les nichons et tout le tissu utilisé à les couvrir laissait à découvert son mont de Vénus aussi imberbe que je mien.

  • « Moque-toi ! C’est vraiment histoire d’avoir quelque chose sur le dos ! »,me dit-elle en souriant.

Elle vint se coucher à mes côtés et nous échangeâmes les banalités d’usage. Pourtant, je voulais qu’elle sache combien sa présence me faisait du bien.

  • « Merci … Merci pour tout … », lui murmurai-je à l’oreille.
  • « Je t’en prie. Tu sais bien que je serai toujours là. »
  • « Je sais … »

Elle m’invita alors à me blottir contre elle. Je sentis ma poitrine toucher la sienne, et ma cuisse effleurer un instant son sexe. Nous avions déjà dormi ensemble, souvent même. Mais les circonstances avaient transformé, l’espace d’une seconde, une sage amitié en un instant à la fois tendre et terriblement érotique. Puis, la fatigue et la décence m’invitèrent à ignorer le plaisir sourd qui germait au creux de mon ventre et je m’endormis dans ses bras.

Le lendemain matin, je commençais les cours bien avant elle. Aussi la laissai-je dormir et partis pour l’amphi le cœur léger, abandonnant sans regret derrière moi le théâtre de mes récents chagrins. Inutile, de toute façon, de ressasser les évènements de la veille. C’était un accident et j’étais bien décidée à l’interpréter comme tel, autant pour me rassurer avant mes prochains rendez-vous que pour me convaincre du bien-fondé de mes choix, fussent-ils discutables.

Ce n’est qu’en approchant de la fac que je me rendis compte de ma nervosité grandissante. Sans cesse sur mes gardes, je guettais le moindre visage connu au milieu de la foule, de crainte d’y reconnaître l’un de mes clients. Ce sentiment d’angoisse empira lorsque je pénétrai dans l’enceinte de l’école. Tous ces jeunes étudiants qui me croisaient, me dépassaient en tous sens. Je les dévisageais tour à tour à un rythme effréné. Était-ce cela qui m’attendait désormais ? Allais-je devoir vivre chaque minute de ma vie d’étudiante avec cette peur viscéralement accrochée au ventre ? Si tel était le cas, je ne pourrais le supporter longtemps. Mais qu’est-ce qui m’avait pris de me lancer là-dedans ? Il devait bien y avoir un autre moyen !

  • « Hé … Tu rêves ou quoi ? »

Voilà ce qui devait arriver. Perdue dans mes pensées, je venais de percuter un étudiant qui, manifestement, avait l’air encore plus pressé que moi.

  • « Désolée … Je ne suis pas réveillée ce matin. », balbutiai-je en l’aidant à ramasser ses classeurs.

Piètre excuse qui ne récolta pour toute réponse qu’un regard levé vers le ciel et un départ pressé du jeune étudiant qui, grâce à Dieu, m’était parfaitement inconnu. Avisant une salle de cours déserte, je m’y engouffrai aussitôt afin de reprendre un instant à la fois mon souffle et mes esprits. Adossée au bureau, j’essayais de me convaincre de me calmer. Que tout ceci n’était qu’un mauvais rêve et que j’allais me réveiller. Mais les images des derniers jours, les souvenirs de ces hommes à qui j’avais donné du plaisir pour quelques euros me renvoyaient à mon mensonge et me ramenaient à la réalité. Celle où j’étais devenue une pute.

Je me rendis compte alors que c’est précisément ce que je m’étais refusé à admettre jusqu’ici. Certes, je l’avais accepté dans les faits, lorsque j’appelais un garçon m’ayant contactée ou que je lui ouvrais ma porte, mais pas dans le fond. Pas dans tous ces moments de la vie quotidienne où l’on montre aux autres ce que l’on est, et qui font de nous ce que nous sommes. Je me remémorai alors la plaisanterie innocente de Valérie dans l’amphi de socio, et je me rendis compte que les seules fois où j’avais été en contact avec le monde extérieur avaient provoqué en moi la même réaction d’angoisse. Cette peur de dévoiler aux autres ce que j’étais devenue, afin de mieux me le cacher à moi-même.

Après cette courte séance d’introspection au cours de laquelle je pus retrouver une certaine contenance, je repris le chemin de l’amphi. Et si mes angoisses et mes craintes m’accompagnèrent tout au long de la journée, les cours de mes distingués professeurs me permirent, au moins, de voir les minutes s’égrener un peu plus vite.

De retour chez moi, le rituel recommença. Un peu de ménage, le choix de la tenue, et puis l’attente. Les dernières minutes après l’ouverture de la porte, les questions … Comment sera-t-il ? Sera-t-il un autre Mathieu ou un autre Julien ? Le bruit caractéristique de l’ascenseur arrivant à l’étage, la porte qui s’ouvre … J’entrebâillai davantage cette dernière afin d’accueillir mon client. Trois garçons entrèrent. Parmi eux, Julien !

  • « Mais … Qu’est-ce que … »

Ce fut Julien qui m’interrompit.

  • « Salut ma belle ! J’ai parlé de toi à Franck et à Stéphane, deux potes à moi et on s’est dit qu’on pourrait se faire un truc ensemble ! »
  • « Hein … Quoi ?!? Désolée, je ne fais pas, à plusieurs. »,bredouillai-je.
  • « Allons … Fais pas ta Sainte-Nitouche ! Ça t’a pas dérangée de me tailler une pipe hier ! »

Je les regardais tour à tour, hébétée, me sentant comme une condamnée à mort sur le chemin de l’échafaud. Rassemblant ce qui me restait de courage, je refusai une nouvelle fois. 

  • « Pas question ! Partez maintenant ! »

Mais telle n’était pas leur intention. Toujours aussi sur de lui, Julien s’approcha de moi. Cette fois, je commençais vraiment à avoir peur.

  • « Écoute, on n’est pas du genre méchant et on veut juste s’amuser un peu. Mais si tu le prends sur ce ton, on met toute l’école au courant et je te garantis que tu devras mettre une perruque pour aller en cours ! »

C’était un cauchemar ! Ils étaient tous les trois autour de moi désormais. Évidemment, ce fut Julien qui le premier glissa sa main dans mon décolleté. J’étais pétrifiée, incapable de réagir. Je savais aussi qu’en étant membre d’une équipe de l’école, ils n’auraient aucun mal à répandre la nouvelle comme une traînée de poudre. J’étais coincée.

Les deux autres s’enhardirent à leur tour, glissant leurs mains sous ma robe, remontant le long de mes cuisses. Puis, lorsque mon vêtement tomba à terre sous les ordres de Julien, je sentis les larmes poindre au bord de mes yeux.

  • « Rhooooo … Mais faut pas pleurer comme ça ! Surtout quand on porte rien sous ses fringues ! », s’exclama Julien.

Les trois compères éclatèrent de rire et continuèrent de plus belle. Leurs six mains se promenaient sur mon corps, tâtant sans vergogne mes seins, mes cuisses, et s’aventurant jusqu’à ma vulve et mon anus.

  • « Arrêtez … s’il vous plaît … », dis-je d’une voix éteinte.

Ils ne répondirent pas, continuant leurs va-et-vient incessants sur mon corps.

  • « Arrêtez ! »

Je parvins cette fois à articuler un peu plus. N’y tenant plus, je les repoussai violemment.

  • « ARRETEZ ! PARTEZ ! PARTEZ IMMEDIATEMENT ! »

La surprise que je pouvais lire sur leurs visages fit bientôt place à une colère sourde. Tandis que les deux autres avaient reculé de quelques pas, Julien s’approcha de moi.

  • « Comme tu voudras … Mais ne viens pas te plaindre. On t’aura prévenue ! »,maugréa-t-il d’un ton menaçant.

Sur quoi, il rejoignit ses collègues et ils partirent en claquant la porte, me laissant seule avec ma peur, nue au beau milieu de mon studio. Puis, prise de panique, je me ruai sur le téléphone.

Valérie arriva moins de dix minutes après mon appel. Elle me prit dans ses bras en s’efforçant de me consoler mais sans y parvenir car, cette fois-ci, la panique avait pris le pas sur le chagrin et mes larmes n’étaient que le reflet d’une peur inextinguible.

  • « Ne t’inquiète pas. Ils ont essayé de te faire peur pour arriver à leurs fins mais ils n’iront pas plus loin. », tenta-t-elle de me rassurer.

Comment pouvait-elle me convaincre alors que je sentais au son de sa voix qu’elle-même ne l’était pas, convaincue ?

  • « Je suis sûre que si ! Et je ne pourrais plus remettre les pieds à l’IRTS ! Mais qu’est-ce que je vais faire ? »,répondis-je entre deux sanglots.

Les larmes coulèrent de plus belle et Valérie me serra un peu plus fort. La chaleur de ses bras me faisait un bien fou en cet instant. Comme une énergie sans laquelle je craignais de défaillir. Reprenant doucement mon souffle et mes esprits, je me dégageai de son étreinte et me dirigeai vers la salle de bains afin de me rafraîchir le visage. Je jetai un œil dans le miroir, mais ne me reconnus pas. Une fille salie par des traînées de larmes et par la honte me regardait de ses yeux vides et tristes. Plongeant la tête sous l’eau pour ne plus voir le fantôme que j’étais devenue, je réussis à reprendre une figure à peu près normale à grands renforts d’eau froide et de maquillage. Comme la veille, Valérie resta avec moi. Comme la veille, elle m’aida à reprendre le dessus, mais je sentais bien que, cette fois-ci, elle était vraiment inquiète.

Le lendemain matin, je ne trouvai pas le courage d’aller en cours. Aussi, perdue pour perdue, je décidai d’en profiter pour recevoir un client en fin de matinée. Celui-ci s’appelait Boris. Il m’avait laissé un message tôt ce matin et avait semblé tout heureux que je puisse le recevoir aussi vite.

  • « Salut ! Tu es Géraldine ? »
  • « Oui. Entre … », répondis-je d’une voix froide et impersonnelle.

Il était plutôt mignon et, pour ce que je pouvais en juger, il n’avait pas l’attitude d’un pervers. Assez grand, mince, il était même bien habillé pour un étudiant. Seule faute de goût, un vieux sac à dos tout troué en guise de cartable. Son sourire timide aurait dû me mettre en confiance, mais j’étais cependant plus que jamais sur mes gardes.

  • « Comment on fait ? Je te paye maintenant ? »,demanda-t-il d’une voix gênée.
  • « Oui, s’il te plait … »

Il me tendit l’argent et resta planté devant moi, son sac toujours sur l’épaule.

  • « Vas-y, installe-toi. », lui dis-je en lui montrant le canapé.

Il alla s’asseoir, son sac à côté de lui, l’air toujours aussi emprunté. J’étais tombée sur un grand timide. Tant mieux, je préférais ça !

Ainsi, quelque peu mise en confiance, j’entamai le rituel que je commençais à bien connaître. Les caresses sur le jean, la braguette, ma main qui se glisse, la ceinture … Puis le jean sur le sol, une verge mise à nu, la capote qui avait toujours aussi mauvais goût … Et puis ma langue autour d’un sexe dressé et anonyme, mes lèvres geôlières de son plaisir, mon dégoût, bientôt son extase dans des soubresauts grotesques mitraillant son foutre dans ma bouche à peine protégée derrière quelques microns de latex. Lorsque ce fut terminé, il prit soin de retirer le préservatif correctement avant de le déposer dans la poubelle que j’avais disposée à proximité. Enfin il se rhabilla, prit son sac et partit sans autre au revoir qu’un signe de la main. Décidément, ce type était encore plus timide que je ne l’avais imaginé !

L’après-midi, je décidai d’aller à l’école. Mes inquiétudes étaient toujours là, mais Valérie avait fini par me convaincre. Et puis je ne pouvais pas passer l’année entière terrée dans mon studio pour au final rater mes examens. D’abord sur le qui-vive, je réussis à me détendre au fil des heures, d’autant que je n’avais croisé aucun des abrutis de la veille et qu’aucune allusion ne fut faite à mon endroit. Après les cours, je courus à la banque afin de faire un premier virement à mon propriétaire. Cette banale action me fit un bien fou et je me pris à espérer pouvoir m’en sortir puisque mes rendez-vous de la semaine suivante allaient m’assurer le reste de mon premier mois de retard.

C’est donc le cœur léger que je me préparai un excellent repas que j’agrémentai pour l’occasion d’un verre de vin blanc, mon péché mignon. Puis, je pris un long bain chaud qui acheva de me plonger dans une volupté que je n’avais plus connue depuis longtemps. Deux semaines en fait, soit le début de ma « carrière » de pute. Une éternité.

Je sortis frissonnante de l’eau tiède et allai me glisser encore humide sous la chaleur de mes couvertures. J’aurais dû éteindre la lumière. J’aurais dû dormir. Mais c’était un de ces soirs où je laissais la douce lueur de la lampe de chevet jouer avec les courbes de mon corps. Je restai de longues minutes, parfaitement immobile, les yeux mi-clos, puis ma main commença son long périple ; une descente aux enfers pour laquelle je me damnais si souvent.

Mes doigts se portèrent tout d’abord à ma bouche, s’humidifiant au passage de ma langue, avant de descendre lentement vers ma poitrine tendue, jouant avec le galbe d’un sein, puis le téton qui commençait à poindre. Enfin, dans une caresse, je descendis jusqu’à mon ventre avant d’atteindre le sillon de mon pubis qui me conduisit à mon abricot encore humide de l’eau du bain, déjà moite de mon désir naissant.

Comme une invitation, mes cuisses s’entrouvrirent un peu, puis davantage à mesure que mon clitoris s’excitait au contact de mes doigts. Alors, ma main gauche vint se mêler à la fête. Je la promenais sur mes seins, les massant plus vigoureusement tandis que mes doigts impatients commençaient à forcer le passage étroit de ma vulve. Le majeur caressa tout d’abord mes lèvres, puis, alors qu’il me pénétrait, je me vautrai avec délice dans ma séance de masturbation, laissant s’épancher de ma chatte les prémices d’une jouissance intense que je retardais le plus possible en modérant les velléités de mes mains, reportant même mes doigts mouillés à ma bouche. Je me terminai avec trois doigts explorant mon vagin que je voulais imaginer béant et trempé, écartelé par une bite imaginaire, avant de brûler sous la lave écumante d’un orgasme improbable. Ma respiration qui n’avait cessé de s’accélérer s’apaisa lentement. Mes doigts restèrent un moment plantés dans mon fourreau douillet avant de venir se reposer de leurs efforts sur mon ventre. Mes paupières déjà lourdes se fermèrent. La lumière s’éteignit.

Le lendemain, je partis en cours de bonne heure. J’étais d’humeur joyeuse et même la vue lointaine d’un des énergumènes qui m’avaient humiliée ne suffit pas à troubler durablement ma gaieté. Je retrouvai bientôt Valérie, devant la porte de l’amphi, et je pus constater que la vue de mon état quasi euphorique par rapport aux jours précédents, la remplit de joie. Je n’avais pas pour habitude de raconter mes exploits en solitaire, même à ma meilleure amie, mais au moins fut-elle heureuse d’apprendre que j’avais pu régler une partie de mes dettes. Sur la scène de la grande salle, le rideau qui protégeait habituellement l’écran était ouvert. Cela signifiait que nous allions assister à la diffusion d’un documentaire assommant, ce qui se traduisait généralement pour Valérie et moi par une bonne sieste. Mais cela ne devait pas être le cas.

Bizarrement, je compris avant même le début de la diffusion. Des images, comme des flashs, sautèrent devant mes yeux. Ce garçon, près du magnétoscope, le sac troué de mon client de la veille …

Valérie, elle, ne comprit qu’après. En même temps que les cinq cents autres élèves présents, dont les yeux écarquillés regardaient mon visage en gros plan en train de sucer une bite. Il y eut sûrement des exclamations ou des rires moqueurs qui fusèrent de toute part, mais je ne les entendis pas. Je ne vis pas non plus leurs visages ahuris, ni le prof se ruant trop tard sur le magnétoscope. Je ne voyais en fait que la porte de l’amphi qui se rapprochait bien trop lentement de moi alors que je courrais vers elle, puis ce long couloir désert qui n’en finissait pas. Je n’entendis pas non plus Valérie me hurler d’arrêter, de l’attendre. Je n’entendis pas non plus les klaxons des voitures qui m’évitèrent de justesse lorsque je traversai la rue. Je n’entendis plus rien jusqu’à ce que je m’écroule, à bout de souffle, contre le pilier d’un pont.

Valérie n’était plus derrière moi. J’étais seule sur le quai désert en cette heure matinale. Assise au bord du fleuve, je regardais l’eau sale emporter mes larmes dans les tourbillons du courant. Je regardais cette eau emporter tout ce que j’avais laissé derrière moi. Ma vie, mes études, quelques amis … Et surtout le sourire amer de cette étudiante qui n’existait plus.

A suivre : La descente aux enfers - Part 3

 

 


Par Decadent Laboratory - Publié dans : RECITS
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Mercredi 22 juin 3 22 /06 /Juin 00:09

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La descente aux enfers

Ecrit par Roxanne

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C’est avec un profond soupir de découragement que je raccrochai le téléphone. Cela faisait la quatrième fois en dix jours que mon propriétaire m’appelait pour me réclamer son loyer. Ses loyers en fait, puisque j’avais déjà un mois de retard. Cette fois-ci, il m’avait clairement fait comprendre que le prochain coup de fil viendrait d’un huissier, si je ne le payais pas sous huitaine. Où allais-je donc bien pouvoir trouver 600 Euro en une semaine ?

Comme presque tous les étudiants de la fac, je faisais des petits boulots pour payer mes études, mon logement, de quoi vivre. Mais c’était trop peu. Bien trop peu.

Avec lassitude, je me traînai jusqu’à mon bureau où une lumière clignotante sur mon écran d’ordinateur me signalait qu’un contact Facebook essayait de me joindre. C’était Valérie.

  • « Salut Valérie. »
  • « Bonsoir Roxanne ! Ça va ? »

Valérie était ma meilleure amie depuis le secondaire, que nous avions traversé bon an mal an jusqu’au bac, pour nous retrouver sur les bancs de l’IRTS. Pour l’heure, elle cherchait à entrer en contact avec une fille de deuxième année dont le copain du petit ami … Bref ! C’était Valérie. Valérie et ses aventures, Valérie et ses ruptures, Valérie et les soirées « Thelma et Louise ». 

Dans la mesure où elle était assez maladroite avec l’outil informatique et plus particulièrement avec internet, je ne fus pas étonnée lorsqu’elle me demanda de chercher cette fille sur l’annuaire du site de l’école. Cela devait être assez rapide et je lui promis la réponse pour le lendemain.

Sitôt la conversation terminée, je me mis donc en quête de cette fille sur ledit site. Très bien fait comme site, d’ailleurs. Annuaires d’élèves, des profs, liste des cours, des amphis etc … On y trouvait même des petites annonces d’étudiants à la recherche d’un boulot, ou simplement de compagnie. Comme je le supposais, la recherche fut aisée. En moins de dix minutes, j’avais trouvé et imprimé la fiche de Sonia, la fille en question.

Comme souvent je traînai un peu sur le site et passai voir du côté des petites annonces, plus par curiosité qu’autre chose d’ailleurs, puisque n’ayant rien à vendre, ni à fortiori à acheter. Toutefois, l’une d’elles attira mon attention. En effet, chose assez rare, le visage sur la photo avait été masqué, et le titre « Offre de service » n’était pas très courant. Je cliquais donc dessus afin de la lire en entier :

Offre de Service

 

Johanna, 21ans

Etudiante

 

Suis dispo le soir à p 18h

Un jour sur 2 (lun, mar, ven)

Contactez-moi au 06 21 37 26 18

En échange de 50 ou 100 euros

De plus en plus bizarre, pensais-je. L’annonce ne précisait même pas quel service l’étudiante offrait en échange. Généralement, il s’agissait de thèses ou de mémoires à taper, mais là, rien n’était indiqué.

J’allais fermer la fenêtre de l’annonce lorsque je découvris la subtilité, c’était un acrostiche ! Les premières lettres de chaque ligne formaient les mots ! J’étais abasourdie ! J’avais entendu des rumeurs comme quoi des étudiantes se prostituaient pour arrondir leurs fins de mois, mais le fait de tomber sur cette annonce me fit prendre conscience de la réalité de la chose. En fait, j’étais surprise, plus que choquée. Du reste, mieux valait se taper les petits minets de l’IRTS plutôt que d’arpenter le macadam au détour d’une ruelle sombre. Je souris en fermant la fenêtre et éteignis l’ordinateur. 22 heures déjà. Décidément, le temps passait bien vite sur internet.

En me préparant pour aller dormir, je revoyais le texte de l’annonce. Quelle imagination ! Je me demandais ce que j’aurais bien pu écrire si j’avais dû passer une telle annonce. J’essayai d’imaginer la gêne que cette fille pouvait ressentir lorsqu’un mec venait frapper à sa porte. Un mec qu’elle pouvait connaître, du reste. Cette idée occupait toujours mon esprit lorsque je me glissai sous les draps. Serais-je capable d’une telle chose ? Aurais-je le courage d’aller jusqu’au bout ? Pourquoi me posais-je toutes ces questions, d’ailleurs ?

Malgré mes problèmes d’argent récurrents, je n’imaginais pas me prostituer. Pourtant, cette annonce me taraudait, m’excitait presque. Je me remémorais certains moments passés avec mes ex, m’imaginant les sucer sans même les connaître. Sous mes paupières mi-closes défilaient des attributs masculins connus ou inconnus. Et sous ma nuisette, mes mains commençaient à se promener sur toutes les zones sensibles que moi seule connaissais aussi bien. Mes lèvres humides n’attendaient plus que mes doigts et ceux-ci ne se firent point prier pour les caresser avant de les entrouvrir. Je ronronnais comme une chatte. Mon majeur s’affairait maintenant autour de mon clitoris qu’il régalait de ses caresses, avant de redescendre un peu pour mieux se cacher dans ma grotte, avant que l’index, son complice de toujours, ne l’y rejoigne. Mes ronronnements devinrent des petits miaulements. Mon autre main naviguait à vue sur ma poitrine bombée, frôlant, caressant, titillant mes tétons tendus de plaisir. Comme souvent, mes doigts se firent plus curieux, notamment mon majeur qui descendit humecter mon anus, avant de s’y introduire délicatement. Ce fut mon pouce qui vint prendre sa place dans la chaleur moite de mon vagin. Les mains ainsi occupées, j’ondulais sous les vagues de plaisir, m’imaginant tantôt chatte tantôt chienne, abandonnée sous les mains expertes de généreux amants d’un soir, avant que ne survienne ce bel orgasme familier, récompense généralement promise à mes régulières séances d’onanisme. Encore légèrement essoufflée, je me retournai sur l’oreiller en décidant d’oublier cette histoire d’annonce afin de dormir un peu.

Le lendemain matin, le réveil dû se montrer particulièrement persuasif afin de me faire sortir la tête de sous la couette. Mes exercices de la veille avaient dû être plus longs que de coutume et le marchand de sable avait dû passer assez tard.

Péniblement, je me traînai jusqu’à la salle de bain dans le but de débarbouiller mon visage de ce manque de sommeil. Ainsi rafraîchie, je rassemblai quelques vêtements dans le but louable de m’habiller. Nue devant la glace, cette histoire d’annonce me revint en mémoire. Je regardai ce corps planté devant moi. Mon corps. Pourrait-il plaire à n’importe qui ? Aurais-je le courage de le montrer à n’importe qui ? Lui qui jusqu’alors n’avait accueilli le plaisir que de quelques-uns.

Les autres me trouvaient jolie, contrairement à moi. Comme beaucoup de filles sans doute, je trouvais mes hanches un peu trop larges, mon ventre pas assez plat et mes seins trop petits. Je trouvais néanmoins quelques satisfactions du côté de mes fesses, juste assez rebondies, et de mes jambes, que j’essayais le plus possible de mettre en valeur sous des jupes un peu courtes. Je terminai cette introspective séance d’évaluation en fixant mes yeux verts, parfaitement dans le ton de mes cheveux châtains. Oui, cela devait pouvoir convenir. Restait à savoir si cela pouvait me convenir à moi.

Un coup d’œil à la pendule me fit prendre conscience de mon retard. J’attrapai à la hâte de quoi pouvoir sortir décemment, pris mon sac de cours au passage et filai vers l’amphi où m’attendaient deux interminables heures d’un assommant cours de droit administratif.

Comme d’habitude, le cours était déjà commencé. J’essayai donc de me faire la plus discrète possible pour arriver à la place libre que m’avait gardée Valérie.

  • « Salut ! Tu as encore eu des problèmes pour te réveiller, toi ! »,m’accueillit-elle en murmurant.
  • « Disons que j’ai surtout eu des problèmes pour m’endormir … »

Connaissant ma situation financière, elle devait imaginer que mes problèmes d’argent m’avaient tenu en souci, comme souvent.

Alors que le prof nous parlait du statut de l’ASE, une question me turlupinait : devais-je parler à Valérie de cette histoire d’annonce, des questions que je me posais ? Sur l’instant, la réponse me semblait évidente, mais comment aborder le sujet ? Elle avait beau être ma meilleure amie, je ne voyais pas comment lui annoncer que je pensais vaguement à me prostituer. D’ailleurs, je n’avais pris aucune décision. Je réfléchissais, nuance. Bien que le simple fait d’y réfléchir pouvait en soi déjà être un début de réponse pour être franche. Absorbée par ces interrogations existentielles, je ne vis pas les deux heures passer.

Après les cours du matin, Valérie et moi décidâmes d’aller déjeuner dans une pizzeria où nous avions coutume d’aller régulièrement. Si je voulais lui faire part de mes interrogations, c’était le moment et l’endroit idéal. Restait juste à savoir comment aborder le sujet, mais arrivés au restaurant, j’eus ma petite idée.

Le serveur nous salua comme de vieilles connaissances et nous installa à notre table habituelle. Une fois servis et après avoir échangé quelques banalités, je décidai d’attaquer.

  • « Oh ! Au fait ! Avant que j’oublie voilà la fiche de Sonia ! »,lançai-je comme si de rien n’était.
  • « Ah ! Merci beaucoup ! Ça ne t’a pas donné trop de mal ? »,reprit Valérie en se saisissant de la feuille que je lui tendis.
  • « Penses-tu ! Ça m’a pris cinq minutes. »

Il me fallait embrayer tout de suite.

  • « D’ailleurs, je me suis baladée un peu sur le site de l’école. Notamment sur la page des annonces, et je suis tombée sur un truc qui m’a sciée ! »
  • « Ah bon ?!? Quoi donc ? »
  • « Ben … Je savais pas trop ce que c’était au départ, mais ensuite j’ai compris … »

Je lui expliquai en détail la tournure de l’annonce, jusqu’à l’acrostiche qui m’avait fait comprendre la teneur du message. Elle se mit à rire.

  • « Je vois ! Tu sais, ça ne me surprend pas plus que ça. Il paraît qu’il y a un certain nombre de filles qui font ça plus ou moins en amateur histoire de s’arrondir les fins de mois. », s’esclaffa-t-elle.

Ce fut mon tour d’être surprise.

  • « Tu veux dire que c’est courant ? », répondis-je incrédule.
  • « Courant, non. Mais ce n’est pas un cas isolé. J’en ai entendu parler par plusieurs personnes de mon cours de sociologie. Notamment deux mecs qui en discutaient à mots couverts. »
  • « C’est fou ! Dire que si ça se trouve je connais peut être une de ces filles … »
  • « Peut-être … De toute façon, il y a peu de chances pour que tu le saches à moins qu’elles te le disent. Les mecs restent très discrets là-dessus. Et pour certains d’entre eux ils ont plutôt intérêt si tu vois ce que je veux dire … »

On sourit ensemble. Elle avait l’air d’être un peu au courant. Il fallait absolument que je continue à la questionner, mais sans éveiller ses soupçons.

  • « Quand même, ça doit être gênant ! Imagine quand une fille tombe sur un garçon qu’elle connaît, ou simplement qu’elle côtoie en cours … »
  • « Ben en fait, c’est gênant pour les deux. C’est un peu pour ça que personne ne se risque trop à en parler. La situation arrange tout le monde, quelque part. », me répondit-elle.
  • « En tout cas tu as l’air bien informée ! Moi, c’est la première fois que j’en entendais parler. », dis-je avec un air malicieux.

Elle se mit à rire.

  • « Oh, pas moi, non ! J’ai bien assez à faire avec tous mes cours en retard. Disons qu’il suffit d’avoir les oreilles qui traînent du bon côté au bon moment. »

Sur quoi elle me fit un clin d’œil que j’interprétai comme un point final à cette conversation. Après le déjeuner, Valérie retourna suivre ses cours de l’après-midi tandis que je reprenais le chemin de mon studio, dans la mesure où je ne jugeai pas le cours d’informatique qui m’attendait suffisamment important pour gâcher une après-midi de liberté.

De retour chez moi, je m’allongeai sur le lit et entrepris de réfléchir à l’enrichissante conversation que je venais d’avoir avec Valérie. Certes, je n’avais pas trouvé le courage de lui parler de mes doutes, mais au moins avais-je appris plusieurs choses essentielles. À savoir que le nom des filles qui s’adonnaient à ce genre de pratiques ne se criait pas sur les toits. Et que le fait de tomber sur un « client » connu, même si cela devait être très gênant, n’avait visiblement que des conséquences limitées. De plus, surtout, j’avais eu l’impression que ma meilleure amie ne semblait pas choquée par ce genre de pratiques. Cela pouvait avoir son importance si je décidais de lui en parler un jour. Ou bien si elle venait à le découvrir …

Je m’aperçus à ce moment-là que je parlais comme si ma décision était déjà prise. Mal à l’aise, je me levai. Je me trouvais désormais face à mon miroir. Ce miroir qui ce matin n’avait fait que me renvoyer mes doutes. Certes, il y avait ce que pouvaient penser Valérie ou les autres, mais il y a avait aussi et surtout l’idée que je pouvais avoir de moi-même si je devais franchir le pas. Supporterais-je la pensée d’être ce que je serais devenue ? Une prostituée. Une pute.

Mon pauvre miroir demeura impassible devant l’incongruité de cette question. Pourtant, avais-je seulement le choix ? Dans moins de dix jours, mon proprio allait me passer un de ces coups de fil dont il avait le secret et comme d’habitude, je ne saurais pas quoi lui répondre. Cela semblait de l’argent facilement gagné. Pourtant, aurais-je le courage d’aller jusqu’au bout ? Je finis par comprendre que le seul moyen de répondre à ce flot de questions était d’essayer. En effet, je pouvais passer une annonce, puis l’effacer ensuite si la peur se montrait la plus forte.

Décidée, je m’installai donc devant mon ordinateur. Il me restait cependant à rédiger un texte à la fois discret mais sans équivoque. Ce fut beaucoup plus difficile que je ne le pensais mais, au bout d’une heure, mon annonce était en ligne. Par prudence, j’avais indiqué un e-mail destiné à recevoir les réponses, spécialement créé pour l’occasion. On ne sait jamais …

Sitôt l’annonce validée, je sentis monter en moi une grandissante appréhension. Une espèce de boule était en train de naître au creux de mon estomac et ce n’était pas le fait de consulter frénétiquement ma boite e-mail qui risquait d’améliorer la situation. Je décidai donc de ne plus la vérifier avant ce soir et d’aller me plonger dans un bon bain chaud, comme pour déjà laver mon corps et mon esprit des souillures futures et de l’opprobre tant redouté.

Le lendemain matin, je me réveillai une demi-heure plus tôt qu’à l’accoutumée. En effet, mon annonce n’avait pas été jusqu’alors très prolifique en matière de réponses et j’espérais, ou je craignais selon l’instant, découvrir un message avant de partir pour mes cours. C’est donc avec une vive appréhension que j’allumai mon ordinateur, m’excitant sur la souris pendant la mise en route. Un clic sur internet, la messagerie, le mot de passe … Trois messages !

Trois messages … Une poussée d’adrénaline fit monter la cadence de mon pauvre cœur à un niveau inhabituel alors que j’ouvrais le premier : une publicité pour un casino ! Décidément, les spammeurs étaient toujours les plus rapides. Mais je vis au titre des deux autres qu’il s’agissait bien de réponses à mon annonce. L’estomac et la gorge noués au possible, je cliquai sur le second mail :

Salut, intéressé par ton annonce. Ce soir après les cours ?

Appelle-moi 06 17 95 32 12.

Fabien *

Cette fois, j’étais sur le bord de la rive. Le repli ou le grand saut ! Le cœur toujours en pleine gigue, j’ouvrais le troisième :

Bonjour, je suis libre en fin d’après-midi entre 16h et 19h. On se voit où ? @++

Damien *

Lui n’avait pas laissé de numéro de portable, ce qui signifiait que je devais lui répondre immédiatement. Je remarquais d’ailleurs qu’il valait mieux être réactive dans ce métier. En effet, une réponse avait été envoyée vers minuit, l’autre moins d’une heure plus tard. Et toutes deux sollicitaient un « rendez-vous » pour aujourd’hui.

Pressée par la pendule qui allait bientôt indiquer 7h30, je n’avais pas beaucoup de temps pour réfléchir. De toute façon, je m’étais promis de tenter le coup. Je commençais donc à répondre au fameux Damien lorsque je remarquai qu’il avait soulevé un lièvre important : où ? Je ne m’étais pas posé la question jusqu’à cet instant. Pourtant, c’était un détail d’importance, d’autant que je ne me voyais pas faire « ça » à la sauvette sous la lumière tamisée d’une montée d’escalier.

Bien sûr, je pouvais me déplacer chez le « client ». Cependant je m’imaginais beaucoup plus à l’aise ici, chez moi, dans mon univers. Cela pouvait sembler contradictoire de permettre à ce garçon de violer toutes mes intimités. Mais, en même temps, cela me rassurait. Je pensais me sentir davantage en sécurité entre ces quatre murs qui me connaissaient si bien.

Évidemment, cela signifiait que je devais lui donner nom et adresse en retour de mail, ce qui était hors de question ! Heureusement mon imagination me sauva la mise et je décidai de lui donner rendez-vous à 17 heures … Sur le palier. Je lui indiquais que j’entrouvrirais ma porte à cette heure précise et qu’il fallait donc qu’il soit ponctuel. Cela pouvait sembler dérisoire mais le palier desservait pas moins de huit studios. En cas de problème, le doute serait alors toujours possible.

Au moment d’envoyer le message, j’eus quelques instants d’hésitation. Une fois le mail expédié, je ne pourrais plus reculer. Je pris alors pour la première fois pleinement conscience de l’importance de ce que je m’apprêtais à faire. Et le plus ironique, c’est que de ce petit clic de souris allait dépendre non seulement la suite de ma journée, mais aussi les prochains mois de ma vie d’étudiante, peut-être même de ma vie tout court. Cette fois-ci, je n’avais pas le temps d’aller questionner mon miroir. Je cliquais …

Durant les cinq minutes suivantes, je tentais tant bien que mal de reprendre ma respiration après cette séance d’apnée. Je notai aussi le numéro de téléphone de Fabien, le deuxième larron. Je l’appellerai pendant la pause de dix heures, en espérant réussir à faire patienter sa libido jusqu’au lendemain. Deux le même jour pour commencer, ça me paraissait être un tantinet au-dessus de mes forces.

Un nouveau coup d’œil à l’horloge me rappela à mes obligations d’étudiante. Rapidement, j’éteignis l’ordinateur, avalai un rapide petit déjeuner et sortis en trombe. Arrivée à l’amphi, le scénario habituel se reproduisit à l’identique. Entrée discrète et cheminement habile jusqu’à la table où Valérie m’attendait.

  • « Alors, c’est quoi aujourd’hui ? Réveil difficile ? Ascenseur en panne ? », pouffa-t-elle.

J’ignorai la remarque avec superbe et m’enquis du sujet du cours.

  • « De quoi ça parle ? »
  • « De sexe ! », répondit-elle dans un rire étouffé.

J’ouvris de grands yeux inquiets et m’apprêtais à balbutier une demande d’explications lorsque je vis que le graphique diffusé sur un pan de mur entier par le rétroprojecteur montrait l’évolution de la natalité sur les vingt dernières années.

Il y a seulement 48 heures, j’aurais probablement pour le moins souri à la réponse de Valérie, d’autant qu’elle était une spécialiste du genre mais, aujourd’hui, c’était différent. Une simple réponse complètement anodine m’avait renvoyée en pleine figure les craintes liées à ma nouvelle situation. Etait-ce la seule chose qui allait changer ? Ou bien devais-je m’apprêter à vivre chaque minute à venir avec la peur au ventre, interprétant la moindre plaisanterie un tant soit peu salace comme une allusion déplacée ? En tous cas, si Valérie s’aperçut de mon trouble, elle ne le montra pas. Cela eut le mérite de m’éviter des explications embrouillées quant à ma nervosité et nous traversâmes ces deux heures de sociologie de façon appliquée et studieuse.

Ce n’est qu’à l’approche de la fin du cours que mes appréhensions revinrent, alors que je me posais mille questions sur la teneur du coup de téléphone que j’allais devoir passer. Quelles questions allait-il me poser ? Pouvait-il reconnaître ma voix ? Devais-je masquer mon numéro ? Aucune de mes interrogations n’avait trouvé de réponse lorsque le prof nous libéra. Le premier problème étant de fausser compagnie à mon amie, je prétextais un détail administratif à régler afin de m’éclipser vers un lieu plus calme et sans oreilles indiscrètes.

Fébrilement, je sortis mon portable et le papier sur lequel j’avais noté le numéro de Fabien. Par précaution, je choisis de masquer l’origine de mon appel et, le souffle court, je tapai le numéro sur mon clavier tactile. Au bout de la troisième sonnerie, je m’apprêtai déjà à raccrocher mais à ce moment, une voix masculine retentit.

  • « Allô ? »
  • « Oui … Bonjour … C’est Géraldine … », dis-je la voix hésitante.

J’avais indiqué ce pseudonyme sur l’annonce afin de conserver un semblant d’anonymat, au moins vis-à-vis de ceux qui ne me répondraient pas.

  • « Salut ! Ça va ? », me demanda mon interlocuteur.

Curieuse question vu les circonstances. J’eus l’impression de téléphoner à un ami de longue date, ce qui je l’espérai, n’était pas le cas !

  • « Ça va … Je t’appelle suite à ton message. Est-ce que c’est toujours ok pour ce soir ? »
  • « Oui, oui … A 18 heures, ça irait ? »
  • « Très bien. Je vais te donner mon adresse. Tu as de quoi noter ? »
  • « Vas-y. »

Je lui indiquais où se trouvait mon immeuble, ainsi que le mode de fonctionnement que j’avais mis au point. Cela n’eut pas l’air de le choquer. Peut-être avait-il l’habitude …

  • « Parfait. A ce soir alors … », dis-je pour clore la conversation.
  • « À ce soir, bye ! »

Je me dis en raccrochant que j’allais sûrement avoir du mal à m’habituer à ce genre de discussion froide et bienséante alors que nous pensions tous deux à ce qui allait se passer quelques heures plus tard.

Ce n’est qu’à ce moment que je me rendis compte que j’avais pris les deux rendez-vous à seulement une heure d’écart. Bien que cela puisse paraître suffisant, j’avais quand même intérêt à ne pas faire traîner les choses. La bonne nouvelle étant que j’allais gagner cent euros en moins de deux heures, soit le tiers d’un mois de loyer. Je décidais de poursuivre la journée en gardant cette pensée à l’esprit. Autant ne pas commencer à paniquer tout de suite.

Lorsque vers 15h je quittai la fac, mes inquiétudes étaient revenues. Le moment approchait et j’étais de moins en moins sereine à l’idée de sucer deux mecs sans même les connaître, pour de l’argent qui plus est. C’est avec ces pensées à l’esprit que je m’arrêtai dans une pharmacie afin d’avoir ce qu’il fallait sous la main l’instant venu. Je n’avais pas vraiment l’habitude d’acheter des capotes. En règle générale, c’était plutôt mes partenaires qui s’en chargeaient. Aussi fus-je un peu gênée lorsque vint mon tour. Fort heureusement, il n’y avait pas d’autre client derrière moi et je pus demander ce que je voulais sans avoir à le chuchoter. Consciente de ce que je m’apprêtais à faire, je choisis des préservatifs parfumés, ce qui ne sembla pas choquer outre mesure la jeune assistante qui me servit. Désormais équipée et après avoir fait quelques courses, je pris la direction de mon studio. Il me restait un peu plus de deux heures pour me parer d’une tenue appropriée et me préparer psychologiquement à recevoir mon premier « client ».

Sitôt rentrée, je réfléchis à un endroit adéquat. Mon 48m² ne m’offrait pas énormément de solutions mais il semblait logique qu’il s’assoie sur le canapé. Je fis donc un peu de rangement, disposai correctement les deux coussins assortis et cachai dans l’armoire tout ce qui pouvait contenir des informations me concernant.

Restait à présent à m’occuper de ma petite personne. Même si je n’avais pas à me déshabiller, un effort de présentation serait le bienvenu si cela pouvait faire activer les choses. Après une douche rapide, je me retrouvai donc devant mon miroir, nue, prête à revêtir les vêtements soigneusement choisis et disposés sur mon lit. Soigneusement, j’enfilai les bas munis d’un élastique, utilisables sans porte-jarretelles. Bien pratique, ça ! Délicatement, je les fis monter jusqu’en haut de mes cuisses. Etaient-ce les circonstances qui faisaient que ce geste anodin excitait mes sens ? Toujours est-il que je sentis poindre entre mes lèvres une légère moiteur, révélatrice d’une envie que ma raison semblait vouloir ignorer. Aussi enfilai-je ensuite mon slip brésilien de dentelle noire et son soutien-gorge assorti. Une jupe plissée assez courte et un haut en tulle légèrement transparent vinrent compléter le tableau que me renvoyait mon miroir. Un coup d’œil de face, de profil … Pas mal … Ça pouvait faire son petit effet ! Ainsi accoutrée, je m’installai devant mon ordinateur afin de vérifier ma boite email. Le seul nouveau message fut celui de Damien qui confirmait pour 17h.

Je jetai un regard à la pendule. Plus qu’une demi-heure avant son arrivée. Au fil des minutes, je sentis mon appréhension grandissante se transformer en une sourde angoisse. Une de ces angoisses qui vous noue l’estomac et appuie sur votre poitrine pour vous empêcher de respirer. Pourtant, bizarrement, je m’inquiétais désormais moins de savoir comment j’allais surmonter psychologiquement cet obstacle que de savoir si je serais à la hauteur. J’avais déjà pratiqué des fellations à mes ex, mais serais-je capable de contenter aussi facilement un illustre inconnu ?

Je me remémorai certaines soirées passées avec mon dernier petit copain, lorsqu’encore vêtus, je me collais contre lui et m’agenouillais lentement, avant de masser la bosse naissante sous son pantalon. Puis je débouclais sa ceinture et défaisais les boutons de sa braguette lentement, l’un après l’autre, sans jamais cesser de le regarder dans les yeux. Le pantalon tombait sur le sol et mes mains enserraient sa verge qui peu à peu grossissait. Alors, le caleçon chutait à son tour et mes lèvres glissaient le long de son gland en le décalottant. Ce geste provoquait généralement un discret « mmmhhh » de satisfaction tandis qu’un mouvement de bassin faisait s’enfoncer sa queue bandée un peu plus loin dans ma bouche. Ma langue s’activait alors, tournant et retournant tout autour du gland au bout duquel je sentais perler quelques gouttes, prémices d’une jouissance future. Parfois, mes lèvres desserraient leur étreinte et ma langue descendait le long du mât jusqu’à la peau tendue des couilles pour les lécher avant de remonter. Alors son sexe pénétrait à nouveau ma bouche tandis que ma langue reprenait ses caresses, suivant le va-et-vient imprimé par son bassin. Les mouvements timides et lents du début faisaient alors place à une cadence plus soutenue. Les gémissements de plaisir s’accentuaient au fur et à mesure de la montée du plaisir qui, après un rapide mouvement de recul, jaillissait, selon les jours, sur mon visage ou ma poitrine.

Revenant à la réalité, je me rendis compte que mes doigts avaient glissé sous mon tanga et s’étaient permis une incursion dans mon intimité. J’étais trempée ! Mais qu’est-ce qui m’avait pris ? Je m’apprêtais à me prostituer et je n’avais rien trouvé de mieux à faire que de me masturber un quart d’heure avant, le tout sans même m’en rendre compte. Quittant l’ordinateur, je filai à la salle de bain afin de m’essuyer un peu. J’en profitais pour me maquiller rapidement d’un trait d’eyeliner et d’un coup de rouge à lèvres.

17h50. Plus que dix minutes et impossible de me calmer. Remarquant les volets grands ouverts, je m’apprêtai à les fermer lorsque la sonnette retentit. Mon sang ne fit qu’un tour et mon cœur cognait à tout rompre. Avait-il deviné qui j’étais ? Pourquoi n’avait-il pas attendu sur le palier, comme indiqué dans mon message ? Blême, les mains froides, je me dirigeai fébrilement vers la porte, déverrouillai la serrure et …

  • « Valérie ??? »

Mon pauvre cœur déjà à cran fit un nouveau bond dans ma poitrine. Certes, Valérie passait parfois à l’improviste, mais rarement lorsqu’elle était censée être en cours. D’un côté j’étais soulagée que ce ne fut point mon rendez-vous de 17 heures, mais mon angoisse reprit vite le dessus lorsque je me rendis compte qu’il allait arriver d’un instant à l’autre alors que mon amie était toujours sur le pas de la porte. Que faire ? L’inviter à entrer ? Impossible ! Damien serait là dans cinq minutes. La repousser ? Comment ? Sous quel prétexte ? Je n’arrivais pas à aligner deux pensées cohérentes et cela empira lorsque je réalisai de quelle façon j’étais habillée. Mais j’atteignis véritablement le paroxysme de l’inquiétude lorsque je me rendis compte que Valérie n’avait toujours pas dit un mot. Je la regardai. Son regard était neutre et elle ne souriait pas.

  • « T’attends Damien ? Il ne viendra pas ! »,m’annonça-t-elle froidement.

Poussant la porte, elle entra dans la pièce qu’elle scruta d’un œil inquisiteur.

  • « T’as bien fait les choses, faut reconnaître. J’imagine que tu l’aurais installé sur le canapé ? C’est bien ça ? », reprit-elle.

Je ne répondis pas. Je restais plantée dans ma jupe plissée et mon haut en tulle soudain trop large, incapable de prononcer un mot tandis qu’elle continuait son monologue.

  • « Et toi … Wahou ! La grande classe ! Y’a pas à dire, tu y as mis les moyens ! Maquillée, petite jupe, haut transparent … Dommage que le pauvre Damien n’existe pas. Il en aurait eu pour son argent ! »
  • « Sophie, arrête ! », réussis-je à crier tout en éclatant en sanglots.
  • « Mais qu’est ce qui t’a pris ? T’es devenue folle ? Tu veux devenir le nouveau garage à bites à la mode de l’école ? Est-ce que tu sais la façon dont les mecs parlent entre eux des filles qui font les putes ? C’est le genre de réputation qui te suit pendant toutes tes études ! Tu y as pensé ? Non, bien sûr que non ! Après tout, c’est du fric facile ! », enchaîna-t-elle.
  • « Facile ??? Tu n’imagines pas ce que ça me coûte d’en arriver là ! Et pour répondre à ta question, oui j’ai pensé à la honte, au ridicule … Ça fait deux jours que je me rends malade à m’imaginer à genoux devant un mec inconnu, ou pire, que je connais ! T’imagines pas toutes les questions que je me suis posées avant de mettre cette putain d’annonce ! »,hurlai-je hors de moi.
  • « Mais tu aurais dû m’en parler ! Je croyais être ta meilleure amie … »
  • « Et risquer de te voir réagir de cette façon ? Et puis ça aurait servi à quoi ? Tu sais très bien pourquoi j’en suis là ! »

Je pleurais maintenant à chaudes larmes. Jamais je ne m’étais sentie aussi humiliée. Et même si je pensais bien qu’un jour Valérie découvrirait le pot aux roses, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si tôt. Apparemment calmée, elle s’avança et me prit dans ses bras. Durant cinq bonnes minutes, je pleurai sur son épaule, inconsolable, tandis qu’elle me caressait les cheveux. Après avoir repris quelque peu mes esprits, je me dégageai de son étreinte.

  • « Comment as-tu su ? », demandai-je.
  • « Tes questions d’hier midi suite à l’annonce que tu as trouvée sur le site de l’école m’ont mis la puce à l’oreille. Pas immédiatement, mais hier soir, j’ai réalisé qu’avec tes problèmes d’argent … Alors je suis allée voir sur le net et j’ai trouvé ton annonce, datée d’hier. Et je t’ai envoyé un faux message pour être sûre que ce soit toi. »
  • « Heureusement que t’es nulle en informatique ! », répondis-je sans pour autant sourire, vu que je n’avais vraiment pas le cœur à plaisanter.
  • « J’ai galéré un peu, j’avoue. D’autant que je n’étais jamais allée sur les petites annonces. Mais après quelques recherches … »

Et moi qui croyais avoir été la plus discrète possible. Il avait fallu moins de deux heures à ma meilleure amie pour deviner mes inavouables intentions. Je réalisai alors qu’elle me connaissait par cœur et que le fait que je lui cache mes problèmes l’avait profondément peinée.

  • « Je suis désolée de ne pas t’en avoir parlé. Sincèrement. Mais mets-toi à ma place, ce n’était pas facile … », lui dis-je avec des trémolos dans la voix.
  • « Je veux bien le croire. Mais ça ne change rien à ce que je pense. Il faut que tu enlèves cette annonce au plus vite. »
  • « Je ne peux pas. Mon proprio me met les huissiers au cul dans une semaine si je ne le paye pas. Je n’ai pas le choix. »
  • « Roxy … Trouve un autre moyen ! Appelle ton père, donne des cours, fais ce que tu veux mais oublie cette histoire d’annonce. C’est un cercle vicieux. »
  • « Mon père ! Super idée ! Ça fait deux ans que j’ai pas de ses nouvelles, mais pas de problème, je vais l’appeler pour lui demander du fric ! Quant aux cours, vu combien c’est payé, c’est pas ça qui va me sortir des emmerdes ! », ricanai-je d’un ton acerbe.

Elle soupira. Je savais qu’elle essayait de m’aider, mais elle ne pouvait rien faire. Pas cette fois-ci.

  • « Si je pouvais. Mais … », reprit-elle.
  • « Je sais. Je sais que tu l’aurais fait si tu avais pu. »
  • « Tu as eu d’autres réponses ? À part la mienne ? »,s’enquit-elle.

Je craignais cette question depuis un moment déjà. Mais cette fois, je ne pouvais pas lui mentir.

  • « Une autre, oui. »
  • « Et … C’est pour quand ? »

Machinalement, mon regard se tourna vers la pendule accrochée au mur. Déjà 17h30.

  • « Dans une demi-heure. On a rendez-vous à 18h. »,répondis-je la tête baissée.

Un silence pesant s’installa tandis que mes yeux trouvèrent le courage de croiser son regard. Tout à l’heure empli de colère et d’ironie, celui-ci était maintenant empreint de tristesse.

  • « J’imagine qu’il est trop tard pour te convaincre de toutes façon … Après tout, peut-être faut-il que tu le fasses pour te rendre compte par toi-même ! Je vais te laisser. »

Elle se dirigea vers la porte et l’ouvrit.

  • « Valérie ! Attends ! »

Mais elle ne répondit pas, ni ne se retourna. Elle referma la porte et j’entendis ses pas rapides descendre l’escalier. Je n’essayai même pas de la suivre. C’était inutile. En larmes, je m’effondrai sur le canapé. Comment tout ceci avait-il pu arriver ? Deux jours plus tôt, j’étais une simple étudiante en droit, bien sous tous rapports. L’archétype de la jeune fille sans histoires. Aujourd’hui, je me retrouvais à sangloter, seule avec mon chagrin, et l’impression d’être devenue la dernière des dernières pour ma meilleure amie que j’avais été incapable de retenir. Pour couronner le tout, dans moins d’une demi-heure, un garçon allait entrer chez moi et me réclamer son dû.

Péniblement, je me levai et me dirigeai vers la salle de bain où il me fallait tenter de réparer les outrages que mes larmes avaient laissés sur mon visage. Le rimmel avec lequel j’avais souligné mes yeux n’était plus qu’un souvenir qui avait coulé sur mes joues, les maculant de traces noires. L’eau tiède en vint facilement à bout mais ne put rien pour mes pauvres yeux rougis. Ce n’est qu’en jonglant avec le fond de teint et l’eyeliner que je fis retrouver à mon visage un semblant de sérénité. Un semblant seulement, dans la mesure où j’étais loin d’être sereine. Probablement à cause de cette maudite pendule dont les aiguilles me rapprochaient dangereusement de l’heure fatidique.

A suivre : La descente aux enfers - Part 2


Par Decadent Laboratory - Publié dans : RECITS
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Mardi 21 juin 2 21 /06 /Juin 10:48

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Notre journal... Celui d'un couple qui aime le sexe et qui l'assume pour une vie épanouie faite de plaisirs et de complicité sans faille.

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Un rubrique faite pour celles et ceux qui pensent que jouer (modestement) avec les mots peut être aussi excitant, voir plus, qu'une suite de photos ou de vidéos.

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Pas vraiment besoin de description pour ce qui suit. Des séries de photos d'amatrices tout simplement.

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De nombreuses vidéos dans de nombreuses catégories qui ne manqueront pas de provoquer une hausse du chiffre d'affaire de Kleenex. Elles ont toutes été choisies par nos soins et visionnées en couple.

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Comme son nom l'indique c'est un petit règlement de compte personnel. Enfin, pour être franche c'est surtoit moi (Roxanne) qui tenait à ce que cette rubrique soit présente. Eh ouais, même si je ne suis pas la principale concernée (quoique j'ai bien mangé quand même), j'ai la rancune plus que tenace.

Petit-reglement-de-compte-entre-ami-e-s-copie-1.jpg

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ERRATUM

Petite précision qui a son importance concerant la rubrique "Petit règlement de compte entre ami(e)s"... Pour ne pas qu'il y ait de malencontreuses coïncidences, les prénoms des protagonistes ont été changés. Par exemple, le compagnon de la protagoniste principale suce nommée (oui je sais ça ne s'écrit pas comme ça mais ça me fait rire), ou pour être plus précise le "plouc", ne se prénomme pas Laurent et n'habite pas Chaussy dans le Val d'Oise. En tous cas selon les informations fournies par la CAF.


A moins que... Noooooon !!! Des gens si honnêtes et si vertueux que ça ce n'est pas possible ! J'ai vraiment l'esprit mal tourné ! Après, par souci de clarification, si cela pose problème, on peut toujours aller leur demander de procéder à une vérification des pièces justufucatives fournies ? Non ?  

Ce point éclaircie, je vous souhaite une bonne lecture... "Amicalement", Roxanne ou chérie coquine.

Nous

Couple libertin de région parisienne, vous aurez vite compris que le sexe tient une place primordiale dans notre vie. Pour le reste nos adorons le rock, les Harley, les voyages et plein d'autres choses dont vous vous foutez royalement. Non ? Bandes de menteurs !

 

Détenteurs d'un compte couple certifié sur Netéchangisme, voici notre annonce :

 

Le libertinage et ses plaisirs n'ont de sens que lorsqu'ils sont vécus au sein d'un couple à la complicité sans faille ... Roxanne (29 ans) et Franck (42 ans), notre indéfectible amour ne nous empêche aucunement d'être des épicuriens convaincus et des adeptes assidus des plaisirs de la chair ... Le feeling, la complicité et la séduction tiennent une place importante dans notre recherche qui s'oriente vers des couples à la partie féminine bisexuelle ou vers des femmes elles aussi tentées ou pratiquant les plaisirs saphiques ... Nous ne ferons pas une liste des pratiques que nous acceptons ou nous refusons, mais n'hésitez à nous contacter afin d'en savoir plus. Cela sera peut-être le début d'une belle amitié et plus si affinité.

 

Si elle vous intéresse et vous correspond, n'hésitez pas à nous contacter à l'adresse suivante :

decadent.laboratory@outlook.com

 

Dans le cas contraire, on vous souhaite une bonne visite et surtout : NE SOYEZ PAS SAGES !!!

 

Roxanne & Franck

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